Turquie : les vastes chantiers d'Erdogan après sa victoire

Réélu pour cinq ans, Recep Tayyip Erdogan doit s'attaquer à de grands chantiers à commencer par la reconstruction des zones frappées de plein fouet par les récents séismes.
(Crédits : VIOLETA SANTOS MOURA)

Article mis en ligne le 28/05/2023 à 17:27 | Mise à jour 29/05/2023 16h30

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Le président Recep Tayyip Erdogan a revendiqué dimanche la victoire au second tour de l'élection présidentielle en Turquie.

« Notre nation nous a confié la responsabilité de gouverner le pays pour les cinq prochaines années », a-t-il déclaré sur le toit d'un bus devant sa résidence stambouliote vers laquelle a convergé une foule enthousiaste.

« Nous tiendrons toutes nos promesses faites au peuple », a lancé le chef de l'Etat, au pouvoir depuis vingt ans, affirmant que « chaque élection est une renaissance ». « Cette élection a montré que personne ne peut attaquer les acquis de cette nation », a-t-il poursuivi.

Selon l'agence officielle turque Anadolu, M. Erdogan, au pouvoir depuis vingt ans, recueille 52,1% des suffrages, contre 47,9% pour son adversaire Kemal Kiliçdaroglu après décompte de près de 99% des voix.

L'élection présidentielle turque

L'élection présidentielle en Turquie est un événement majeur pour le pays. Les électeurs turcs se rendent aux urnes pour choisir leur président, qui détient un pouvoir considérable. Cette élection détermine l'orientation politique et les politiques mises en place dans le pays pour les années à venir.

Recep Tayyip Erdogan est un président controversé, tant au niveau national qu'international. Ses partisans le voient comme un dirigeant fort, capable de prendre des décisions décisives pour le bien de la Turquie. Cependant, ses détracteurs l'accusent de dérive autoritaire et de réduire les libertés démocratiques dans le pays.

La domination d'Erdogan

Cette élection présidentielle revêt une importance capitale pour l'avenir de la Turquie. Les résultats auront des répercussions sur de nombreux aspects de la vie politique, économique et sociale du pays. Les électeurs turcs ont ainsi l'opportunité de façonner l'avenir de leur nation en choisissant leur prochain président.

Les résultats définitifs de l'élection présidentielle turque seront annoncés plus tard dans la soirée lorsque le dépouillement de tous les bulletins sera terminé. L'issue de cette élection sera scrutée de près, tant en Turquie que dans le monde entier, en raison de l'importance géopolitique du pays particulièrement depuis le rôle important de médiateur dans le cadre du conflit russo-ukrainien.

Les chantiers prioritaires du président Erdogan

  • LUTTE CONTRE L'INFLATION

- Plus qu'une priorité ce sera une urgence pour soulager une population à bout de souffle: l'inflation officielle restait en avril à plus de 40% sur un an après avoir dépassé les 85% à l'automne, résultat d'une baisse régulière des taux d'intérêt voulue par le président Erdogan.

Entre août et février, le principal taux directeur a été abaissé de 14% à 8,5%, des baisses justifiées par la banque centrale par le souci de soutenir "l'emploi et la production industrielle".

M. Erdogan affirme, à rebours des théories économiques classiques, que les taux d'intérêt élevés favorisent l'inflation et il a indiqué pendant sa campagne qu'il n'avait aucune intention de les relever.

- La livre turque a perdu plus de la moitié de sa valeur en deux ans et a atteint cette semaine les 20 livres pour un dollar.

Selon les données officielles, Ankara a dépensé 25 milliards de dollars en un mois pour la soutenir. Mais son effondrement semble inéluctable. D'autant que les réserves en devises sont passées dans le rouge pour la première fois depuis 2002.

  • LA RECONSTRUCTION POST-SÉISME

Le tremblement de terre de magnitude 7,8 du 6 février a dévasté des zones entières du sud-est de la Turquie, faisant au moins 50.000 morts et plus de trois millions de déplacés.

Le président Erdogan a promis de reconstruire au plus vite 650.000 logements dans les provinces affectées.

Le coût total des dégâts du désastre s'élève à plus de 100 milliards de dollars selon l'ONU et M. Erdogan.

  • ENTRÉE DE LA SUÈDE DANS L'OTAN

Les alliés de la Turquie au sein de l'Otan attendent qu'Ankara lève son veto à l'entrée de la Suède dans l'Alliance atlantique, bloquée depuis mai 2022.

Alors que Stockholm a multiplié les gestes de bonne volonté, dont l'adoption début mai d'une nouvelle loi antiterroriste, la Turquie - comme la Hongrie - est restée inflexible, continuant d'exiger l'extradition de dizaines d'opposants présentés comme des "terroristes" kurdes ou issus du mouvement du prédicateur turc en exil Fethullah Gülen, qu'Ankara accuse d'être derrière la tentative de coup d'Etat de juillet 2016.

Les ministres des Affaires étrangères de l'Otan doivent se retrouver mardi à Oslo avant le sommet des chefs d'État en juillet à Vilnius, qui escomptent une bonne nouvelle.

Le veto turc à l'encontre de la Finlande a en revanche été levé début avril.

Les deux pays nordiques, traditionnellement neutres, avaient déposé leur demande d'adhésion après l'agression russe contre l'Ukraine en février 2022, se sentant vulnérables face à leur puissant voisin.

  • RÉCONCILIATION AVEC LA SYRIE

Recep Tayyip Erdogan a tenté ces derniers mois de se rapprocher de son voisin, le président syrien Bachar al-Assad, mais malgré une médiation russe ses tentatives n'ont pas abouti.

M. Assad a exigé en préalable à toute rencontre avec son homologue le retrait des forces turques stationnées dans le nord de la Syrie sous contrôle rebelle et la fin du soutien d'Ankara aux groupes rebelles opposés à Damas.

La Turquie, qui a lancé depuis 2016 plusieurs incursions contre des groupes jihadistes et kurdes en territoire syrien, accueille sur son sol 3,4 millions de réfugiés syriens ayant fui la guerre.

M. Erdogan a annoncé début mai la construction de 200.000 logements sur treize sites du nord de la Syrie pour permettre le retour "volontaire" d'au moins un million de personnes.

(avec AFP et Reuters)

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Commentaires 5
à écrit le 30/05/2023 à 1:14
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Il est drole valbel dans la contradiction permanente. Ca doit etre l'age.

à écrit le 29/05/2023 à 20:21
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La Turquie est reparti sur une bonne assise sans que le monde soit dans le doute ! C'est un bon point !

à écrit le 29/05/2023 à 18:34
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Bonjour, félicitations, très belle démocratie , le même candidat se fait élire a nouveau... La réussite économique du pays dois être exceptionnel... La Turquie sûrement le paradis du développement personnel... Enfin tous vas bien...

à écrit le 29/05/2023 à 0:22
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Valbel va pas etre content. Pas du tout. Si Val connaissait un peu l'esprit turc, il saurait que c'est un peuple qui aime l'autorite forte, perso je sais cela depuis mon premier voyage a 20 ans pour avoir vecu sur place une arnaque a la vitesse et so...

le 29/05/2023 à 10:37
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@matins calmes..Je ne prends plus l'avion, mais je déteste encore plus les motos principalement pour leur bruit, et en général pour l"autosuffisance des motards qui s'affranchissent facilement des règles de conduites dont...les vitesses excessives. J...

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