Face à la menace russe, les trois pays baltes vont construire des systèmes de défense à leur frontière

L'Estonie, la Lettonie et la Lituanie ont signé un accord ce vendredi afin « de dissuader et, si nécessaire, de se défendre contre les menaces militaires ». Des dispositions prises en pleine guerre en Ukraine, alors que la Russie exerce une pression accrue sur le front depuis plusieurs semaines.
Les pays baltes ont convenu ce vendredi d'équiper leur frontière avec la Russie et le Bélarus d'« installations de défense ».
Les pays baltes ont convenu ce vendredi d'équiper leur frontière avec la Russie et le Bélarus d'« installations de défense ». (Crédits : JANIS LAIZANS)

Les pays baltes renforcent leur défense face à la machine de guerre russe. Ils ont convenu ce vendredi d'équiper leur frontière commune avec la Russie et le Bélarus d'« installations de défense » pour parer à d'éventuelles menaces militaires, dans le contexte de l'invasion russe en Ukraine, a annoncé le ministère estonien de la Défense.

Les ministres baltes de la Défense ont dès lors signé un accord, en vertu duquel « l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie construiront des installations défensives anti-mobilité dans les années à venir afin de dissuader et, si nécessaire, de se défendre contre les menaces militaires », selon un communiqué.

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Inquiétude des pays baltes

Fortes d'avoir résisté aux multiples assauts ukrainiens, les autorités russes se montrent ces dernières semaines plus optimistes, au moment où l'économie nationale est désormais largement orientée vers la production d'armements et de munitions destinés à soutenir l'offensive. Jeudi, la Russie revendiquait la prise d'une petite localité dans l'Est de l'Ukraine, illustrant la pression accrue exercée par les forces de Moscou sur le front depuis plusieurs semaines. Les pays baltes se montrent dès lors de plus en plus inquiets.

Si l'Ukraine n'inflige pas une défaite à la Russie, cela se terminera mal pour l'Europe, a déclaré jeudi à l'AFP le ministre lituanien des Affaires étrangères Gabrielius Landsbergis, avertissant que l'armée russe pourrait alors tenter d'avancer plus loin sur le continent européen. Le chef de la diplomatie de cet Etat balte s'exprimait en marge du Forum économique mondial de Davos, en Suisse, où la guerre en Ukraine a dominé les débats. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky y a d'ailleurs participé en personne pour la première fois en près de deux ans de conflit, cherchant à obtenir davantage de soutien.

Gabrielius Landsbergis a estimé que l'Europe n'avait « pas pris conscience de la réalité », à savoir du fait que ce qui se passe en Ukraine est « la guerre de l'Europe », et a appelé ce continent à faire davantage pour se préparer à toute éventuelle future agression d'autres pays européens par la Russie. « Il n'y a aucun scénario dans lequel si l'Ukraine ne gagne pas, cela pourrait bien se terminer pour l'Europe », a-t-il alors mis en garde le ministre lituanien, prévenant qu' « il est possible que la Russie ne soit pas contenue en Ukraine ».

L'un des moyens pour l'Europe de faire davantage en vue de se protéger serait de procéder à « des achats communs, nous pourrions nous procurer les choses nécessaires à la défense de l'Europe », a estimé Gabrielius Landsbergis. Il s'est toutefois félicité des nombreuses discussions, y compris à très haut niveau, sur l'Ukraine au cours du forum de Davos.

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Les aides se tarissent

Kiev et ses alliés ont mis à profit ce rendez-vous international pour chercher à contrer toute lassitude vis-à-vis du conflit dans lequel les Ukrainiens sont engagés susceptible de survenir après le déclenchement de la guerre dans la bande de Gaza. D'autant que l'Ukraine alerte ces derniers jours sur une pénurie de munitions.

L'UE avait prévu en décembre d'accorder à l'Ukraine une aide de 50 milliards d'euros - 33 milliards de prêts et 17 milliards d'euros de dons - sur quatre ans à compter de 2024. Mais le Premier ministre hongrois Viktor Orban, a posé son veto et bloque depuis cette aide. Il s'est néanmoins déclaré prêt mardi à soutenir Kiev mais « en dehors du budget commun ».

Aux Etats-Unis, le Congrès américain ne s'accorde toujours pas sur le budget à cause notamment des aides à accorder à l'Ukraine. Joe Biden a ainsi formulé une demande de 106 milliards de dollars de budget supplémentaire, principalement pour venir en aide à l'Ukraine, et dans une moindre mesure à Israël. Mais les chefs des deux partis au Sénat sont des partisans du soutien à Kiev, mais un certain nombre d'élus républicains à la Chambre affirment qu'un tel soutien n'est pas dans l'intérêt des Etats-Unis.

(Avec AFP)

Commentaires 15
à écrit le 21/01/2024 à 9:21
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Nous citoyens n'avons pas ete consultes pour soutenir l'Ukraine .C'est comme si nous faisions la guerre car nous payons par exemple les obus à 5000 euros pièce fabriqués par l'arsenal de Tarbes qui etait fermé depuis des decades.C'est nous qui payons...

le 21/01/2024 à 10:30
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Les volailles ukrainiennes affluent depuis que l'Union européenne a en mai 2022, suspendu les droits de douane avec l'Ukraine en soutien à l'économie du pays. Officiellement, les importations de viandes de volailles ukrainiennes en France ont bondi d...

à écrit le 20/01/2024 à 12:32
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Je comprends les préoccupations des peuples baltes. Ce sont des enfants brûlés. Ils partagent une frontière avec la Russie. Il existe de nombreux Russes vivant dans leurs États dont la loyauté n’est pas assurée. Les ressources des peuples baltes sont...

à écrit le 20/01/2024 à 12:09
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Les anciens États du bloc communistes, après nous avoir gravement menacés pendant 80 ans, veulent régler leurs comptes avec leur ancien suzerain et nous entraîner dans une guerre contre la Russie après l'avoir bien servie... Quant aux États baltes, d...

le 20/01/2024 à 12:39
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Vous ne croyez pas ce que vous écrivez vous-même. Les peuples baltes n’ont pas rejoint la Russie volontairement. Ils furent conquis et annexés par les Russes. Avant et après la Seconde Guerre mondiale, nombre d’entre eux furent déportés en Sibérie. A...

à écrit le 20/01/2024 à 9:54
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Les russes vont dire "on ne vous menace pas mais installer des système de défense c'est agressif". Se protéger est vu comme agressif et oblige à devenir agressif, quasiment à l'insu de son plein gré, en quelque sorte.

à écrit le 20/01/2024 à 9:48
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On veut a tout prix nous vendre la menace Russe pour construire l'empire européen au dépend des populations, en transformant les causes en conséquences et vice versa !

à écrit le 20/01/2024 à 7:44
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C'est plus prudent.

à écrit le 20/01/2024 à 1:53
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La force de défense en Europe, que tout le monde redoute et nous envie, Cette task force que même Poutine le va t'en guerre ne pourrait détruire c'est : Nos bataillons de technocrates sur-entraînés ! Honnêtement qui pourrait braver sans y perdre sa ...

à écrit le 19/01/2024 à 23:49
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Les russes ne vont pas s arrêter à l’ Ukraine, les pays baltes, la Roumanie peut-être etre prise à revers avec la complicité de la Hongrie ou de la Slovaquie …. Bref la théorie des dominos… tout ça parce que des 2008 et 2014 aucun Dirigeant allrr ...

à écrit le 19/01/2024 à 19:28
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Bonjour, dire que l'europe dans sont ensemble s'inquiètent de cette guerre au frontières de l'europe... Certe , cela n'as pas etait voulus par notre union ... mais politiquement nous n'avons pas pu refuser de soutenir la démocratie ukrainienne... (...

le 20/01/2024 à 12:51
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Je le vois de la même manière. Il n’est pas dans l’intérêt de l’Europe que l’agression russe en Ukraine réussisse. L’Europe doit contribuer de manière unie et décisive à stopper l’impérialisme russe. Cependant, j'ai des doutes quant à savoir si les E...

à écrit le 19/01/2024 à 19:17
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À la place de l'Allemagne, je commencerai sérieusement à m'inquiéter face au risque non négligeable d'une incursion de la Russie. Je dis ça - je ne dis rien.

le 20/01/2024 à 12:53
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Que veux-tu dire? L’Allemagne est entourée d’amis – comme l’a dit un jour Helmut Kohl. Et les amis sont solidaires. Ils s’entraident en cas de besoin. Visiblement, vous n'êtes pas d'accord.

le 20/01/2024 à 19:45
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@aditec. Si votre question est de savoir si je suis d'accord avec un conflit envenimé (bientôt WW3) par l'ingérence de l'UE et des États-Unis (après les volontés de paix en Europe - post 1945 - qui ont contribué - par processus - à la naissance de ...

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