Chine : essoufflement manufacturier et repli des exportations

L'indicateur indépendant Caixin a confirmé l'essoufflement de l'industrie manufacturière durant le mois de juillet en Chine ainsi que le repli des exportations du secteur, de récents signes d'assombrissement de la situation sur fond de guerre commerciale.
Les firmes continuent de sabrer dans leurs effectifs tandis que leurs prix de vente demeurent contenus par une demande sans éclat.
Les firmes continuent de sabrer dans leurs effectifs tandis que leurs prix de vente demeurent contenus par une demande sans éclat. (Crédits : Reuters)

L'indice des directeurs d'achat (PMI) manufacturier, calculé de façon indépendante par le cabinet IHS Markit et publié mercredi par le groupe de médias Caixin, s'est établi à 50,8 le mois dernier, contre 51 en juin.

La chute du sous-indice des exportations

L'activité manufacturière progresse toujours, mais à son plus faible rythme depuis huit mois: un chiffre supérieur à 50 indique une expansion de l'activité, et en deçà une contraction. C'est moins que le PMI officiel dévoilé mardi par le gouvernement, qui a glissé à 51,2 en juillet.

Alors que s'avivent les représailles douanières entre Pékin et Washington, Caixin pointe l'alarmant déclin des exportations, pour le quatrième mois consécutif: le sous-indice mesurant leur évolution est tombé à 48,4 (contre 48,8 précédemment), sa pire chute depuis juin 2016.

Les firmes continuent de sabrer dans leurs effectifs, à un rythme il est vrai moins marqué, tandis que leurs prix de vente demeurent contenus par une demande sans éclat.

L'enquête Caixin, qui sonde principalement des petites et moyennes entreprises, "illustre un affaiblissement de l'industrie manufacturière, alors qu'un marché à l'export morose tire vers le bas les résultats", observe Zhong Zhengsheng, économiste du cabinet d'analyse CEBM, émanation du groupe Caixin.

L'impact négatif des droits de douane américains

Les produits chinois se heurtent depuis début juillet à de nouveaux droits de douane aux États-Unis, à hauteur de 34 milliards de dollars d'importations annuelles.

L'activité pâtit par ailleurs du durcissement sur le crédit, poursuivi jusqu'à récemment par les autorités chinoises pour endiguer l'endettement colossal du pays, quitte à compliquer le financement des entreprises et les investissements des collectivités locales.

L'aggravation du repli des exportations "suggère un impact négatif des droits de douane américains", qui "plomberont les investissements et la demande étrangère", décrypte Julian Evans-Pritchard, analyste du cabinet Capital Economics.

Il faut aussi "attendre des répercussions plus sévères de l'essoufflement du crédit sur le secteur manufacturier", ajoute-t-il, jugeant que la croissance du géant asiatique "était en voie de ralentir au 3e comme au 4e trimestre".

Œuvrer pour une politique budgétaire plus active

Et ce en dépit du revirement des autorités: alarmé par la dégradation de la conjoncture, Pékin a promis la semaine dernière "une politique budgétaire plus active" à coups de déductions fiscales et d'émissions obligataires spéciales destinées à doper les projets d'infrastructures.

"Nous devons oeuvrer pour stabiliser l'emploi, le secteur financier, le commerce extérieur et l'investissement", a encore martelé mardi le Bureau politique du Parti communiste chinois.

Selon la même source, les dirigeants du Parti au pouvoir se sont engagés à "endiguer résolument" la flambée des prix immobiliers dans le pays, mais sans que soient dévoilées des mesures concrètes.

( Avec AFP )

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