Non, le Royaume-Uni n'est pas en récession

Le produit intérieur brut (PIB) britannique, qu'une première estimation avait donné en baisse de 0,1% au deuxième trimestre, a finalement enregistré une hausse de 0,2% sur cette période. Une des rares bonnes nouvelles pour le pays qui doit faire face à un décrochage historique de la livre sterling.
Selon la presse britannique, les lettres de défiance affluent déjà contre Liz Truss, qui fait déjà regretter, aux yeux d'une frange de son parti, Boris Johnson.
Selon la presse britannique, les lettres de défiance affluent déjà contre Liz Truss, qui fait déjà regretter, aux yeux d'une frange de son parti, Boris Johnson. (Crédits : MAJA SMIEJKOWSKA)

Au Royaume-Uni, le spectre de la récession s'éloigne. Selon l'Office national des statistiques (ONS) britannique, lors du deuxième trimestre, le PIB a enregistré une hausse de 0,2% sur cette période. Ce chiffre révisé - une première estimation donnait une baisse de 0,1% - tombe à pic pour la nouvelle Première ministre, Liz Truss. Deux trimestres consécutifs de contraction économique constituent en effet l'une des définitions techniques classiques d'une récession.

Conséquence immédiate de cette révision positive du PIB britannique :  les investisseurs, inquiets sur la santé de l'économie britannique étaient un peu rassurés vendredi. Résultat, sur les marchés, la livre bondissait à nouveau face au dollar. Vers 10h45 à Paris, la livre prenait 1,01% à 1,2229 dollar pour une quatrième séance consécutive de hausse.

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Un plan budgétaire flou et non chiffré

Néanmoins, cet arbre peine à cacher la forêt. Lundi, la livre sterling a dégringolé à son plus bas historique (1,0350 dollar), les taux d'emprunt pour l'Etat ont grimpé, le Fonds monétaire international a demandé à Londres de revoir sa copie...Liz Truss, moins d'un mois après son accession à Downing Street, se débat avec son plan de réductions d'impôts qui a pour objectif de juguler l'inflation en stimulant la demande. Les économistes ont évalué le plan budgétaire de Liz Truss, dont le financement et l'impact restent flous et non chiffrés, à un montant de 100 à 200 milliards de livres. Les marchés ont vu rouge, inquiets d'un dérapage budgétaire.

Le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, s'est lui aussi dit vendredi « inquiet » de la situation économique britannique, estimant que des « annonces spectaculaires » comme celles de Downing Street « perturbent le marché », « perturbent les équilibres financiers » et « ça conduit à un véritable désastre », a-t-il déclaré sur Europe 1.

Après l'annonce du plan de la dirigeante conservatrice, la livre sterling a plongé à un plus bas historique, à 1,0350 dollar lundi. Les taux d'intérêt auxquels l'État britannique s'endette ont flambé. Pour tenter de calmer la tempête, invoquant des « risques réels pour la stabilité financière », la banque centrale britannique a été contrainte d'intervenir sur les marchés, deux jours après avoir assuré qu'elle n'agirait pas avant sa prochaine réunion début novembre.

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Liz Truss contre-attaque

Ces débuts chaotiques pour Liz Truss, accompagnés de sondages catastrophiques, annoncent une ambiance morose pour la grand-messe des conservateurs, qui s'ouvre dimanche à Birmingham. Le danger pour la dirigeante vient surtout de l'intérieur. Selon la presse britannique, les lettres de défiance affluent déjà contre la nouvelle locataire du 10 Downing Street, qui fait déjà regretter, aux yeux d'une frange du parti, Boris Johnson.

Obligée de contre-attaquer, la Première ministre a défendu jeudi la nécessité de prendre des « mesures urgentes » face à la crise et a assuré avoir un « bon plan » pour relancer la croissance. « Nous devions mener une action décisive pour aider les gens pour cet hiver et le suivant. Nous devions prendre des mesures urgentes pour faire croître notre économie, faire avancer la Grande-Bretagne, et aussi faire face à l'inflation », a-t-elle déclaré sur les ondes de la BBC.

L'opposition travailliste croit en ses chances en 2024

Face aux inquiétudes quant à l'envolée des taux des crédits pour les ménages, que certains organismes ont même décidé d'arrêter face à la gravité de la situation, elle a aussi assuré que son gouvernement « remettrait l'emprunt sur les rails ». A noter que la livre s'inscrivait jeudi en hausse pour la troisième journée de suite.

De son côté, encouragée par des sondages de plus en plus favorables, l'opposition travailliste croit en ses chances de ravir le pouvoir aux conservateurs, aux manettes depuis 12 ans, lors des prochaines législatives prévues en 2024. Keir Starmer, le leader du Labour, a accusé cette semaine le gouvernement d'avoir « perdu le contrôle de l'économie ».

(Avec AFP)

Commentaires 5
à écrit le 30/09/2022 à 11:10
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Je ne suis absolument pas étonné de la santé relativement bonne de la Grande Bretagne. Le brexit, au lieu de l'enfoncer dans le marasme orchestré par Ursula Van der Leyen (commission européenne) lui a sorti la tête des obligations iniques édictées pa...

le 30/09/2022 à 15:06
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Vous devez pas avoir les mêmes chiffres …. La Grande Bretagne va mieux? Lol demandez donc aux 5 millions d anglais - pour l’instant - en déficit de chauffage , obligés de éteindre leurs frigos pour payer moins cher leur factures électricité en moyen...

le 30/09/2022 à 15:06
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Vous devez pas avoir les mêmes chiffres …. La Grande Bretagne va mieux? Lol demandez donc aux 5 millions d anglais - pour l’instant - en déficit de chauffage , obligés de éteindre leurs frigos pour payer moins cher leur factures électricité en moyen...

le 30/09/2022 à 15:08
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Vous devez pas avoir les mêmes chiffres …. La Grande Bretagne va mieux? Lol demandez donc aux 5 millions d anglais - pour l’instant - en déficit de chauffage , obligés de éteindre leurs frigos pour payer moins cher leur factures électricité en moyen...

le 30/09/2022 à 19:07
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Lisez le post de "européen".....c'est fou comme il ( le post) vous ressemble......

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