L'Australie veut traquer l'usage de drogue chez les chômeurs

Les autorités redoutent que les personnes sans emploi utilisent leurs allocations pour acheter de la drogue. Cette mesure est déjà remise en cause par les services sociaux qui craignent un risque accru de stigmatisation des chômeurs.
Le gouvernement veut économiser plus de 600 millions de dollars australiens sur quatre ans (406 millions d'euros).

Le gouvernement australien a annoncé jeudi des tests de dépistage de l'usage de la drogue parmi les sans-emploi pour dissuader les chômeurs de dépenser leurs allocations en stupéfiants. Il s'agit d'un test qui portera sur des "personnes nouvellement sans emploi", selon les autorités. Elles justifient en affirmant vouloir lutter contre l'usage des stupéfiants, alimenté par la protection sociale.

"C'est un ballon d'essai qui portera sur 5.000 personnes et si ça ne marche pas, on l'arrêtera et si cela aide les gens, on continuera, cela serait stupide de ne pas le faire", a déclaré le ministre des Finances Scott Morrison.

Des économies à réaliser

Les chômeurs, touchant des allocations et dont les tests seraient positifs, recevront une carte de débit qui ne leur permettra pas d'effectuer de retraits d'argent liquide, juste de payer des produits de première nécessité (loyer, alimentation). Ceux qui échoueraient plus d'une fois aux tests devront se rendre chez un médecin pour y être évalués et recevoir des soins.

Avec ce projet, ajouté aux baisses d'allocations pour ceux qui ne se rendent pas aux entretiens d'embauche, le gouvernement veut économiser plus de 600 millions de dollars australiens sur quatre ans (406 millions d'euros). Le test portera sur trois sites déterminés à partir de l'étude des eaux usées. Le Programme national de surveillance des drogues dans les eaux usées a identifié "un taux étonnamment élevé" d'utilisation de la méthamphétamine à travers le pays, rappellent les autorités.

Le ministre de la Protection sociale Christian Porter a assuré qu'il s'agissait de favoriser les chances des chômeurs de trouver un travail. "Cet essai, portant sur 5.000 personnes, vise totalement à identifier et à aider les gens, et à favoriser les changements de comportements", a-t-il déclaré.

"Nous pensons que ce système permettra d'assurer que des gens, à un moment absolument critique de leur vie quand ils cherchent un boulot, adoptent des comportements qui les aident dans ce processus et ne détruisent pas ce processus".

 Un risque de diabolisation des chômeurs

Des groupes de défense de la protection sociale sont montés au créneau pour dénoncer le projet. "On diabolise encore davantage les gens dépendant des allocations sociales, ceux qui ont les revenus les plus bas du pays", a déclaré la directrice du Conseil australien des services sociaux Cassandra Goldie au groupe de médias Australian Broadcasting Corporation. "Encore un coup dur pour la protection sociale. Le respect des règles est déjà difficile".

Le taux de chômage est actuellement de 5,9% en Australie, avec environ 753.000 personnes sans emploi.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 12/05/2017 à 13:54
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Assez étonnant : donc les chômeurs n'ont pas le droit de se droguer, mais ceux qui travaillent, si ? Alors qu'en fait, rien ne prouve que les 1ier se droguent plus que les autres, puisque, d'après ce que j'ai compris, le problème a été soulevé à part...

à écrit le 11/05/2017 à 16:42
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L'État n'a pas à dicter aux gens comment ils doivent vivre, autant qu'ils leurs suppriment les aides la démcrahce serait moins critiquables. "Ancien directeur général de Goldman Sachs Australia, il est plusieurs fois ministre et chef du Parti li...

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