Un plan d'investissement de 57 milliards d'euros pour quoi faire ?

Le grand plan d'investissement promis par Emmanuel Macron a été révélé par le Premier ministre. Il est doté de 57 milliards d'euros sur la durée du quinquennat, dont 24 milliards de crédits budgétaires. Les priorités sont la formation professionnelle, la transition écologique et la transformation numérique.
Jean-Christophe Chanut
Le grand plan d’investissement dévoilé par le gouvernement prévoit notamment de consacrer 9 milliards d'euros à l'isolation thermique des bâtiments, responsables de 20% des émissions de gaz à effet de serre.

C'était l'une des grandes promesses du candidat Macron pendant la campagne électorale : lancer un grand plan d'investissement (GPI) quinquennal pour adapter les structures du pays face, notamment, aux transitions écologique et numérique et pour  développer un vaste effort de formation pour lutter contre le chômage.

Ce plan a été dévoilé ce 25 septembre par le premier ministre Edouard Philippe, et l'économiste Jean Pisani-Ferry chargé de son élaboration. Au premier abord, il est très ambitieux étant doté de 57 milliards d'euros sur la durée du quinquennat. Et, conformément aux engagements d'Emmanuel Macron, il porte sur quatre priorités : accélérer la transition écologique (20 milliards d'euros) ; « édifier une société de compétences » (15 milliards) ; ancrer la compétitivité sur l'innovation (13 milliards) et construire « l'Etat de l'âge numérique » (9 milliards d'euros).

Des priorités qui montrent, comme le souligne Jean Pisani-Ferry, que ce plan « ne répond pas à une volonté de soutien de la demande », alors que l'économie française se porte mieux. Au contraire, il s'agit plutôt de soutenir l'offre car « si la croissance retrouve un rythme inconnu depuis dix ans (...) avons-nous encore assez de ressort pour qu'elle nous porte plus loin ? (...). ».

Un plan doté de 57 milliards d'euros... dont seulement 24 milliards de mesures budgétaires nouvelles

Pour autant, il ne s'agit pas de 57 milliards d'euros de mesures nouvelles, ce que n'autoriserait pas l'état des finances publiques. Il est donc intéressant, de détailler la ventilation des 57 milliards d'euros. Il s'agit, à hauteur de 12,1 milliards de redéploiements de crédits existants. Par exemple, 10% des crédits de la formation professionnelle des agents publics seront mobilisés pour accompagner l'évolution de leurs métiers dans le contexte de développement du numérique.

Les mesures nouvelles représentent 34 milliards d'euros. Dont 24 milliards d'euros - sur la durée du quinquennat - sont portés par des crédits budgétaires à impact sur le solde public, dont Edouard Philippe assure qu'ils ont été pris en compte par Bercy dans la trajectoire des finances publiques. Quant aux 11 autres milliards, eux, ils n'ont pas d'impact sur le solde public. Il s'agit d'instruments financiers (prêts, dotation en capital, intervention de la Caisse des dépôts et consignation, etc.)

Enfin, restent dix autres milliards d'euros. Il s'agit en vérité du financement du « Plan pour les investissements d'avenir » (PIA 3), un programme lancé en 2010 qui en est à sa troisième phase, dont les actions avaient été définies mais qui ne disposait pas de crédits jusqu'à présent. A cet égard, la gouvernance du PIA et celle du grand plan d'investissement vont être unifiées.

Cet ambitieux programme démarrera dès 2018 avec une première mobilisation de 8 milliards d'euros, dont 5 milliards de crédits budgétaires. Puis, en 2019, 10 autres milliards seront affectés aux priorités définies.

Edouard Philippe a insisté sur l'aspect « très concert » des investissements pour qu'ils soient « visibles pour les citoyens ».

9 milliards d'euros pour l'isolation thermique des bâtiments

Ainsi, dans le domaine de la formation, afin de créer une « société de compétences », il a été décidé un vaste plan de formation des chômeurs les plus éloignés du marché du travail ainsi que des jeunes décrocheurs de moins de 25 ans. 6,1 milliards d'euros seront affectés à la formation des premiers et 6,7 milliards à celle des seconds. Au total, ce plan devrait profiter à 2 millions de personnes et Jean-Pisani- Ferry s'est fixé un objectif : que 300.000 personnes appartenant à ces deux catégories retrouvent un travail, ce qui représente « un point de chômage ».

S'agissant, de la transition écologique, un énorme chantier de rénovation thermique des bâtiments, à hauteur de 9 milliards d'euros, va être lancé pour améliorer l'efficacité énergétique des logements des ménages modestes et des bâtiments publics. L'objectif est de rénover 375.000 logements sur la durée du quinquennat. Pour ce faire, notamment, la Caisse des dépôts accordera 3 milliards d'euros de prêts aux organismes de logement social.

En matière d'innovation et de compétitivité, l'Etat lancera des "concours d'innovation" afin de sélectionner des centaines de PME et de start-ups innovantes qui peinent à trouver suffisamment de financement en France. Les porteurs de projets devront démontrer leur capacité à devenir un acteur majeur dans leur secteur. L'Etat investira en fonds propres dans ces entreprises, ce qui leur permettra de croitre plus rapidement.

Quant à faire passer l'Etat à l'âge du numérique, l'objectif est ambitieux : il s'agit de parvenir à l'issue du quinquennat à 100% des services publics dématérialisés (hors délivrance des titres d'identité). Par exemple, généralisation de l'e-paiement pour tous les services publics (cantine scolaires, musées, etc).

Jean-Pisany-Ferry a insisté sur le fait que les crédits alloués dans le cadre du GPI seront « sanctuarisés » mais, en revanche, la répartition des fonds pourra être modifiée en fonction de l'évaluation régulière qui sera faite de telle ou telle mesure.

Jean-Christophe Chanut
Commentaires 41
à écrit le 29/09/2017 à 21:02
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La vie économique est un écosystème fragile que l'on met à mal depuis trop longtemps et ce n'est pas en désignant les "coupables"!!! que la nouvelle morale socialisante s'acharne à désigner que les affaires repartirons.

à écrit le 27/09/2017 à 10:46
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En recherche d’équilibre Les axes de développement semblent pertinents, même s’ils vont certainement nécessiter du temps avant de transformer des dépenses en réels investissements. Je me pose la même question que d’autres lecteurs sur les résultats ...

à écrit le 26/09/2017 à 17:27
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encore des usines à gaz avec des bataillons de nouveaux fonctionnaires pour dépenser ces milliards qu'il faudra emprunter . du Pisani- Ferry dans le texte .

à écrit le 26/09/2017 à 12:50
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Je relève à plusieurs reprise le qualificatif "ambitieux" dans cet article ? 54 milliards c'est 2 % du PIB sur 5 ans, ça fait 0,4% du PIB par an.

à écrit le 26/09/2017 à 12:46
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Essentiellement pour pouvoir remercier de façon sonnante et trébuchante les sponsors de qui on sait, et se faire rétrocéder de quoi alimenter les futures campagnes électorales et acheter quelques récalcitrants à la pensée du Bien, tout cela, par le m...

à écrit le 26/09/2017 à 12:00
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Comme vous le soulignez, malgré l'effet d'annonces, ce sont seulement 24 milliards d'euros qui seront investis sur 5 ans, c'est très très faible considérant les thèmes abordés et surtout les objectifs sont risibles... On atteindrait plus vite des ...

le 26/09/2017 à 14:03
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Ce plan prévoit 7 milliards pour les énergies renouvelables : http://bfmbusiness.bfmtv.com/france/edouard-philippe-detaille-le-plan-d-investissement-de-56-milliards-d-euros-1263670.html Cela tombe bien, l'Etat doit 7 milliards de retards de CSPE ...

à écrit le 26/09/2017 à 11:54
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Les 3 Armées EN DECLIN ET EN RUINE accélérés par les 2 Chefs des Armées : Macron-Darmanin qui les condamnent.

à écrit le 26/09/2017 à 11:38
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Aucune mention du travail et des conclusions de la "commission innovation 2030" présidée par Anne Lauvergeon. Etait-ce un feint travail fait néant?

à écrit le 26/09/2017 à 11:18
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Un plan d'investissement de 57 milliards d'euros pour quoi faire ? Philippe Edouard nous raconte des balivernes identiques à celles Hollande-Valls-Macron (déjà dans les balivernes) Qui peut croire un gouvernement fantoche qui brade tous les pan...

le 26/09/2017 à 12:04
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En parlant d'immeubles qui s'effondrent, on peut surtout penser qu'une tragédie comme la Grenfell Tower de Londres (80 morts a minima) qui s'est enflammée par manque de moyens peut arriver dans les 5 ans en France à cause de la coupe (de l'arrêt pres...

à écrit le 26/09/2017 à 10:28
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Bon rien que du positif dans les commentaires ....non je blague ....en fait notre plus grand problème c'est de ne trouver rien d'autre à faire que de dénigrer .....des fois que certains aient des idées non ?

le 26/09/2017 à 11:16
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une idée? oui:pas de hausse de csg et des carburants,et pas 53 miyards d'investissements bidons choisis par Pisani-Ferry,le célèbre inventeur du "loyer fictif"

le 26/09/2017 à 12:08
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Ah un macroniste, pas le droit de critiquer son idole ! Notre plus grand problème c'est plutôt de filer notre argent national à des gens qui s'en mettent plein les poches au lieu de l'investir intelligemment.. Le tout en laissant crever de faim pr...

à écrit le 26/09/2017 à 10:24
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Il vaudrait mieux baisser la pression fiscale de 57 milliards d'euros, et laisser les citoyens investir dans l'économie. L'état ne sait faire que des dettes , depuis 1974, le budget est en déficit. 57 milliards plus 5 milliards de suppression DE L'...

à écrit le 26/09/2017 à 10:16
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J'ai enfin compris ce que signifie "l'Etat de l'âge numérique", C'est annoncer 57 milliards quand il n'y en a que 24 ,, pour l'instant

à écrit le 26/09/2017 à 10:13
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Tout cela pour rien, le remboursement de la dette qui court de 314 milliards, nous ajoutons + 52 milliards de dette supplémentaire, disons « crédit revolving » grosso modo un budget de l’état annuel, non maîtrisé et de nouveau en déficit !!! Nous ...

à écrit le 26/09/2017 à 10:07
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il est vrais que le 1% PATRONAL EST SOUVENT MAL UTILISEZ? LE REORIENTE EST UNE BONNE IDDE???

à écrit le 26/09/2017 à 9:35
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Un plan d'investissement de 57 milliards d'euros pour quoi faire ? Mais pour mieux mettre en route "la loi travail" et l'effet d'aubaine, sans que l'on puisse se poser la question de son efficacité future!

à écrit le 26/09/2017 à 9:29
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La CLAIRE ET SUBTILE Liquidation des Armées, et inclusion des opex et puis ensuite pensions, dans LE RESTE A LIQUIDER, procure quelques sous.

à écrit le 26/09/2017 à 9:15
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Pas d'illusions à avoir , ce budget c'est pour la transition numérique et le public jeunes ,le reste c'est des candidats à la précarité.

à écrit le 26/09/2017 à 9:06
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Alors quand c'est le premier japonais qui fait pareil pour 15 milliards il "fait flamber la dépense publique" et macron lui avec ses 53 milliards il lance un plan d'investissement !? :-)

à écrit le 26/09/2017 à 8:42
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FINANCE AVEC QUOI ? Nous avons en quelques jours tellement de nouvaux impots Livret A bloque ,CSG , taxe sur l'epargne , taxe sur le gasoil mais aussi sur l'essence

à écrit le 26/09/2017 à 8:05
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Cà ne coûte rien , c'est l'état qui paie. Encore les vieilles recettes qui ne conduisent qu'à la faillite

à écrit le 26/09/2017 à 6:09
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Tout fout le camp (encore alstom hier), pourquoi....? Toujours plus de chômeurs...!

à écrit le 26/09/2017 à 4:57
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L'idée de mettre le paquet sur la formation est bonne sauf que la formation est dans les mains de cabinets de" copains et de coquins" qui se gavent sans résultat autre que du gavage financier sans résultat sur le plan de l'emploi.Mr Macron ne changer...

le 26/09/2017 à 16:55
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Après tout, pourquoi se priver ? N'importe qui peut former à n'importe quoi et parfois à rien du tout ( voir l'émission Cash Investigation sur les courses dans des sacs à patates). Ancienne chômeuse, j'ai connu ça. Les donneurs d'ordre publics se...

à écrit le 26/09/2017 à 1:05
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Avant de s'endetter de nouveau, ne pourrait-on pas d'abord évaluer le précédent plan d'investissement, le grand emprunt de Sarkozy de 2010 dit "investissements d’avenir" et plan de relance ? Cela représentait quand même la coquette somme de 57 m...

à écrit le 26/09/2017 à 1:04
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Avant de s'endetter de nouveau, ne pourrait-on pas d'abord évaluer le précédent plan d'investissement, le grand emprunt de Sarkozy de 2010 dit "investissements d’avenir" et plan de relance ? Cela représentait quand même la coquette somme de 57 m...

à écrit le 25/09/2017 à 22:49
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.... et pris dans les poches de QUI ?..... devinez !!!

à écrit le 25/09/2017 à 22:39
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No comprendo : un jour l'Etat est en faillite et doit raboter jusqu'à plus soif les armées, le lendemain il a 50 milliards à dépenser dans des projets aussi vagues que fumeux.

à écrit le 25/09/2017 à 21:25
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Je n'y connais rien (et j'en suis fier), mais ce plan, pour une fois, ne cherche pas à bétonner, et à quadriller la France (qui n'en peut mais) de lignes de TGV, etc... pour faire de la reprise keynesienne bidon. Ou pire encore : pour faire moderne...

le 25/09/2017 à 22:51
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... etre fier d'etre ignorant est une marque de ........ bétise profonde !

le 26/09/2017 à 11:20
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Un sot qui reconnait son ignorance est de fait un homme sage, mais un sot qui se croit sage, est un véritable sot.

à écrit le 25/09/2017 à 20:46
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Solution de facilité, pour continuer à faire de la dette et de la cavalerie, plutôt que de récupérer l'argent de la formation, là ou il n'a rien n'a faire, syndicats, organismes bidons, CCI qui grignotent tranquillement à l'instar des crédit européen...

à écrit le 25/09/2017 à 18:52
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Quelqu'un peut-il me citer le cas d'un investissement heureux d'un gouvernement de la Vième république?

à écrit le 25/09/2017 à 18:32
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Formation oui mais quoi et comment ? On ne perd pas les bonnes vieilles habitudes centralisatrices. L'Etat lance des appels d'offre au niveau national auxquels seules de grosses structures (+ ou - publiques) peuvent répondre en terme de cahier des ch...

le 25/09/2017 à 19:36
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Ben oui ... La formation des chômeurs est un business ? Soyons clair ; vouloir apprendre les versions de l'entreprise 4.0 a des personnes avec bac-2 a t il un sens ? Déjà que les bac+5 se battent pour rester a niveaux ... Les chômeurs longue durée ...

le 26/09/2017 à 4:37
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Les besoins de formation ne sont pas uniquement dans les métiers du numérique, mais également dans l’hôtellerie restauration, l’artisanat, etc.

le 26/09/2017 à 16:29
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En résumé, là où il y a des besoins en formation pour recruter ( numérique, hôtellerie, restauration, artisanat), on va utiliser les mêmes sauciers percés…et mal payer les embauchés.

à écrit le 25/09/2017 à 18:31
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Formation oui mais quoi et comment ? On ne perd pas les bonnes vieilles habitudes centralisatrices. L'Etat lance des appels d'offre au niveau national auxquels seules de grosses structures (+ ou - publiques) peuvent répondre en terme de cahier des ch...

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