Istanbul : Erdogan se félicite de l'annulation de l'élection mais l'opposition se rassemble

Soumis depuis des semaines à une intense pression du pouvoir turc, le Conseil électoral supérieur a finalement ordonné lundi la tenue d'un nouveau scrutin dans la première ville du pays en invoquant des irrégularités. Erdogan a pris la parole ce matin pour enfoncer le clou. Mais l'opposant Imamoglu (CHP), qui l'avait emporté le 31 mars contre l'AKP avec 13.000 voix d'avance, pourrait voir se rassembler toute l'opposition sur son nom pour ce nouveau scrutin.
Le président Erdogan avait voté le 31 mars 2019 à l'élection municipale d'Istanbul pour le candidat de son parti l'AKP, Binali Yildirim. Celui-ci est l'actuel président de la Grande Assemblée nationale de Turquie, après avoir été Premier ministre d'Erdogan (de mai 2016 à juillet 2018). Sa défaite a été considérée comme un camouflet pour le président turc en exercice.
Le président Erdogan avait voté le 31 mars 2019 à l'élection municipale d'Istanbul pour le candidat de son parti l'AKP, Binali Yildirim. Celui-ci est l'actuel président de la Grande Assemblée nationale de Turquie, après avoir été Premier ministre d'Erdogan (de mai 2016 à juillet 2018). Sa défaite a été considérée comme un camouflet pour le président turc en exercice. (Crédits : POOL New)

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a présenté mardi l'annulation du résultat de l'élection municipale à Istanbul, remportée par l'opposition, comme une victoire de la démocratie face à la "corruption organisée".

Lire aussi : Istanbul: Erdogan fait annuler la victoire de l'opposition

Soumis depuis des semaines à une intense pression du pouvoir turc, le Conseil électoral supérieur a ordonné lundi la tenue d'un nouveau scrutin dans la première ville du pays en invoquant des irrégularités lors de celui du 31 mars.

Le camouflet qu'Erdogan n'a pas laissé passer

Le Parti républicain du peuple (opposition laïque) l'avait emporté d'une courte tête à Istanbul, infligeant un camouflet à Erdogan, qui en a été le maire dans les années 1990.

"Nous sommes convaincus que les élections municipales à Istanbul ont été marquées par la corruption organisée et une totale illégalité", a réagi mardi le président turc.

"Nous voyons (l'annulation du scrutin) comme une étape importante du renforcement de notre démocratie", a-t-il ajouté devant les parlementaires de son Parti de la justice et du développement (AKP).

Le CHP, qui a dénoncé à l'inverse une "dictature flagrante", a décidé mardi de ne pas boycotter le nouveau vote prévu le 23 juin, selon la chaîne NTV.

L'opposition pourrait s'unir derrière Imamoglu

Plusieurs candidats d'opposition ont par ailleurs indiqué qu'ils pourraient se retirer au profit de celui du CHP, Ekrem Imamoglu, face à l'ancien Premier ministre de l'AKP Binali Yildirim.

En mars, Imamoglu l'avait emporté avec 13.000 voix d'avance, dans une ville comptant 10 millions d'électeurs, selon les chiffres fournis par la commission électorale après un recomptage partiel des bulletins.

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[A Istanbul, publicité électorale pour Binali Yildirim, le candidat de l'AKP, le parti du président en exercice Erdogan (à droite sur la photo). Binali Yildirim est l'actuel président de la Grande Assemblée nationale de Turquie, après avoir été Premier ministre d'Erdogan (de mai 2016 à juillet 2018). Crédit photo: Murad Sezer / Reuters]

Commentaires 9
à écrit le 09/05/2019 à 9:40
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Erdogan : pile je gagne, face tu perd. Ça sent le futur bourrage d'urnes (un poil plus "balaize" que sur le dernier scrutin ou ça avait été insuffisant visiblement). Bon courage aux opposants (je suis franchement admiratif).

à écrit le 09/05/2019 à 1:21
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J'ai bien peur que si la victoire de l'opposition n'est pas tellement énorme qu'elle en soit incontestable, ce ne soit la dernière élection libre en Turquie. Ce pays est en train de sombrer dans la dictature.

à écrit le 08/05/2019 à 22:42
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Le monde n’est plus ce qu’il était . Dans les Années 1980 : il est inimaginable de lire dans les médias mondiaux de tels faits et ceci pour tous les pays du monde . La cause ? Les humains sont plus dans la virtualité et les illusions ( les apparences...

à écrit le 08/05/2019 à 16:03
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Quelle belle sincérité de circonstance.

à écrit le 08/05/2019 à 12:26
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Il a obtenu ce su il voulait. En France ce n est pas mieux, vu comment Macron est parvenu à la tête du pays. J espere qu erdogan n aura pas raison, si tous les autres partis se regroupent ils y arriverons sauf si la fraude sera massive......il va e...

à écrit le 08/05/2019 à 8:51
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Il serait temps que nos démocraties laïques se réveillent et défendent leurs valeurs et tant pis si je passe pour un facho, ce que je ne suis pas. Aujourd'hui nous fêtons la victoire mais de quoi, en 1914 la France était puissante, en 1945 elle n'exi...

à écrit le 08/05/2019 à 3:20
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Encore une preuve que la démocratie est souvent une imposture

le 08/05/2019 à 8:00
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A Pseudo. La France est une democratie. Certes bcp de points achoppent, mais on peut "l'ouvrir" quand on le souhaite . Le regime d'erdo est une dictature islamique, brutale et sans egards aucuns pour le peuple. Le moindre faux pas et .....On vous...

à écrit le 07/05/2019 à 19:10
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Il est arrivé à ce qu'il voulait...et son parti peut être déclaré gagnant à l'issue de la nouvelle consultation...dans une élection incontestable. De la science fiction... Méthode à retenir dans nos démocraties occidentales.

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