Comment le gouverneur de New York compte-t-il mettre fin à l'endettement étudiant ?

Les étudiants new-yorkais issus des classes moyennes pourront bénéficier d'une nouvelle bourse dans les universités publiques. Appelée Excelsior, elle suscite déjà des réactions.
"Célébrons l'Etat de New-York qui a réussi à faire ce que l'ont voulait à l'échelle nationale" a publié Hillary Clinton sur Twitter, suite au lancement de la bourse Excelsior.

Soupir de soulagement, à New York lorsque le gouverneur de l'État a annoncé le lancement d'une nouvelle bourse visant à rendre les universités publiques gratuites. Le programme s'appliquera aux étudiants issus de la classe moyenne. Cette mesure, décidée vendredi dernier, apparaît comme une lueur d'espoir pour les étudiants. D'après The Institute for College Access and Success59% des diplômés à New York souffrent d'un endettement dont le montant peut s'élever à 29.320 dollars.

"La bourse Excelsior rendra l'université accessible à des milliers d'étudiants de la classe moyenne. Cela montre la différence que peut faire le gouvernement." affirme Andrew Cuomo, gouverneur de l'État.

Cette bourse ne s'appliquera qu'aux universités publiques des systèmes SUNY (State University of New York) et CUNY (City University of New York) dont les frais de scolarité s'élèvent à 6.500 dollars par an, pour un cursus de quatre ans. Ajoutés aux dépenses quotidiennes et au logement, le budget total est estimé à 83.000 dollars pour un étudiant. Mais grâce à la bourse Exclesior, celui-ci pourrait chuter à 57.000 dollars.

La mesure coûterait, en moyenne, 163 millions de dollars à l'Etat et pourrait concerner 200.000 étudiants. En contrepartie, ces New-yorkais devront valider 30 crédits universitaires par an. Ils seront aussi contraints de vivre et de rester travailler à New York pendant une période équivalente à celle de leurs études. Sans quoi, leur bourse se transformerait en prêt à rembourser.

Une lutte pour l'accessibilité de l'éducation qui persiste depuis Obama

En 2015, l'ex-président américain s'était investi dans un projet similaire à l'échelle nationale. Les universités communautaires du Tennessee et de l'Oregon sont, depuis, devenues gratuites à tous les élèves des programmes sur deux ans, peu importe leur salaire.

 "Embauchés pas endettés - Prêt à entrer dans l'Histoire, New York sur le point de rendre l'université gratuite"

Sur le même modèle, le gouverneur Cuomo avait présenté, le 4 janvier, la bourse Excelsior, aux côtés de Bernie Sanders, grand défenseur de la gratuité des études lors de la campagne présidentielle en 2016.

"C'est incroyablement difficile et ça le devient de plus en plus, d'accéder à une éducation supérieure aujourd'hui. C'est cher et les dettes sont si élevées que, pour les diplômés, c'est comme commencer une course avec un poids autour des chevilles." expliquait le gouverneur de New York.

Cuomo espère aussi, avec Excelsior, atténuer la peur des étudiants qui reculent souvent face à l'ampleur de la dette des études supérieures et en encourager plus à envoyer leur candidature.

Un pas vers la fin de la dette étudiante ?

Pour autant, cette nouvelle bourse ne couvrirait pas les dépenses les plus lourdes pour les étudiants, à savoir les frais de logement et de matériel scolaire.

D. Bruce Johnstone, ancien chancelier du SUNY, met en garde contre les réactions trop idéalistes: "Cela va aider une tranche des étudiants de classe moyenne, mais c'est seulement une tranche."

Avec prés de la moitié des élèves du SUNY, dont le cursus dure quatre ans et dont les frais de scolarité sont déjà couverts par des bourses (federal Pell Grants ou New York Tuition Assistance grants), cette "tranche" éligible semble en effet très réduite.

"Si vous ne voulez pas rester, partez en Californie et demandez-leur de payer vos études supérieures"

D'après les estimations du CUNY, Excelsior ne s'appliquerait, au maximum, à 5.000 de leurs étudiants. Quant à l'obligation de rester travailler à New York après son diplôme, Dr. Goldrick-Rab, professeure, sociologue et auteure du livre "Paying the Price: College Costs, Financial Aid, and the Betrayal of the American Dream", décrit Excelsior comme une "pilule poison".

"J'adhérais entièrement à ce projet de loi jusqu'à ce que je lise cette dernière condition", explique-t-elle en estimant que la contrainte de rester à New York après les études limitait les diplômés déjà écrasés sous le poids de la difficulté de trouver un emploi.

Ce à quoi le gouverneur Cuomo à répondu : "Le concept d'investir dans les étudiants et dans leur éducation ne marche que s'ils restent et deviennent un atout pour notre Etat. Si vous ne voulez pas rester, partez en Californie et demandez-leur de payer vos études supérieures."

Cette contrainte ne semble pas tant problématique puisque, selon une enquête menée par le SUNY, "environ 90% des étudiants du SUNY restent à New York une fois leur diplôme obtenu".

Commentaire 1
à écrit le 14/04/2017 à 12:02
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Cela reste de l'aumône alors que le financement des études des jeunes devrait être une priorité et les dettes renégociées avec les créanciers mais bon comme ce sont les banques qui ont le pouvoir en ce monde l'économie doit se contenter des miettes q...

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