Logiciel espion Pegasus : politiques, chefs d'entreprises, militants et journalistes ciblés

Ce logiciel espion développé par la société israélienne NSO permet de récupérer les messages, photos et contacts d'un smartphone. Introduit dans l'appareil, Pegasus permet même d'écouter les appels de son propriétaire. Il aurait réussi à pirater des responsables gouvernementaux, des journalistes et des défenseurs des droits de l'homme à travers le monde.
Selon une enquête publiée par un consortium de dix-sept médias internationaux, le logiciel Pegasus aurait permis d'espionner les numéros d'au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains ou encore 65 chefs d'entreprise.
Selon une enquête publiée par un consortium de dix-sept médias internationaux, le logiciel Pegasus aurait permis d'espionner les numéros d'au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains ou encore 65 chefs d'entreprise. (Crédits : Kacper Pempel)

L'affaire fait réagir jusqu'à la Commission européenne. Selon une enquête menée par un consortium de dix-sept médias internationaux, un logiciel espion nommé Pegasus, élaboré par l'entreprise israélienne NSO Group, aurait permis d'espionner les numéros d'au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains ou encore 65 chefs d'entreprise.

Une affaire "complètement inacceptable" si elle est avérée, a affirmé lundi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. "La liberté de la presse est une valeur centrale de l'Union européenne", a affirmé Mme Von der Leyen, qui présentait dans la capitale tchèque un plan de 7 milliards d'euros pour aider le pays à affronter la crise sanitaire.

NSO réfute les accusations

Le travail mené par ces médias, dont les quotidiens français Le Monde, britannique The Guardian et américain The Washington Post, se fonde sur une liste obtenue par la plateforme à but non lucratif basée en France Forbidden Stories, qui a coordonné cette vaste enquête, et l'ONG Amnesty International. Elle compte, selon eux, 50.000 numéros de téléphone sélectionnés par les clients de NSO depuis 2016 pour une surveillance potentielle.

Parmi les personnes ciblées figure le numéro du journaliste mexicain Cecilio Pineda Birto - abattu quelques semaines après son apparition sur ce document. D'après le Washington Post, le logiciel a aussi été utilisé contre des téléphones appartenant à deux femmes proches de Jamal Khashoggi, journaliste contributeur du Post assassiné au consulat saoudien d'Istanbul en 2018.

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Les numéros de téléphone de correspondants étrangers de plusieurs médias dont le Wall Street Journal, CNN, France 24, Mediapart, El Pais ou encore l'AFP ont également été retrouvés.

Le logiciel espion, introduit dans un smartphone, permet d'extraire du téléphone des messages, photos et emails, mais aussi d'enregistrer des conversations téléphoniques et d'activer le microphone de l'appareil.

NSO, régulièrement accusé de faire le jeu de régimes autoritaires, assure de son côté que son logiciel est destiné seulement aux services de renseignement gouvernementaux et aux agences de maintien de l'ordre afin de les aider à lutter contre le crime et le terrorisme. L'entreprise israélienne a d'ailleurs rejeté dans un communiqué la teneur de l'enquête et les accusations, dénonçant des "hypothèses erronées et des théories non corroborées".

(Avec agences)

Commentaires 7
à écrit le 19/07/2021 à 21:19
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180 journalistes sur 50 000 numéros. Houlala, c’est sûr qu’ils sont la cible numéro un… ah les journalistes, ils aiment être des victimes

à écrit le 19/07/2021 à 19:53
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Curieux quand même qu'un peuple qui a tant souffert des fichiers soit aujourd'hui la start up nation qui héberge une telle société.

à écrit le 19/07/2021 à 19:10
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La NSA des pauvres, enfin de ceux qui ne sont pas foutus de générer des services d'espionnages compétents et de qualité, du moins d'un minimum de qualité. Certainement aussi une conséquence de la souveraineté des États chaque jour un peu plus anéanti...

à écrit le 19/07/2021 à 17:52
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C'est très grave..nos gouvernants sont choqués...on attend la suite qui sera donnée.

le 20/07/2021 à 7:12
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Aucune suite ne sera donnée, parce que tout le monde fait pareil, avec Pegase ou non. C'est le principe même de l'espionnage/surveillance : tout le monde surveille tout le monde, et tout le monde sait qu'il est surveillé par tout le monde. De plus, ...

à écrit le 19/07/2021 à 17:19
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Toujours a vouloir gérer la victimisation des conséquences plutôt que d'en étudier les causes! Tel est le dogmatisme en cours!

à écrit le 19/07/2021 à 16:35
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Il faudrait rappeler que l’histoire n’est pas nouvelle. Tel en témoigne par exemple un article de 01net datant de 26 août 2016 intitulé « Comment fonctionne Pegasus, ce malware qui vole toutes les données de l'iPhone ». Donc qu’il y ait besoin actuel...

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