Stop ou encore ?Ce dimanche, les députés se prononceront sur l'ouverture d'un procès en destitution de la présidente Dilma Roussef, accusée par l'opposition de maquillage des comptes publics pour dissimuler l'ampleur des déficits et favoriser sa réélection en 2014. Contestant avoir commis aucun crime, elle accuse l'opposition de fomenter un coup d'Etat institutionnel pour l'évincer, au mépris des 54 millions de Brésiliens qui l'ont réélue.
La police est en état d'alerte aux quatre coins du géant émergent d'Amérique latine (200 millions d'habitants, 8,5 millions de kilomètres carrés), plongé dans une des pires crises, à la fois politique, économique et morale, de sa jeune histoire démocratique.
Les forces des sécurité craignent des affrontements lors de grandes manifestations de partisans des deux camps programmées à Rio de Janeiro (sud-est), São Paulo (sud-est) et Brasilia.
Tractations en coulisses
En coulisses, la présidente de la République fédérative du Brésil, depuis le 1 janvier 2011 et ses alliés s'efforcent d'inverser une dynamique très défavorable.
L'opposition, de droite, empêtrée dans le gigantesque scandale de corruption Petrobras, devra s'assurer de deux tiers des votes des membres de la chambre basse (342 sur 513) pour que la procédure de destitution soit soumise à l'approbation du Sénat.
Si l'opposition n'obtient pas les suffrages nécessaires, Dilma Rousseff sauverait immédiatement son mandat. Elle a annoncé qu'elle proposerait "un grand pacte national sans vainqueur ni perdant" pour sortir le Brésil de l'ornière.
Des résultats dimanche, voire lundi
En cas de défaite, la première femme élue à la tête du Brésil, en 2010, membre du parti des Travailleurs (PT), comme son prédécesseur Lula, se retrouverait dans une posture très critique: il suffirait ensuite d'un vote à la majorité simple des sénateurs, en mai, pour qu'elle soit mise formellement en accusation et écartée du pouvoir pendant au maximum six mois dans l'attente d'un jugement final.
Le début du vote est programmé à 14H00 (18H00 GMT). Mais les débats de l'assemblée plénière des députés ont pris du retard. Le verdict final pourrait tomber tard dimanche soir, voire lundi.
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