Retraites : la réforme a fait monter un « ressentiment social » selon Laurent Berger

Après la promulgation expresse, dans la nuit de vendredi 14 avril et samedi 15, de la réforme des retraites, le secrétaire général de la CFDT met en garde l'exécutif contre le fort « ressentiment » au sein du monde du travail. Laurent Berger a par ailleurs indiqué exclure toute reprise des discussions à court terme avec Emmanuel Macron, qui a invité l'intersyndicale ce mardi à l'Élysée pour tenter de renouer le dialogue. Les discussions n'auront pas lieu avant le 1er mai, date d'une nouvelle journée de mobilisation.
Laurent Berger avait déjà dénoncé ce week-end « le mépris » d’Emmanuel Macron, qui a promulgué la loi au Journal officiel dans la nuit de vendredi à samedi au lendemain de la décision du Conseil constitutionnel.
Laurent Berger avait déjà dénoncé ce week-end « le mépris » d’Emmanuel Macron, qui a promulgué la loi au Journal officiel dans la nuit de vendredi à samedi au lendemain de la décision du Conseil constitutionnel. (Crédits : Reuters)

Alors qu'Emmanuel Macron s'exprimera à 20h ce lundi 17 avril dans une allocution télévisée, le secrétaire général de la CFDT met en garde l'exécutif contre le fort « ressentiment » au sein du monde du travail après la promulgation de la réforme des retraites. « On ne peut pas passer l'éponge », a affirmé Laurent Berger lors d'un entretien sur France 2.

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Le numéro un de la CFDT en a profité pour expliquer le refus de l'intersyndicale de se rendre à une invitation du chef de l'État à l'Élysée ce mardi pour tenter de renouer le dialogue. « Le monde du travail est encore choqué, il y a encore beaucoup de monde qui a manifesté jeudi dernier, il est hors de question d'aller discuter comme si de rien n'était », a-t-il expliqué. Il a précisé qu' « il y a un délai de décence », ajoutant que l'intersyndicale s'était donnée comme horizon l' « après 1er mai », date d'une nouvelle journée de mobilisation des opposants à la réforme des retraites, pour entamer les discussions.

La méthode du président ne passe toujours pas

La façon dont le chef de l'État a choisi de promulguer la réforme des retraites ne passe toujours pas, trois jours après. Laurent Berger avait déjà dénoncé ce week-end « le mépris » d'Emmanuel Macron, qui a promulgué la loi au Journal officiel dans la nuit de vendredi 14 avril à samedi 15, au lendemain de la décision du Conseil constitutionnel. Un avis partagé par la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet qui avait qualifié cette décision « en pleine nuit, dans le dos des travailleurs et des travailleuses » de « totalement honteuse ».

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Le secrétaire général de la CFDT est revenu dessus ce lundi. « On demande au président de la République de présider et de gouverner autrement que par cette verticalité, de dire quelle méthode de concertation sociale il va employer, quels sujets concrets il va mettre sur la table pour améliorer la vie des travailleurs et travailleuses », a-t-il affirmé.

Cet épisode de la réforme des retraites « a fait monter la défiance dans les institutions », tandis que « le ressentiment social a monté très fortement », a-t-il souligné, estimant que la France est confrontée à une « crise démocratique ».

Pas d'appel à la violence

Interrogé sur son appel à « casser la baraque » le 1er mai lors de la prochaine journée de mobilisation, le responsable syndical a répondu que cette formule « est mal interprétée, je la regrette », tout en assurant qu'il n'y a « pas d'ambiguïté, nous condamnons toute forme de violence ».

Il a par ailleurs précisé que la CFDT ne s'associerait pas à d'autres manifestations que celle prévue le 1er mai. « J'aimerais que tout le monde respecte ce communiqué de l'intersyndicale » qui a acté le principe « d'une grosse journée de mobilisation le 1er mai », a souligné Laurent Berger, estimant qu'il n'y a « pas de fissure mais une exigence de rigueur collective ».

Les syndicats misent sur le traditionnel rendez-vous du 1er mai qu'ils souhaitent transformer en « journée de mobilisation exceptionnelle et populaire » contre le cœur de la réforme des retraites, à savoir le départ à 64 ans. Une sorte de 13e round après 12 journées déjà organisées depuis le 19 janvier et qui ont été massivement suivies. La mobilisation sur l'ensemble des manifestations a été la plus forte enregistrée dans la rue depuis des décennies dans les métropoles comme les sous-préfectures. Si la décision du Conseil constitutionnel vendredi est venue clore cette phase, celle-ci n'est « pas finie », veulent croire les syndicats.

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(Avec AFP)

Commentaires 5
à écrit le 18/04/2023 à 9:27
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Commencer par la fin, est une moyen dogmatique d'imposer ses décisions par le biais de réforme ! On s'éloigne de l"adaptation au réel !

à écrit le 17/04/2023 à 12:59
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Vu la pyramide des âges le recul du départ en retraite est une évidence Recettes fiscales 300 milliards dépenses publiques 450 milliards qu’en pense Laurent Bergė

le 17/04/2023 à 13:48
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"Vu la pyramide des âges le recul du départ en retraite est une évidence " Pour toi ou les générations suivantes ?

le 17/04/2023 à 20:53
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A son Congrès, on avait dit à Laurent Berger c’est 62 ans et ça restera à 62 ans. Il est donc parti en négociation avec le gouvernement les poches vides……..

à écrit le 17/04/2023 à 12:26
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C'est surtout que le gouvernement a choisi d'utiliser le social comme variable d'ajustement budgétaire, alors que d'autres solutions existaient. Ce sont surtout des économies à long terme puisque statistiquement une majorité de personne n'auront pas ...

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