Boris Johnson essuie son premier revers électoral

Le nouveau Premier ministre britannique Boris Johnson a essuyé son premier revers dans les urnes lors d'une élection partielle qui a réduit sa majorité parlementaire à seulement une voix, compliquant encore un peu plus sa stratégie pour le Brexit.
(Crédits : POOL New)

Il a sans doute rêver d'un baptème du feu plus tranquille. A peine nommé nouveau Premier ministre, Boris Johnson a perdu lors d'une élection partielle Le candidat du Parti conservateur, dont M. Johnson a pris la tête la semaine dernière, a perdu le siège de la circonscription de Brecon et Radnorshire, au Pays de Galles (ouest), face à la candidate du parti Libéral-Démocrate, pro-UE, selon les résultats officiels annoncés vendredi. Conséquence: les tories ne disposent désormais que d'une majorité d'une seule voix à la Chambre des Communes, qu'ils ne doivent qui plus est qu'au soutien des dix députés ultra-conservateurs du DUP nord-irlandais.

Cette défaite rend encore un peu plus ardue la tâche de Boris Johnson, qui a promis de mettre en oeuvre le Brexit au 31 octobre, y compris au prix d'un divorce sans accord si Bruxelles maintient son refus de renégocier le traité de retrait conclu en novembre avec l'ex-Première ministre Theresa May. Mais les députés britanniques sont majoritairement hostiles à un "no deal". Pour l'imposer, Boris Johnson pourrait décider de suspendre le Parlement, au risque d'aggraver la crise politique au Royaume-Uni.

"Choc instantané"

 Le gouverneur de la Banque d'Angleterre (BoE) Mark Carney a prévenu vendredi sur la BBC qu'un Brexit sans accord provoquerait un "choc instantané" pour l'économie britannique. "Des entreprises ne seront plus en capacité de fonctionner" et "un nombre important" pourrait fermer, a-t-il dit, citant, parmi les secteurs particulièrement menacés, l'automobile, l'industrie chimique et l'industrie alimentaire. M. Carney était interrogé au lendemain de la publication d'un rapport trimestriel de la Banque d'Angleterre sur l'économie britannique.

Dans ce rapport, la BoE a abaissé ses prévisions de croissance à 1,3% pour 2019 et 2020, notamment du fait des incertitudes entourant le Brexit qui dissuadent les entreprises d'investir. Le gouvernement britannique de son côté vient d'annoncer le doublement de son budget annuel consacré aux préparatifs d'un Brexit sans accord, en leur allouant 2,1 milliards de livres supplémentaires (2,3 milliards d'euros). Au total, 6,3 milliards de livres (6,9 milliards d'euros) auront été alloués pour préparer le Brexit, dont 4,2 milliards cette année.

La candidate libérale-démocrate Jane Dodds, qui a remporté l'élection de Brecon, a elle aussi mis en garde contre un "no deal". "Ma toute première action en tant que députée quand j'arriverai à Westminster sera de trouver Boris Johnson où qu'il se cache et lui dire haut et fort : arrêtez de jouer avec l'avenir de nos communautés et écartez un Brexit sans accord", a-t-elle déclaré.

"Au-delà des clivages"

Le parti nationaliste gallois et les Verts, tous deux pro-européens, n'avaient pas présenté de candidat, pour laisser la voie libre aux libéraux-démocrates. Jo Swinson, cheffe des "Lib-Dem", a indiqué vendredi que de telles alliances pourraient se reproduire à l'avenir. "Il est important de travailler au-delà des clivages partisans à l'heure où l'avenir de notre pays est en jeu", a-t-elle dit sur la BBC.

Malgré la défaite, les conservateurs, qui finissent deuxième, limitent la casse et profitent d'un "effet Boris", a souligné sur la BBC John Curtice, professeur en politique à l'université de Strathclyde. "Mais ce n'est pas encore assez bon (...) pour que quiconque veuille précipiter des élections législatives anticipées", a-t-il ajouté, une hypothèse discutée dans les milieux politiques britanniques, avec un Boris Johnson qui tenterait alors d'élargir sa majorité au Parlement.

L'élection partielle s'est tenue à la suite de la destitution du député conservateur Chris Davies, déclenchée par des électeurs comme le permet une procédure introduite en 2015 par l'ancien Premier ministre conservateur David Cameron. Les électeurs avaient sanctionné M. Davies à la suite de sa condamnation pour fausses déclarations de dépenses. Estimant avoir fait une erreur, Chris Davies s'était présenté de nouveau. Il a finalement été battu par Jane Dodd par 13.826 voix contre 12.401. Le candidat du Parti du Brexit du populiste Nigel Farage a obtenu pour sa part 3.331 voix, tandis que le Parti travailliste est arrivé en quatrième position avec 1.680 voix.

Commentaires 14
à écrit le 03/08/2019 à 16:24
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Le Brexit existera quand l Irlande dressera des postes de douane . L Angleterre ne si intéressera jamais . C est l UE qui devra donner l ordre à l Irlande d organiser une douane .

à écrit le 03/08/2019 à 16:23
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Le Brexit existera quand l Irlande dressera des postes de douane . L Angleterre ne si intéressera jamais . C est l UE qui devra donner l ordre à l Irlande d organiser une douane .

à écrit le 03/08/2019 à 11:09
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Ce type n'a aucune légitimé, il a été élu par 100 000 adhérents de son parti. En France les gilets jaunes demanderaient sa démission et pour le coup ils auraient raison.

le 03/08/2019 à 12:49
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en France et sous la 4ieme, des groupuscules faisaient et défaisaient les présidents et les gouvernements.

à écrit le 03/08/2019 à 7:52
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....je crois que ce pitre va vite rentrer dans le rang !

à écrit le 02/08/2019 à 23:29
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Virer May n'a rien changé il n'y a toujours de majorité pour rien. BJ peut toujours faire du Trump, la réalité politique s'impose. Seul un retour aux urnes pour des élections générales pourrait (noter le conditionnel) débloquer la situation. A co...

le 03/08/2019 à 17:55
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Convoquer des élections nous ramènerait à la situation de départ à savoir un parlement divisé en 3 camps minoritaires : les partisans d'un brexit dur, les partisans d'un brexit soft et les partisans d'un remain. Les 3 camps n'ayant que pour seul pouv...

le 03/08/2019 à 20:19
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On est plutôt d'accord sur le constat de la situation actuelle, mais l'opinion peut évoluer assez rapidement. Sauf erreur de ma part, si les conservateurs perdent la majorité, il y aura retour automatique aux urnes. Il existe encore une option q...

à écrit le 02/08/2019 à 20:37
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Ce n'est qu'une mise en bouche pour lui. C'est sa première claque.Il y en aura certainement plein d'autres.On peut démarrer le compteur. Les Anglais vivent dans l'illusion de leur grandeur passée. Trump lui peut contraindre la Chine, car l'Amérique e...

à écrit le 02/08/2019 à 15:34
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"Le parti nationaliste gallois et les Verts, tous deux pro-européens, n'avaient pas présenté de candidat, pour laisser la voie libre aux libéraux-démocrates" Élection, piège à gonds.

le 02/08/2019 à 16:07
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Explication indispensable, je voulais faire du multipseudos puis je n'y suis pas arrivé, autant de médiocrité étant bien trop difficile à maitriser du coup j'ai fais du moi mais en oubliant le multipseudos. Désolé.

le 03/08/2019 à 9:46
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C'est une simple adaptation au mode de scrutin britannique, uninominal à un tour. Sur cette base et sans candidatures groupées des anti-brexit, des élections anticipées pourraient donner une majorité absolue aux sbires de Farrage même s'ils ne dépass...

le 04/08/2019 à 10:40
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@ Moulin à vent Ok, génial et merci pour l'air il fait un peu chaud en ce moment...

à écrit le 02/08/2019 à 14:17
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Cela peut aussi bien compliquer les décisions que les simplifier! Seul les circonstances futures le permettront!

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