L'Iran va plafonner le salaire des dirigeants à 6100 dollars mensuels

Le gouvernement iranien a décidé mardi de plafonner à 6.100 dollars les salaires mensuels des dirigeants du secteur public pour mettre un terme à des rémunérations exorbitantes qui ont scandalisé le pays.
La polémique est intervenue dans un contexte économique toujours morose malgré l'accord nucléaire de juillet 2015 et la levée d'une partie des sanctions internationales en janvier.

Alors que le salaire moyen d'un fonctionnaire en Iran est de 400 dollars mensuels (soit 363 euros), un directeur de banque peut, de son côté, toucher 60.000 dollars (54.500 euros) par mois.

Mardi, le gouvernement iranien a annoncé le plafonnement à 6.100 dollars (5.540 euros) des salaires mensuels des dirigeants du secteur public pour mettre un terme à la polémique. Le guide suprême Ali Khamenei était lui-même monté au créneau pour dénoncer ces énormes salaires.

Lors de son point de presse hebdomadaire, Mohammad Bagher Nobakht, porte-parole du gouvernement, a annoncé que le salaire maximum pour un dirigeant d'une entreprise ou banque du secteur public ne pourrait pas excéder 189 millions de rials (6.100 dollars) par mois. Celui d'un dirigeant n'ayant qu'un rôle politique sera quant à lui plafonné à 3.230 dollars (2.930 euros).Tout salaire dépassant ce plafond serait considéré "comme un crime punissable par la loi", a affirmé M. Nobakht.

Action symbolique un an avant les élections

Depuis trois mois, la publication des fiches de paie de responsables du secteur public fragilisait le gouvernement du président modéré Hassan Rohani, à un an de la présidentielle à laquelle il doit se représenter pour un second mandat de quatre ans. Ces révélations sont venues ou ont été exploitées par les milieux conservateurs opposés à M. Rohani.

Le directeur de la Caisse du développement national d'Iran, Seyed Safdar Hosseini, et tous ses collaborateurs, avaient été contraints à la démission début juillet à la suite de la publication de leurs fiches de paye par les médias, M. Hosseini gagnant 17.000 dollars (15.440 euros) par mois. Il était ministre du Travail puis de l'Economie du temps du président réformateur Mohammad Khatami (1997-2005) et sa fille a été élue députée à Téhéran sur la liste des réformateurs aux dernières législatives.

Le ministre de l'Economie Ali Tayebnia avait auparavant limogé plusieurs directeurs de grandes banques "pour avoir reçu des salaires et des prêts anormaux".

Les médias conservateurs ont accusé Hossein Fereydoun, le frère et conseiller spécial du président Rohani, d'avoir imposé la nomination d'un proche à la tête de la banque Refah où il percevait 60.000 dollars par mois. Ce dernier a dû quitter son poste, mais M. Fereydoun a formellement démenti les accusations de favoritisme portées contre lui.

(Avec AFP)

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