
Les ordinateurs perdent de leur pouvoir d'attraction. Moins de 57 millions d'unités destinées au grand public ont été vendues dans le monde au premier trimestre, soit 29% de moins qu'à la même période en 2022, d'après le cabinet IDC. Un chiffre également en baisse au regard des 59,2 millions d'appareils écoulés en 2019, et les 60,6 millions de janvier à mars 2018.
IDC cite une demande « faible », des « excès » de stocks et un climat macroéconomique qui « empire » parmi les principales raisons de cette chute. « La demande reste réduite dans toutes les catégories, notamment à cause des hausses des taux d'intérêt qui continuent aux Etats-Unis, en Europe et d'autres marchés où la réduction de l'inflation est la priorité absolue », a noté Ishan Dutt, analyste de Canalys, dans un communiqué de presse publié lundi.
Apple est particulièrement touché
Apple a enregistré la diminution la plus drastique : ses ventes d'ordinateurs ont chuté de 46% sur un an, à 4 millions d'appareils vendus au premier trimestre, selon Canalys. Le géant californien arrive en quatrième position en termes de part de marché, derrière Lenovo, HP et Dell, et juste devant Asus.
Les marques se retrouvent donc toutes avec des stocks importants. « Malgré les lourdes réductions de prix, les magasins et les fabricants vont conserver des inventaires élevés jusqu'en milieu d'année et peut-être même au troisième trimestre », a indiqué Jitesh Ubrani, directeur de recherche chez IDC.
Le marché des ordinateurs personnels devrait rebondir en 2024
Le cabinet estime cependant que cette « pause de la croissance et de la demande » pourrait donner un peu de temps aux entreprises pour essayer de réduire leur dépendance aux usines en Chine, dans un contexte de tensions importantes entre Washington et Pékin.
Le marché des ordinateurs personnels devrait rebondir en 2024, selon Canalys et IDC. Les analystes tablent ainsi sur une reprise économique, la transition vers le système d'exploitation Windows 11 et la nécessité de mettre à jour des équipements obsolètes.
Les ventes de smartphones ont chuté à leur niveau de 2013
Conséquence, Samsung Electronics, dans la droite lignée d'Apple, a dit s'attendre vendredi à une chute de ses bénéfices de plus de 95% au premier trimestre, soit leur plus importante baisse trimestrielle en 14 ans. La baisse anticipée des bénéfices est due à « la faiblesse persistante de la demande de produits informatiques qui a aggravé les performances de tous les secteurs », a expliqué l'entreprise dans un communiqué.
En outre, fin février, à l'occasion du Salon mondial du mobile, le cabinet Canalys a prévenu que « 2023 sera une année difficile » alors que les ventes mondiales de smartphones ont chuté de 11,3% en 2022 à 1,21 milliard d'unités - soit le nombre « le plus faible depuis 2013 », selon le cabinet d'études spécialisé IDC. Pour atténuer ces effets négatifs, alors que « les habitudes d'achats sont en train d'aller vers des smartphones de plus en plus haut de gamme », certains fabricants mettent en place plusieurs mécanismes pour faciliter l'acquisition des nouveaux produits, comme « la reprise » de l'ancien mobile ou le paiement « en plusieurs fois sans frais », expliquait alors François Hernandez, vice-président France en charge de la mobilité chez Samsung.
(Avec AFP)
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