Scandale Wirecard : EY lourdement sanctionné en Allemagne

La société d’audit a été condamné ce lundi 3 avril a 500.000 euros d’amende et une interdiction d’effectuer de nouvelles « missions d’audit d'entreprises d'intérêt public pendant deux ans ». Une sanction lourde qui résulte du scandale Wirecard.
EY est condamné à 500.000 euros d'amende pour ne pas avoir empêché la fraude de Wirecard
EY est condamné à 500.000 euros d'amende pour ne pas avoir empêché la fraude de Wirecard (Crédits : ARND WIEGMANN)

L'amende est salée pour EY. La branche allemande de la multinationale du conseil EY, a été sanctionnée, ce lundi 3 mars, par l'autorité allemande de surveillance des cabinets d'audit (Apas). Ainsi, EY se voit interdire d'accepter de nouvelles « missions d'audit d'entreprises d'intérêt public pendant deux ans » et écope d'une « amende de 500.000 euros », selon un communiqué publié lundi par l'Apas. Ces sanctions ne s'appliquent pas aux mandats existants. « EY Allemagne a pleinement coopéré avec l'Apas tout au long de l'enquête » et « regrette que la fraude chez Wirecard n'ait pas été découverte plus tôt », a réagi de son côté le groupe dans un communiqué.

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Le géant britannique de l'audit compte 12.000 personnes en Allemagne au sein d'un réseau mondial de 350.000 personnes.

Le scandale du trou de 1,9 milliard d'euros dans les comptes de Wirecard

A l'origine de la sanction d'EY, l'affaire Wirecard. Cette jeune société de paiements dématérialisés à la croissance fulgurante, s'est retrouvée l'épicentre d'une gigantesque fraude en 2020 quand EY avait refusé de certifier les comptes 2019. Ses dirigeants ont admis que 1,9 milliard d'euros inscrits dans les comptes n'existaient pas. Si EY avait  refusé de certifier les comptes en 2019, il lui a été reproché d'avoir approuvé les bilans précédents sur la base de documents falsifiés et de ne pas avoir remarqué la fraude.

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 En attendant, le procès contre les anciens dirigeants de Wirecard continue. L'ex-PDG de Wirecard, Markus Braun, comparaît depuis décembre devant la justice pénale à Munich, tandis que son bras droit, Jan Marsalek, présumé autre grand ordonnateur de la fraude, reste en cavale.

Conséquences lourdes pour EY

L'enquête fouillée sur les prestations de la firme d'audit chez l'ancienne fintech pour les exercices entre 2016 et 2018 a mis en lumière des « manquements avérés aux obligations professionnelles » justifiant des sanctions, selon l'Apas. Cinq auditeurs, salariés de EY à l'époque, se sont vu infliger des amendes entre 23.000 et 300.000 euros et sept autres ont échappé in fine à des sanctions en ayant cédé leur licence de commissaire aux comptes.

Des actionnaires floués de Wirecard tentent eux d'obtenir de la justice le lancement d'une procédure d'action de groupe envers EY, comparable à une « class action » aux Etats-Unis, sans succès pour le moment. Le créancier allemand Commerzbank a notamment lancé des poursuites, en janvier 2023, contre le cabinet comptable pour les 200 millions d'euros (216,12 millions de dollars) de pertes qu'il a subies lors de l'effondrement de Wirecard.

Lâché depuis le scandale Wirecard par plusieurs gros clients comme Commerzbank, Deutsche Telekom entre autres, EY est resté l'auditeur de la première banque allemande Deutsche Bank, qui compte même prolonger son mandat d'un an lors de l'assemblée des actionnaires en mai. « EY Allemagne est une entreprise différente aujourd'hui » avec « une nouvelle équipe de direction et de nouvelles structures de supervision », affirme la firme.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 04/04/2023 à 10:56
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lourde sanction ? 500 000 € c est rien pour ce type d entite ! Je suis sur que c est moins ce qu ils ont facturé a Wirecard sur les 2 dernieres annees

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