A Londres, la vie économique s'arrête pour les funérailles de la reine Elizabeth II

De nombreux commerces resteront fermés dans la capitale britannique ce lundi pour les funérailles de la monarque. De même, le trafic aérien sera perturbé dans les aéroports du pays. La Bourse de Londres a elle aussi prévenu qu'elle resterait fermée pendant ce jour décrété férié outre-Manche. Mais cette parenthèse historique masquera temporairement les enjeux économiques de la Grande-Bretagne, confrontée à la flambée de l'inflation et du coût de la vie.
(Crédits : REUTERS/Henry Nicholls)

Londres n'aura connu pareilles scènes depuis 70 ans et l'accession au trône de la reine Elizabeth II. Ce lundi 19 septembre 2022, le Royaume-Uni célèbre les funérailles de la monarque à l'Abbaye de Westminster, faisant de la capitale britannique un centre d'attention planétaire pour quelques heures. Aussi, de nombreuses entreprises, dont quasiment tous les supermarchés, garderont le rideau baissé pendant la journée qui sera fériée dans le pays. En pleine crise du coût de la vie pour les salariés britanniques, certaines fermetures font d'ailleurs polémique.

Parmi les commerces, la quasi-totalité des grandes chaînes de supermarchés seront fermées lundi : Marks and Spencer n'ouvrira que quelques magasins situés près de Westminster et du château de Windsor. Aldi, Sainsbury's et ses filiales Argos fermeront leurs portes, tout comme les hypermarchés Tesco.

Les supérettes de ce groupe, géant de la distribution au Royaume-Uni, ouvriront toutefois après la cérémonie, de 17H00 à 22H00, de même que les restaurants McDonald's qui fermeront pendant les funérailles et rouvriront en fin d'après-midi. La chaîne de vêtements bon marché Primark sera fermée toute la journée.

La Bourse de Londres a elle aussi prévenu qu'elle serait fermée lundi, comme pour toutes les journées fériées au Royaume-Uni.

Au même moment, des millions de personnes vont suivre l'évènement devant leur télévision. Ils suivront quelque 2.000 invités, dont plusieurs centaines de dirigeants du monde entier, de têtes couronnées, mais aussi d'anonymes décorés pour leur engagement associatif, assisteront à la cérémonie.

Le trafic aérien et routier perturbés

Après des retards et annulations de vols mercredi pendant une procession solennelle dans le centre de la métropole, le trafic aérien sera de nouveau perturbé dans les aéroports londoniens lundi pour permettre le recueillement pendant les funérailles. L'aéroport prévoit que 15% de son trafic sera perturbé, soit plus de 150 vols, à des degrés divers, pendant les deux minutes de silence prévues à la fin de la cérémonie, la procession funéraire ou encore au moment de la cérémonie privée à la chapelle Saint-Georges du château de Windsor.

Aussi, les transporteurs vont devoir ajuster leurs plannings et modifier certains vols. "Les passagers affectés seront contactés directement par les compagnies", a précisé Heathrow, qui présente ses excuses aux passagers concernés. British Airways, dont Heathrow est le principal hub, va annuler une cinquantaine de courts courriers allers-retours lundi, a indiqué à l'AFP la compagnie.

Autre flux de visiteurs à gérer pour la capitale, celui se rendant autour de la dépouille de la reine à Westminster Hall, la plus ancienne salle du Parlement britannique. Vendredi, l'accès à la file d'attente pour se recueillir devant le cercueil était temporairement suspendu, l'attente dépassant 14 heures. La file a serpenté sur des kilomètres au centre de Londres et la cérémonie de lundi réserve la même affluence pour les forces de l'ordre.

L'après-funérailles dans le pays

Une fois le temps des funérailles passés, le Royaume-Uni devra se confronter à des crises économiques immédiates. Depuis le décès de la reine, et au moins jusqu'à ses funérailles, le débat politique, très virulent jusqu'alors sur la crise du coût de la vie, s'est subitement arrêté.

Les parlementaires travaillistes ont ainsi été enjoints par la direction du parti de ne s'exprimer dans les médias que pour rendre hommage à la reine, selon une note interne révélée par le quotidien The Guardian.

Mais avec l'explosion de l'inflation (9,9% sur un an en août après avoir dépassé 10% en juillet), les conducteurs de trains entendent poursuivre leur mouvement entamé avec le décès de la souveraine. Une grève pour les salaires reprendra début octobre, a appris l'AFP de source proche du dossier.

Des débrayages auront lieu les 1er et 5 octobre "au sein de douze compagnies de transport ferroviaire", les mêmes qui auraient dû se mettre en grève mi-septembre, a précisé cette source vendredi.

Les cheminots, mais aussi les postiers, les dockers, les avocats pénalistes ou encore les éboueurs ont multiplié depuis juin les mouvements de grève à l'appel de plusieurs syndicats, réclamant des revalorisations salariales en phase avec l'inflation.

D'ailleurs, plusieurs banques alimentaires ont également fait polémique en annonçant qu'elles fermeraient elles aussi pour les funérailles royales.

Enfin, certains rendez-vous médicaux prévus pour lundi seront reportés, a prévenu le service de santé public national NHS. De quoi susciter de grosses frustrations chez les patients dans ce pays où il faut attendre des mois pour voir un médecin dans le réseau NHS, surtout depuis la pandémie de Covid-19.

Dans ce contexte, le nouveau Chancelier de l'Echiquier britannique, Kwasi Kwarteng, présentera un "mini-budget" vendredi pour préciser les promesses de la nouvelle Première ministre Liz Truss. Face aux craintes de récession pesant sur l'économie britannique, le gouvernement compte aussi doper la croissance par des baisses d'impôts tous azimuts, qui pèseront elles aussi sur le budget du gouvernement.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 19/09/2022 à 19:14
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Le réveil va être difficile et la gueule de bois durable pour les Britanniques.

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