Alors que s'est ouvert ce vendredi 29 octobre le sommet du G20 à Rome et que se tiendra dès dimanche la 26ème conférence sur les changements climatiques (COP26) des Nations-Unies à Glasgow, certains chefs d'Etat et de gouvernement des vingt pays les plus riches du monde (qui représentent 80% des émissions) ont déjà fait plusieurs annonces au cours des derniers jours, afin de réaffirmer leurs engagements climatiques pour les années à venir.
Si certains pays, comme l'Inde - troisième pollueur mondial -, inquiètent par leur silence, d'autres, comme la Chine ou l'Australie, se targuent ainsi d'avoir adopté de nouvelles mesures ambitieuses. Les deux pays ont pourtant tardé à mettre à jour leur contribution déterminée au niveau national (CDN), c'est-à-dire le plan d'action qu'ils comptent déployer à leur échelle pour concourir à l'accord de Paris de limitation des températures à +2°C, si possible +1,5°C, d'ici à la fin du siècle. Canberra et Pékin s'y sont finalement pliés hier, alors que la date limite, déjà repoussée, avait été fixée au 31 juillet. Tour d'horizon des principales annonces effectuées par cinq pays du G20 à la veille de la COP26.
RUSSIE
- Vladimir Poutine a annoncé que Moscou vise une réduction de ses émissions de CO2 de près de 80% d'ici à 2050, notamment en abandonnant progressivement le charbon (16% de son mix énergétique) comme source d'électricité, au profit de l'énergie nucléaire.
- Le quatrième pollueur mondial a également annoncé viser la neutralité carbone d'ici à 2060. À titre de comparaison, la France s'est engagée en 2019 à atteindre la neutralité carbone en 2050.
- Cependant, l'absence du dirigeant russe à la COP26 donne moins de poids à ces promesses.
CHINE
- Plus gros pollueur mondial responsable d'un quart des émissions de CO2 sur la planète, la Chine a réaffirmé son objectif, annoncé en septembre 2020, d'atteindre la neutralité carbone d'ici à 2060, en s'appuyant notamment sur un système d'échange de quotas d'émissions de carbone.
- Le gouvernement chinois a également annoncé, devant l'Assemblée générale des Nations Unies, qu'il va cesser de construire des centrales à charbon à l'étranger ; une annonce qui est en revanche loin de signer la fin des investissements de Pékin dans le charbon en Chine.
- Une telle promesse de stopper les constructions de centrales à charbon à l'étranger a également été formulée par le Japon et la Corée du Sud ; de son côté, l'Afrique du Sud devrait aussi prendre un engagement en ce sens à Glasgow.
AUSTRALIE
- Le gouvernement australien dirigé par le climatosceptique Scott Morrison a quant à lui promis d'atteindre la neutralité carbone le plus rapidement possible, de préférence d'ici à 2050, sans toutefois rendre cet objectif contraignant.
- Cette mesure marque une avancée par rapport au discours tenu jusqu'alors par le premier ministre, qui avait promis que l'Australie, premier exportateur de charbon au monde, continuerait l'exploitation minière de ce combustible tant qu'il y aurait des acheteurs.
ÉTATS-UNIS
- De retour dans l'accord de Paris depuis l'élection de Joe Biden, les Etats-Unis - deuxième pollueur mondial - ont récemment annoncé qu'ils allaient doubler leur aide aux pays en développement pour faire face à la crise climatique, soit un engagement d'environ 11 milliards de dollars par an, selon les experts.
- « Avec notre aide, ainsi qu'un capital accru du privé et d'autres donateurs, nous serons capables d'atteindre le but de mobiliser 100 milliards de dollars », a ainsi affirmé Joe Biden. Pour rappel, les pays développés se sont engagés en 2009 à Copenhague à mobiliser progressivement 100 milliards de dollars par an d'ici à 2020, engagement prolongé jusqu'en 2025 dans le cadre de l'accord de Paris. Mais l'objectif n'a pas été atteint, le plan de financement ayant pris du retard.
TURQUIE
- Enfin, la Turquie a annoncé qu'elle allait ratifier l'accord de Paris à la veille de la COP26. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a rappelé à cette fin que son pays l'avait signé mais ne l'avait pas ratifié jusqu'à présent, en raison d'un désaccord sur le partage du fardeau entre pays industrialisés, catégorie à laquelle la Turquie appartient.