Energie : 11 ans après Fukushima, le Japon relance son secteur nucléaire

Dans un contexte de fortes tensions énergétiques, le Premier ministre japonais Fumio Kishida a annoncé mercredi qu'il allait amplifier la relance de ses centrales nucléaires à l'arrêt et réfléchir au développement de réacteurs de nouvelle génération. Depuis la catastrophe de Fukushima en 2011, le pays a maintenu à l'arrêt la plupart de ses réacteurs nucléaires.
Le gouvernement japonais compte donner un sérieux coup d'accélérateur à la relance du nucléaire.
Le gouvernement japonais compte donner un sérieux coup d'accélérateur à la relance du nucléaire. (Crédits : Issei Kato)

Le Japon est sur le point de prendre un virage politique majeur en matière d'énergie. Face aux fortes tensions énergétiques mondiales, le Premier ministre japonais Fumio Kishida a annoncé mercredi qu'une réflexion allait être lancée sur la construction éventuelle de « réacteurs nucléaires de nouvelle génération, dotés de nouveaux mécanismes de sécurité ». Cette annonce sonne comme un sérieux coup d'accélérateur pour relancer le nucléaire, un secteur fragilisé et controversé dans le pays depuis la catastrophe de Fukushima en 2011.

« L'invasion russe de l'Ukraine a largement transformé le paysage énergétique mondial », a justifié Fumio Kishida devant la presse, et par conséquent « le Japon doit tenir compte de potentiels scénarios de crise dans le futur », a déclaré le Premier ministre japonais.

Dans ce contexte, il a aussi appelé à « maximiser » l'utilisation des réacteurs nucléaires existants ayant obtenu des autorisations réglementaires pour redémarrer depuis la catastrophe de Fukushima. Sept réacteurs nucléaires étaient en service fin juillet, et trois autres à l'arrêt pour maintenance. Nombreux sont ceux dans l'attente d'une nouvelle autorisation dans le cadre de la réglementation plus stricte en vigueur depuis la catastrophe de Fukushima.

Fumio Kishida a également déclaré que le gouvernement envisagerait de prolonger la durée de vie des réacteurs existants, qui, en vertu de la réglementation actuelle, est de 60 ans pour la plupart d'entre eux. Le calcul de la durée de fonctionnement des centrales pourrait exclure la période pendant laquelle elles sont restées inactives.

L'opinion publique évolue

Depuis la catastrophe survenue à la centrale de Fukushima-Daiichi en 2011, provoquée par un tsunami dû à un puissant séisme en mer, le Japon a maintenu à l'arrêt la plupart de ses réacteurs nucléaires. Sur 33 réacteurs théoriquement opérables, seuls 10 ont redémarré depuis après s'être mis en conformité avec des normes de sécurité considérablement relevées.

Les enquêtes d'opinion indiquent que, depuis cette catastrophe, la population japonaise est largement opposée au redémarrage des centrales nucléaires. Elle semble toutefois en train d'évoluer avec la flambée des prix de l'énergie, d'autant qu'un été précoce et chaud a nourri les appels à limiter la consommation énergétique.

Car comme de nombreux autres pays, le Japon souffre en effet d'approvisionnements énergétiques considérablement plus chers et plus difficiles depuis le début de la guerre en Ukraine il y a six mois. En 2020, moins de 4% de l'électricité générée au Japon provenait du nucléaire, contre 30% avant la catastrophe de Fukushima. L'archipel, qui vise par ailleurs la neutralité carbone à horizon 2050 et qui est très dépendant de ses importations d'énergies fossiles, cherche en parallèle à développer ses énergies renouvelables.

(Avec AFP et Reuters)

Commentaires 4
à écrit le 25/08/2022 à 10:16
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Encore un désaveu de plus pour le zéro nucléaire de Mme Merkel. Qui a bien fichu la pagaille en Europe, il faut le dire. Autrement dit, on ne peut pas à la fois flipper sur le CO2 et être contre le nucléaire : les écologistes sont des trouillards q...

à écrit le 24/08/2022 à 22:50
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Logiquement ils ont des milliers de piscine d'eau irradiée au tritium et autre radioéléments qu'ils n'ont pas encore balourdés par dessus bord. Et chaque jour encore il s'en ajoute ( oui c'est toujours actuel, toujours inaccessible, toujours en furie...

le 25/08/2022 à 11:09
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Oh mon dieu.... Vous allez nous donner envie de pleurer ! On dirait un plaidoyer écologiste pour l'interdiction des "jets privés"

à écrit le 24/08/2022 à 19:21
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Les champions du hara-kiri de nouveaux dans les starting-blocks...

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