Coup de théâtre : Trump accepte de rencontrer Kim Jong Un

Après plusieurs mois de menaces d'anéantissement mutuel qui ont mis toute la planète sur des charbons ardents, voilà un spectaculaire coup de théâtre diplomatique : en répondant positivement à une proposition du dictateur de Corée du Nord, Trump-l'impulsif est peut-être en passe d'accomplir ce qu'aucun de ses prédécesseurs n'avait réussi avant lui : la normalisation et l'apaisement des tensions régionales, voire la dénucléarisation de la Corée du Nord, la réunification des deux Corées? Qui sait...
Dans le cadre de cette future rencontre, le messager sud-coréen qui s'est rendu à la Maison-Blanche pour transmettre la proposition du leader nord-coréen, a déclaré que Kim Jong Un s'était engagé à oeuvrer à la dénucléarisation de la péninsule coréenne et a promis de s'abstenir de tout nouveau test nucléaire ou de missile pendant d'éventuelles négociations.
Dans le cadre de cette future rencontre, le messager sud-coréen qui s'est rendu à la Maison-Blanche pour transmettre la proposition du leader nord-coréen, a déclaré que Kim Jong Un s'était engagé à oeuvrer à la "dénucléarisation" de la péninsule coréenne et a promis de s'abstenir "de tout nouveau test nucléaire ou de missile" pendant d'éventuelles négociations. (Crédits : Lucas Jackson)

C'est un haut responsable sud-coréen, Chung Eui-yong, conseiller national à la Sécurité, qui a reçu l'insigne honneur de l'annoncer, hier à la nuit tombée depuis l'aile ouest de la Maison-Blanche, et la nouvelle a secoué le monde entier de surprise mais aussi d'optimisme : le président américain Donald Trump a accepté l'invitation du président nord-coréen Kim Jong Un à participer à un sommet historique avec lui, un rebondissement spectaculaire dans un des conflits les plus épineux du globe.

Impensable il y a quelques semaines, cet accord intervient après deux années de très vives tensions entre Washington et Pyongyang liées aux programmes nucléaire et balistique nord-coréens.

Objectif : "dénucléarisation permanente"

Le leader nord-coréen "a fait part de son désir de rencontrer le président Trump le plus vite possible", a expliqué Chung Eui-yong, conseiller national à la Sécurité de la Corée du Sud.

"Le président Trump a apprécié le compte-rendu et a dit qu'il rencontrerait Kim Jong Un d'ici fin mai pour parvenir à la dénucléarisation permanente", a-t-il ajouté.

La Maison Blanche a confirmé que le président américain, 71 ans, avait accepté la proposition du dirigeant trentenaire. Une évolution de taille quand ont sait que le milliardaire américain qualifiait il y a peu M. Kim de "petit homme fusée" et de "petit gros", tandis que ce dernier traitait l'occupant de la Maison Blanche de "malade mental gâteux"...

Statista, Corée du Nord, ambassades et missions diplomatiques

Trump salue les avancées mais maintient les sanctions

D'un tweet, Donald Trump, a salué de son côté de "grands progrès" sur le dossier nord-coréen, insistant sur le fait que l'homme fort de Pyongyang avait parlé de "dénucléarisation", pas seulement d'un "gel" des activités nucléaires. "Les sanctions doivent rester en place jusqu'à ce qu'un accord soit trouvé", a-t-il ajouté.

M. Chung a par ailleurs précisé que Kim Jong Un s'était engagé à oeuvrer à la "dénucléarisation" de la péninsule coréenne et a promis de s'abstenir "de tout nouveau test nucléaire ou de missile" pendant d'éventuelles négociations.

"La rencontre de mai restera comme le tournant historique qui a permis de réaliser la paix sur la péninsule coréenne", a déclaré vendredi le président sud-coréen Moon Jae-in.

La première étape de la réunification des Corées pour les JO

L'annonce s'inscrit dans le cadre d'une remarquable détente sur la péninsule depuis que M. Kim a annoncé qu'il enverrait une délégation aux jeux Olympiques d'hiver de Pyeongchang, vendus par M. Moon comme les "JO de la Paix".

Après deux années de montée des tensions, ces deux derniers mois ont été marqués par une frénésie diplomatique entre le Nord et le Sud de la Zone démilitarisée (DMZ). Ultime illustration en date, la visite au Nord en début de semaine d'une éminente délégation sud-coréenne, pour la première fois en dix ans.

Après s'être longuement entretenu lundi à Pyongyang avec Kim Jong Un, M. Chung avait assuré que ce dernier était prêt à bouger sur le dossier longtemps tabou de son arsenal nucléaire. Nord et Sud ont décidé, selon Séoul, de la tenue fin avril d'un troisième sommet intercoréen qui aura lieu dans le village de Panmunjom, au milieu de la DMZ.

Virage radical de la Corée du Nord et pari risqué pour Trump

Ennemis pendant la Guerre de Corée (1950-1953), Washington et Pyongyang se sont enfermés ces 20 dernières années dans un face-à-face des plus dangereux, avec notamment 30.000 militaires américains postés au sud de la DMZ.

Après des années de fuite en avant vers le nucléaire, Pyongyang affirme désormais être en capacité d'envoyer une bombe atomique sur le sol continental américain.

Visé par une série de sanctions imposées par le Conseil de sécurité des Nations unies et plusieurs pays, le régime nord-coréen avait jusqu'ici toujours affirmé que le développement de son programme nucléaire n'était simplement pas négociable.

Dans ce contexte, la perspective d'un sommet est un virage radical. Les présidents américains avaient toujours refusé de placer le régime nord-coréen sur un pied d'égalité. Le pari de M. Trump est donc risqué. Mais ceux de Richard Nixon face à la Chine et de Barack Obama face à Cuba l'étaient tout autant.

Si c'est un victoire pour Kim Jung Un, alors rien n'est joué

Pour certains analystes, ce sommet est clairement une victoire de M. Kim.

"Cela lui confère un statut d'égalité avec le président américain et accrédite ses efforts pour faire reconnaître son pays comme une puissance nucléaire", a estimé Evan Medeiros, un ancien conseiller de Barack Obama collaborant au thinktank Eurasia Group thinktank.

Pour Jeffrey Lewis, de l'Institut Middlebury des études stratégiques, M. Trump fait le jeu de la Corée du Nord.

"Kim n'invite pas Trump pour lui livrer les armes nord-coréennes. Il invite Trump pour prouver que ses investissements dans des capacités nucléaire et balistique ont obligé les Etats-Unis à le traiter d'égal à égal", selon lui.

(Avec AFP)

Commentaires 12
à écrit le 10/03/2018 à 19:50
Signaler
Mince j'avais encore raison, ben j'ai pas fini de me faire coller par les trolls moi hein... D'avance pardon pour les futurs signalements mais je n'ai que ça contre eux (lui ?).

à écrit le 10/03/2018 à 13:16
Signaler
Ca va être un concours de buzzers ! faut envoyer Le perse qui n'est pas iranien en arbitrage. Je suis long j'ai un bout noir, je crache du feu, je suis je suis ??? kim young hun => nuclear missile !! a nuclear missile !! Le perse : oh oui, oh ...

à écrit le 10/03/2018 à 11:52
Signaler
Deux fins politiques ( dont je ne partage pas les vues pourtant...), à mille lieues de l'amateur orgueilleux qui nous sert de président

à écrit le 10/03/2018 à 11:07
Signaler
Imaginons un scénario de série B : l'un de ces 2 psychopathes pourrait-il arriver armé lors de la rencontre afin de liquider directement son adversaire ? Qui pourrait nier que cette idée n'a pas traverser ne serait-ce qu'une seconde, l'esprit de ces...

à écrit le 10/03/2018 à 10:06
Signaler
C'est le résultat des menaces fermes ,sérieuses et destructive proférées par les USA de TRUMP et surtout la mise en oeuvre des sanctions économiques à l'égard du régime anachronique de la Corée du Nord dont la promotion de la peur par le nucléair...

à écrit le 09/03/2018 à 23:20
Signaler
Stratégie du containment (brezinsky) contre la russie => échec, la russie dispose désormais de missiles intercontinentaux de croisière, une 1ère mondiale, on dirait qu'ils volent en tests au dessus des US qui voient des UFO partout depuis quelques mo...

à écrit le 09/03/2018 à 21:23
Signaler
Est-ce une rencontre pour saboter le processus de rapprochement amorcé entre le Sud et le Nord? Faut-il rappeler ici que le dernier rapprochement, en date, c'est fait entre les deux Corée? L'arrivée de D. Trump dans le jeu parait normal, à prime abo...

le 10/03/2018 à 1:37
Signaler
Tout ça ne tient pas debout, la Corée du Sud fait partie du dispositif permettant aux américains d'avoir une partie de l'Asie du Sud-est sous sa zone d'influence. Si les USA voulait faire tomber la Corée du Nord il faudrait l'accord de la Corée du Su...

à écrit le 09/03/2018 à 21:14
Signaler
Si Kim Jung-un dénucléarise le pays, il signe son arrêt de mort et la fin du régime, donc Trump n'obtiendra rien de ce côté là. En fait la Corée du nord va certainement dire qu'elle va arrêter ses essais balistiques et ses essais nucléaires , histoi...

à écrit le 09/03/2018 à 19:45
Signaler
comme je l ai deja dit il vaux mieux negosier que desorme la core du sud et devenue un etat nucleaire de plus, et tous s arreteras la le monde a besoin de paix pour evoluez pas de guerre qui nous ferais revenir a des tempt de tereur et cataclime mond...

à écrit le 09/03/2018 à 18:25
Signaler
1°) Trump s’est montré tellement agressif et incontrôlable dans sa "diplomatie des tweets" que les USA ont été sortis du jeu diplomatique. La Corée du Sud a préféré discuter avec son voisin pour faire avancer le schmilblick. Et ça a marché puisque ...

le 09/03/2018 à 21:20
Signaler
Oui le pire dans cette histoire c'est que la Corée du Sud a commencé à prendre ses distances avec l'oncle Sam alors que ce pays était jusqu'ici un vassal des USA.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.