Les prix du pétrole au plus haut depuis deux mois

Le cours du baril de Brent a repassé la barre des 83 dollars, revenant au plus haut depuis novembre. Les conséquences de la propagation du variant Omicron du Covid-19 devraient moins pénaliser l'économie mondiale et donc la demande pétrolière. D'autres facteurs viennent expliquer cette hausse.
Robert Jules
(Crédits : Reuters)

Les cours du pétrole repartaient à la hausse mardi, à peine après deux séances de baisse, stimulés par la confiance des investisseurs envers une demande ferme, malgré la propagation du variant Omicron du Covid-19. Ils reviennent à leurs meilleurs niveaux depuis décembre dernier.

En fin d'après-midi, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour échéance en mars progressait de plus de 3%, autour de 83,4 dollars. Au même moment, à New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en février grimpait de quelque 3,6 % passant les 81 dollars.

Baisse des stocks de brut américains

A brève échéance, la tendance était soutenue par une dépréciation du dollar, ce qui rend moins onéreux l'achat du pétrole, libellé en dollars, pour les autres monnaies, ainsi que par la perpective d'une chute hebdomadaire des stocks de brut américains d'environ 2 millions de barils. Cela constituerait la septième baisse hebdomadaire consécutive.

Mais plus structurellement c'est la capacité de production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses partenaires (Opep+) qui inquiète les investisseurs car elle reste limitée, le cartel ne remplissant pas ses objectifs de production.

La semaine dernière, les membres avait acté sans grande surprise l'augmentation de 400.000 barils par jour du quota de production en février prochain. Ce volume est le même que celui qu'ils avaient ajouté à la mi-2021.

La décision avait été d'autant plus facile à prendre qu'elle reste en partie théorique car de nombreux pays membres n'arrivent pas en effet à atteindre leurs quotas respectifs. Dans son rapport mensuel de décembre, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) notait qu'en novembre, les 19 membres de l'Opep+ avaient pompé 650.000 bj de moins que leur quota théorique, certains pays producteurs comme le Nigeria, l'Angola, la Malaisie et l'Azerbaïdjan faisant face à des problèmes opérationnels. Depuis peu, il faut ajouter le Kazakhstan à cette liste, ce pays d'Asie centrale est secoué par une grave crise politique qui paralyse l'activité.

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Quant aux fondamentaux du marché, l'AIE estime dans son rapport mensuel de décembre que l'augmentation de la demande pétrolière en 2021 s'est établie à 5,4 millions de barils par jour (mbj) pour atteindre 96,19 mbj. Elle prévoit qu'elle sera de 3,3 mbj en 2022 pour s'afficher à 99,53 mbj, revenant ainsi à son niveau de 2019, année d'avant la pandémie. L'offre mondiale de pétrole pourrait augmenter de 6,4 mbj en 2022, après avoir progressé de 1,5 mbj en 2021.

Le risque d'alimenter l'inflation

Si cette hausse se poursuivait dans les prochains jours, le sujet devrait préoccuper le président américain Joe Biden, tant le prix de l'énergie est un baromètre de l'humeur des Américains à l'égard des autorités, d'autant plus que l'inflation s'affiche à 6,8% aux Etats-Unis.

Le président de la banque centrale américaine, Jerome Powell, va promettre ce mardi, devant le sénat américain, de mettre tout en œuvre "pour empêcher l'inflation de s'enraciner" aux Etats-Unis ce qui va dans le sens d'un raffermissement de la politique monétaire et de la monnaie américaines. Mais il reste impuissant à maîtriser le marché pétrolier.

(avec agences)

Robert Jules
Commentaires 6
à écrit le 12/01/2022 à 12:17
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Même en hausse, j'aimerais bien payer mon carburant aux prix US ou Australien; MOI! autour de 85 cents du litre c'est autrement plus gérable que 1.75....Merci les taxes!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

à écrit le 12/01/2022 à 8:32
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Allez fermer un robinet à fric qui aura généré des centaines de milliardaires durant un siècle vous.

à écrit le 11/01/2022 à 21:23
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Merci aux taxes....il faudrait tout de même le signaler

le 12/01/2022 à 0:18
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Expliquez nous en quoi les taxes françaises font ils monter le prix du baril de brut ?

à écrit le 11/01/2022 à 21:19
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Que dire? J'aime bien ce style d'humour, mais j'ai de plus en plus de mal a rire.

à écrit le 11/01/2022 à 20:44
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Et oui, tout le monde s'en fiche, de l'écologie. On pompera du pétrole au maximum, jusqu'à ce qu'il n'e reste plus une goutte exploitable

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