Ce déplacement, qui attire tous les regards, est qualifié par l'entourage de François Hollande de visite de "travail" et d'"amitié". Le président français a débuté ce samedi 19 septembre une visite express, de deux jours, au Maroc. Accueilli à Tanger par le roi Mohammed VI samedi après-midi, le président doit aussi rencontrer le Premier ministre marocain Abdelilah Benkirane, cinq autres membres de son gouvernement et une délégation de chefs d'entreprises.
Un déplacement contesté
Cette visite n'échappe pas aux critiques. Jeudi, des associations de défense des droits de l'Homme se sont inquiétées qu'elle puisse être l'occasion de décorer de la Légion d'honneur le chef de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), Abdellatif Hammouchi.
Pour rappel, en février 2014, le chef de la DGST avait été convoqué par une juge d'instruction parisienne enquêtant sur plusieurs plaintes pour torture, déposées par des associations. La décision avait alors provoqué l'arrêt de tous les accords de coopération judiciaire avec Paris de février 2014 à janvier 2015.
Ces quelques mois de tensions ont finalement pris fin en février 2015 avec la visite du roi à l'Elysée, et la signature d'un protocole de coopération judiciaire franco-marocain. Un accord vivement contesté par plusieurs associations dont Amnesty International Frabce, la FIDH ou Human Rights Watch.
Hollande en VRP
Mais à l'Elysée, "la page est tournée", dit-on. Et le président français entend bien renforcer les liens économiques entre les deux pays, faisant fi des critiques qui entourent le royaume.
Il doit ainsi inaugurer ce dimanche le centre de maintenance des rames de la ligne à grande vitesse Tanger-Casablanca, dont la mise en service est prévue en 2017-2018. En juin, le groupe Alstom avait d'ailleurs livré la première rame. Au programme également, la visite du port de Tanger, deuxième du Maroc et important hub entre l'Afrique et l'Europe.
Autre sujet au menu des discussions : le climat. M. Hollande signera "un appel de Tanger" en vue de la Conférence (COP 21) de Paris en décembre. Le Maroc, qui organisera la COP 22 en, 2016, est le premier pays du Maghreb à avoir remis sa contribution, avec pour objectif de passer à 42% d'énergies renouvelables d'ici 2020.
Lutte contre le djihadisme
Enfin, et non des moindres, Paris et Rabat doivent discuter de la lutte contre le jihadisme. Le gouvernement marocain a récemment durci les lois contre toute personne impliquée dans des activités liées à des "groupes terroristes".
François Hollande et Mohammed VI doivent aborder à ce sujet les possibilités de coopération "pour prévenir la radicalisation", et assisteront à la signature d'un accord sur la formation des imams.
(Avec AFP et Reuters)