Avec les Nouvelles routes de la soie, la Chine détient plus de 1.100 milliards de dollars de créances

La Chine détient plus de 1.100 milliards de dollars de créances dans le cadre de son programme des Nouvelles routes de la soie, dont 80% envers des pays en difficulté financière, selon un rapport publié par AidData, un institut de recherche du College of William and Mary en Virginie (Etats-Unis).
Selon le président chinois Xi Jinping, les principaux financeurs des Nouvelles routes de la soie vont apporter quelque 100 milliards de dollars de prêts supplémentaires.
Selon le président chinois Xi Jinping, les principaux financeurs des Nouvelles routes de la soie vont apporter quelque 100 milliards de dollars de prêts supplémentaires. (Crédits : Florence Lo)

Plus de 150 pays participent aux Nouvelles Routes de la Soie initiées il y a dix ans par la Chine, de l'Uruguay au Sri Lanka, en passant même par l'Italie, qui a toutefois annoncé vouloir sortir du projet. Objectif affiché par le géant asiatique : développer un vaste projet d'infrastructures destiné à améliorer le rayonnement commercial de la seconde économie mondiale.

Lire aussiPékin vante les retombées économiques de ses Nouvelles routes de la soie

Plus de la moitié des prêts sont entrés dans la phase de remboursement du principal

Sous l'impulsion du président Xi Jinping, la Chine accorde des prêts destinés à financer la construction de ponts, de ports, de voies ferrées ou encore d'autoroutes dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Mais plus de la moitié de ces prêts sont désormais entrés dans la phase de remboursement du principal, selon un rapport publié lundi par AidData, un institut de recherche du College of William and Mary en Virginie (Etats-Unis). Cette proportion devrait atteindre 75% d'ici la fin de la décennie.

En analysant les données compilées sur le financement chinois de près de 21.000 projets dans 165 pays, AidData estime que Pékin a accordé des aides et des crédits « avoisinant les 80 milliards de dollars par an » aux pays à revenu faible ou intermédiaire. A titre de comparaison, les Etats-Unis accordent 60 milliards de dollars par an à ces catégories de pays. « Pékin est en train de jouer un rôle peu familier et inconfortable : celui de premier percepteur officiel de dettes au monde », souligne le rapport. « L'encours total de la dette - incluant le principal mais excluant les intérêts - des emprunteurs du monde en développement envers la Chine s'élève à au moins 1.100 milliards de dollars », dont 80% envers des pays en difficulté financière.

Une empreinte carbone massive

Selon ses partisans, le projet, officiellement appelé « l'Initiative la ceinture et la route », apporte ressources et croissances aux pays du Sud. Ses détracteurs dénoncent pour leur part l'opacité des coûts des infrastructures construites par des entreprises chinoises. Pékin a aussi été contraint de débloquer des milliards de dollars pour des plans de sauvetage de pays débiteurs de la Chine afin de leur permettre de rester solvables, selon un rapport conjoint publié cette année par la Banque mondiale et d'autres institutions. L'initiative est également critiquée pour son empreinte carbone massive et pour les dégradations de l'environnement causées par les grands projets d'infrastructure.

100 milliards de dollars de nouveau injectés

Pas de quoi freiner la marche en avant de la Chine : les principaux financeurs des Nouvelles routes de la soie, la Banque de développement de Chine et la Banque d'import-export de Chine (Eximbank), vont apporter quelque 100 milliards de dollars de prêts supplémentaires, a déclaré mi-octobre Xi Jinping lors d'un sommet à Pékin marquant le dixième anniversaire du projet. Chacune proposera des opportunités de financement de 350 milliards de yuans (47,9 milliards de dollars) pour des projets d'infrastructures. Et 80 milliards de yuans (11 milliards de dollars) supplémentaires seront injectés dans le Fonds de la Route de la Soie, l'institution officielle du projet.

Le sommet, auquel participaient des représentants de 130 pays, est le troisième de ce type organisé par Pékin depuis le lancement de l'initiative en 2013. « Les Nouvelles routes de la soie visent à renforcer la connectivité en termes de politiques, d'infrastructures, de commerce, de finance et entre les peuples, et à apporter un nouvel élan à l'économie mondiale », a souligné le président chinois lors de son discours d'ouverture. A cette occasion, la Serbie, qui négocie son adhésion à l'Union européenne, a signé un accord de libre-échange avec la Chine, devenue son deuxième partenaire commercial et un des plus importants investisseurs étrangers, un événement « historique », selon Belgrade.

(Avec AFP)

Commentaires 7
à écrit le 07/11/2023 à 19:07
Signaler
Bonjour, un beau projet de développement économique... Mais encore faut-il que les pays riches acceptent d'acheter les produits chinois... Mais bon , la encore je crainds que les pays qui se sont endettée est beaucoup de mal a rembourser leur dette ...

à écrit le 07/11/2023 à 15:13
Signaler
Au vue de ces chiffres, il est grand temps de sortir la Chine de la liste des "Pays en développement" à l'OMC, avec tous les avantages que cela procure en terme de concurrences déséquilibrées !!!

à écrit le 07/11/2023 à 15:13
Signaler
Au vue de ces chiffres, il est grand temps de sortir la Chine de la liste des "Pays en développement" à l'OMC, avec tous les avantages que cela procure en terme de concurrences déséquilibrées !!!

à écrit le 07/11/2023 à 13:35
Signaler
Pour mieux connaître la Chine, lisez les trois récits de Jean Tuan : "Un siècle chinois" (chez CLC Éditions) évoque le parcours de son père chinois arrivé en France en 1929, leur voyage en Chine en 1967 lors de la Révolution culturelle et les incroya...

à écrit le 07/11/2023 à 11:21
Signaler
Combien de ces prêts sont en dollars et combien en yuan? Voila la question essentielle. La Chine arrive-t-elle à augmenter la partie en Yuans? Profite-t-elle de l'augmentation des taux de la FED qui rend très cher s'endetter en dollar pour remplacer...

le 07/11/2023 à 20:07
Signaler
@Adieu BCE. Tout à fait pertinent. Ce n'est d'ailleurs pas anodin si la Chine connaît une fièvre acheteuse pour l'or métal depuis 2009. Et furieusement ces dernières années et surtout ces derniers mois.

à écrit le 07/11/2023 à 8:59
Signaler
Rassurez moi, reste-il encore un peu d'argent du privé dans l'économie privée ? LOL ! Quelle imposture.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.