EY va licencier 3.000 salariés aux Etats-Unis

Le cabinet britannique EY, qui a renoncé à scinder ses activités d'audit et de conseil, va licencier 3.000 salariés aux Etats-Unis en raison notamment des « conditions économiques » et de ses « surcapacités » dans certaines activités. C'est tout est un secteur qui traverse actuellement des turbulences.
EY, qui avait officialisé en septembre un plan de scission de son activité de conseil, a annoncé l'abandon du projet en raison de l'opposition de sa branche américaine.
EY, qui avait officialisé en septembre un plan de scission de son activité de conseil, a annoncé l'abandon du projet en raison de l'opposition de sa branche américaine. (Crédits : Reuters)

Mauvais passe pour les cabinets de conseil. Dans la foulée d' Accenture, qui a présenté fin mars un plan d'économies prévoyant la suppression d'environ 19.000 postes, soit 2,5% de ses effectifs, c'est au tour d'EY d'annoncer des licenciements. 3.000 salariés vont perdre leur travail aux Etats-Unis. « C'est moins de 5% des effectifs dans le pays » relativise, le géant britannique de l'audit, dans un message adressé à l'AFP. La direction affirme que les suppressions de postes « s'inscrivent dans le cadre de la gestion courante des activités » et « ne résultent pas de l'examen stratégique récemment achevé ».

Cette annonce intervient alors que la semaine dernière, EY a annoncé l'abandon de son projet de scission entre les activités d'audit et de conseil en raison de l'opposition de sa branche américaine.

Lire aussiEY abandonne son projet de scission

Au-delà d'EY et d'Accenture, c'est bien tout un secteur qui souffre. Selon des informations de presse, KPMG a aussi annoncé en février son intention de licencier environ 700 personnes aux Etats-Unis, soit environ 2% de ses effectifs. D'après Bloomberg, le cabinet de conseil McKinsey prévoit de réduire ses effectifs à hauteur de 2.000 postes, soit l'un de ses plans sociaux les plus conséquents. L'entreprise américaine emploie actuellement 45.000 personnes, selon contre 28.000 il y a cinq ans.

Ce plan social devrait viser en priorité le personnel administratif, c'est-à-dire les employés qui n'interagissent pas directement avec les clients. McKinsey veut ainsi centraliser les tâches de soutien aux consultants et réaliser des économies après avoir beaucoup recruté ces dernières années.

En France, le gouvernement a mis en place de nouvelles règles pour encadrer les activités des cabinets de conseil

Le 17 mars 2022, les sénateurs Eliane Assassi (communiste) et Arnaud Bazin (Les Républicains) présentent un rapport au vitriol contre le recours par l'Etat aux cabinets de conseil. Un phénomène « tentaculaire » dont le coût pour les finances publiques a grimpé en 2021 à un milliard d'euros tous opérateurs publics confondus.

Le 21 juin, le Sénat met sur la table une proposition de loi trans partisane, inspirée du rapport. Objectifs: mettre un terme à l'opacité, mieux encadrer le recours aux cabinets de conseil, renforcer les obligations déontologiques des consultants et mieux protéger les données de l'administration.

Le 29 juillet, le gouvernement riposte en publiant de premières règles qui encadrent depuis le 6 février 2023 les prestations confiées au secteur privé par les ministères. Les missions seront pour la plupart plafonnées à 2 millions d'euros et le nombre de prestations réalisées consécutivement par un même prestataire sera limité. Les nouvelles règles doivent s'appliquer aussi aux prestations de stratégie numériques, en vertu de la circulaire de Matignon publiée lundi, qui vise en outre à limiter l'externalisation des autres prestations de conseil informatique. Capgemini, Roland Berger, EY ou Deloitte, mais pas McKinsey, sont selon le média spécialisé, Acteurs publics, les prestataires privés qui se sont positionnés pour effectuer des missions dans le cadre de ces nouvelles règles.

(Avec AFP)

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