Israël : se jugeant responsable d'avoir permis l'attaque du 7 octobre, le chef du renseignement militaire démissionne

Le général Aharon Haliva a décidé de démissionner suite à l'attaque du 7 octobre sur le territoire israélien, menée par le mouvement islamiste palestinien. C'est le premier responsable à démissionner depuis cet assaut ayant entraîné la mort de 1.170 personnes.
L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1.170 personnes en Israël.
L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1.170 personnes en Israël. (Crédits : RONEN ZVULUN)

« Il a été décidé que le général Haliva quitte ses fonctions et prenne sa retraite de l'armée, une fois son successeur nommé ». Le chef du renseignement militaire israélien, le général Aharon Haliva, a présenté sa démission, ce lundi, en raison de sa « responsabilité de commandement » dans l'attaque sans précédent menée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël, a annoncé l'armée israélienne.

Pour rappel, cette attaque qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels israéliens. Il s'agit du premier responsable - politique ou militaire - israélien à démissionner depuis l'incursion sanglante des combattants du Hamas.

« Le 7 octobre 2023, le Hamas a mené une attaque-surprise meurtrière contre l'Etat d'Israël (...) le service du renseignement placé sous mon commandement n'a pas rempli la mission nous ayant été confiée », indique le général Haliva, qui compte 38 ans de carrière militaire, dans sa lettre de démission publiée par l'armée israélienne.

« Je porte avec moi ce jour noir depuis. Jour après jour, nuit après nuit. Je porterai pour toujours cette terrible douleur », ajoute-t-il.

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Otages détenus et opération militaire dans la bande de Gaza

Suite à cette attaque, Israël a déclenché en représailles une opération militaire dans la bande de Gaza, dirigée par le Hamas, promettant d'anéantir le mouvement palestinien, dont les commandos ont aussi emmené 250 otages à Gaza. Alors qu'une centaine a été libérée au cours d'une trêve fin novembre, il reste toujours 129 otages détenus. Parmi les otages toujours captifs, 34 seraient morts, selon Israël.

De leurs côtés, les opérations israéliennes à Gaza ont fait plus de 34.000 morts, majoritairement des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas. Israël, qui célèbre lundi le début de la Pâque juive, s'apprête à accentuer la pression militaire dans la bande de Gaza où son armée dit préparer « les prochaines étapes de la guerre » contre le Hamas.

« Nous lui porterons de nouveaux coups durs - et cela arrivera bientôt. Dans les prochains jours, nous augmenterons la pression militaire et politique sur le Hamas, car c'est le seul moyen de libérer nos otages et de remporter notre victoire », a déclaré le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou dans un message vidéo diffusé dimanche soir.

Plus de six mois après le début de la guerre, Benyamin Netanyahou n'a de cesse de clamer sa détermination à lancer une offensive terrestre à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, qu'il considère comme le dernier grand bastion du mouvement islamiste palestinien. L'armée israélienne soutient que certains des otages enlevés le 7 octobre en Israël lors de l'attaque des commandos du Hamas sont détenus à Rafah.

Mais les organisations humanitaires et un nombre croissant de chancelleries étrangères s'opposent à cette opération, craignant qu'elle ne fasse de nombreuses victimes civiles, alors que s'y entassent 1,5 million de Gazaouis, habitants ou déplacés.

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Un « cessez-le-feu » à venir ?

Plusieurs pays appellent à une trêve dont les Etats-Unis qui plaident pour un « cessez-le-feu immédiat qui garantisse la libération des otages, et des mesures supplémentaires visant à minimiser les dommages causés aux civils », a déclaré dimanche le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, lors d'une conversation avec Benny Gantz, membre du cabinet de guerre israélien. Il a par ailleurs « souligné l'engagement des États-Unis en faveur de la sécurité d'Israël », d'après le Département d'Etat.

Cependant, les négociations pour cette trêve sont au point mort, Israël et le Hamas s'accusant mutuellement de les bloquer. Le Qatar, principal médiateur, a annoncé la semaine dernière qu'il allait « procéder à une réévaluation globale » de son rôle après des mois de tractations infructueuses.

Les violences se multiplient également en Cisjordanie occupée où les forces israéliennes mènent des raids quasi-quotidiens, disant vouloir lutter contre des groupes armés palestiniens. Deux adolescents palestiniens ainsi qu'une femme ont été tués par balles dimanche par des soldats israéliens dans deux événements séparés, selon le ministère de la Santé de l'Autorité palestinienne. L'armée israélienne a affirmé qu'ils avaient tous trois séparément attaqué des militaires.

Au moins 14 personnes ont été tuées ces derniers jours lors d'un raid israélien sur le camp de Nour Shams près de Tulkarem, dans le nord de la Cisjordanie, selon le Croissant-Rouge palestinien. L'armée israélienne affirme de son côté avoir tué 10 combattants palestiniens durant cette opération entamée jeudi et terminée samedi.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 22/04/2024 à 20:05
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C'est pas en France qu'on verrait ça!

à écrit le 22/04/2024 à 18:07
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tiens un fusible a sauté .

à écrit le 22/04/2024 à 12:04
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La Cisjordanie, futur Gaza. Et tout le monde semble d'accord.

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