Pékin vante les retombées économiques de ses Nouvelles routes de la soie

L'ambitieux projet chinois des Nouvelles routes de la soie, pour améliorer les liaisons commerciales entre l'Asie, l'Europe, l'Afrique et au-delà, a généré, selon Pékin, quelque 1.900 milliards d'euros de contrats dans le monde.
Le document officiel montre que les contrats signés avec les partenaires de Pékin dans le cadre des Nouvelles routes de la soie représentent 1.900 milliards d'euros, soit environ la taille de l'économie de la Russie ou de celle du Canada.
Le document officiel montre que les contrats signés avec les partenaires de Pékin dans le cadre des Nouvelles routes de la soie représentent 1.900 milliards d'euros, soit environ la taille de l'économie de la Russie ou de celle du Canada. (Crédits : Bobby Yip)

La Chine célèbre les 10 ans des Nouvelles routes de la soie, lancées sous l'impulsion du président chinois Xi Jinping, et qui se sont concrétisées par la construction de ports, de voies ferrées, d'aéroports ou de parcs industriels, partout dans le monde.

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Ces infrastructures doivent permettre au géant asiatique d'accéder à davantage de marchés et d'ouvrir de nouveaux débouchés à ses entreprises sur tous les continents. Le document officiel dévoilé ce mardi 10 octobre montre que les contrats signés avec les partenaires de Pékin dans le monde représentent désormais 1.900 milliards d'euros. Soit environ la taille de l'économie de la Russie ou de celle du Canada.

« De vrais bénéfices »

Les prêts accordés pour les chantiers des Nouvelles routes de la soie atteignent quant à eux 2.200 milliards de yuans (284,3 milliards d'euros), pour plus de 130 pays impliqués, soit une dette moyenne de 2,3 milliards d'euros par pays.

Ce chiffre est « largement sous-estimé », commente à l'AFP Niva Yau, chercheuse au Global China Hub du groupe de réflexion Atlantic Council. « D'autres travaux de recherche universitaire ont été consacrés à ces dettes cachées qui pourraient s'élever à 800 milliards de dollars », assure-t-elle.

Le gouvernement chinois a salué mardi le projet des Nouvelles Routes de la soie. Pékin a affirmé que le projet a « apporté de vrais bénéfices aux pays participants ». Ce projet est critiqué pour l'endettement dangereux qu'il fait peser sur des pays pauvres. En Indonésie, par exemple, la première ligne de train à grande vitesse d'Asie du Sud-Est, qui reliera la capitale Jakarta à Bandung en 45 minutes, est l'aboutissement d'un projet de plusieurs milliards de dollars soutenu par la Chine et ses Nouvelles routes de la soie. Aux Maldives, le vainqueur de la présidentielle, dont le parti s'était rapproché de Pékin pendant le mandat présidentiel de son mentor Abdulla Yameen (2013-2018), a défendu les largesses financières accordées par la Chine dans le cadre des routes, finançant des investissements dans les pays en développement.

L'Italie envisage de se retirer du projet

De son côté, l'Italie a indiqué le mois dernier envisager de s'en retirer. « La décision doit être encore prise », avait affirmé Giorgia Meloni, cheffe du gouvernement, lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet du G20 à New Delhi, au lendemain de sa première rencontre avec le Premier ministre chinois Li Qiang. Elle a expliqué que son gouvernement « évaluait les mérites » de sa participation à ce projet.

En 2019, l'Italie, ployant sous le poids de sa dette publique, est devenue le seul pays du G7 à participer au projet des Nouvelles routes de la soie, décrit par ses opposants comme un cheval de Troie destiné pour Pékin à obtenir une influence politique.

Lors de ce G20, les Etats-Unis ont poussé en faveur d'un ambitieux projet de « couloir » logistique reliant l'Inde et l'Europe au Moyen-Orient. Un accord de principe a été signé samedi entre les Etats-Unis, l'Inde, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, l'Union européenne, la France, l'Allemagne, mais aussi l'Italie à ce sujet. Selon des observateurs, l'initiative vise à contrer ces Nouvelles routes de la soie.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 11/10/2023 à 10:16
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Pour mieux connaître la Chine, lisez les trois récits de Jean Tuan : "Un siècle chinois" (chez CLC Éditions) évoque le parcours de son père chinois arrivé en France en 1929, leur voyage en Chine en 1967 lors de la Révolution culturelle et les incroya...

à écrit le 11/10/2023 à 9:08
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1.5 milliards de personnes à gérer ne peut pas se faire sans d'abondants mensonges.

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