Sanctions américaines : un impact limité sur l'économie française

L'augmentation des droits de douane américains, autorisés début octobre par l'organisation mondiale du commerce (OMC), sur certains produits français ne concernerait que 8% des exportations de biens vers les Etats-Unis et 0,7% des exportations totales de biens français selon de récents chiffres de l'Insee.
Grégoire Normand

Champagnes, vins et spiritueux, fromages,... au début du mois d'octobre, l'organisation mondiale du commerce (OMC) a autorisé les Etats-Unis à appliquer des sanctions commerciales à l'encontre de l'Union européenne dans le cadre de la bataille qui oppose les deux géants de l'aéronautique Boeing et Airbus. A la suite de cette décision, de nombreux secteurs économiques et fédérations professionnelles à l'échelle du Vieux continent ont fait part de leur inquiétudes sur l'application de telles mesures de rétorsion.

De son côté, l'administration américaine a indiqué qu'elle voulait alourdir les droits de douane sur les produits européens à hauteur de 7,5 milliards de dollars, soit environ 7 milliards d'euros. Sont visés notamment, certains avions gros porteurs en provenance de France, du Royaume-Uni, d'Espagne et d'Allemagne avec des droits de douane additionnels d'environ 10%. Dans la ligne de mire de la puissance américaine, figurent également des droits supplémentaires à hauteur de 25% pour l'huile d'olive ou encore certains fromages. Si certains domaines pourraient être directement frappés par ces sanctions, les conséquences au niveau macroéconomique s'avèrent relativement limitées selon de récents chiffres de l'Insee.

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Des effets limités sur les exportations

En s'appuyant sur les chiffres de l'administration douanière, les économistes de l'Insee indiquent dans leur dernière note de conjoncture que ces sanctions "auraient un effet limité sur la croissance annuelle des exportations françaises". Les statisticiens évaluent l'assiette des produits concernés à 3,3 milliards d'euros maximum pour la période allant de septembre 2018 à septembre 2019. Si ce chiffre peut paraître impressionnant, il ne représente que 8% des biens français exportés vers le pays de l'Oncle Sam et 0,7% des exportation totales de biens produits par l'économie tricolore. Au total, si les sanctions étaient bien appliquées, elles "contribueraient à diminuer le taux de croissance des exportations françaises totales en volume de 0,1 point environ"  explique l'organisme de statistiques publiques.

Un impact dérisoire sur la croissance

Sur le front de la croissance, les répercussions seraient encore moindres selon les simulations opérées par les statisticiens. En associant les effets directs sur les produits exportés et les effets indirects sur les produits importés, les sanctions de l'administration américaine sur les produits français aurait un effet "marginal" de l'ordre de -0,01 point de pourcentage.

ll reste que ces travaux ne prennent pas en compte la seconde salve de menaces formulées par Donald Trump début décembre. Le gouvernement du milliardaire américain a menacé de surtaxer "jusqu'à 100%" l'équivalent de 2,4 milliards de dollars de produits français en réponse à l'instauration en France d'une taxe sur les géants du numérique qui frappe en premier lieu les "Gafa" américains (Google, Apple, Facebook et Amazon).

Sont ainsi visés le champagne, plusieurs types de produits laitiers dont l'emblématique roquefort, les sacs à main en cuir, les cosmétiques, la vaisselle en porcelaine ou encore les articles de cuisine en fonte - soit les célèbres cocottes fabriquées notamment par les entreprises hexagonales Le Creuset et Staub.

Grégoire Normand
Commentaires 3
à écrit le 22/12/2019 à 19:44
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Hello Charles de Gaulle revenez vite pour voir ce qu'est devenu la France. Elle est à genou et dit amen à tout.

le 23/12/2019 à 9:10
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IL s'est bien mit à genoux lui aussi devant les oligarchies françaises et allemandes à une époque hein... De Gaulles n'est pas un modèle d'exemplarité, il n'y en a pas d'ailleurs, il a permis à la France de ne pas devenir une province américaine ...

à écrit le 21/12/2019 à 12:33
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C'est énorme au contraire ! Venant d'un pays allié et ami, je trouve qu'on est bon comme un jambon.... Et après on nous expliquera que c'est Poutine et la Russie les ennemis...

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