Nouvelle baisse des taux d'intérêt en Chine

La banque centrale tente de contrer le ralentissement de l'économie en ramenant son principal taux d'intérêt à 4,85%
Alors que le bâtiment devait soutenir la croissance, le rythme de construction ralentit fortement

La banque centrale chinoise (PBOC) a annoncé samedi qu'elle allait réduire ses taux d'intérêt, pour la quatrième fois en l'espace de huit mois, tout en réduisant les ratios de réserves obligatoires pour certaines banques, face à une conjoncture économique toujours maussade.

A partir de dimanche, son taux de prêts à un an sera abaissé de 25 points de base et ramené à 4,85%, et le taux des dépôts à un an sera également réduit de 25 points de base, à 2%, a indiqué l'institution sur son site internet.

Baisse des réserves obligatoires des banques


Simultanément, la banque centrale va abaisser de 50 points de base les ratios des réserves obligatoires pour certains établissements financiers: les banques commerciales desservant les régions rurales, et accordant des prêts au secteur agricole et aux petites entreprises. Ces mêmes ratios seront abaissés de 300 points de base pour les firmes financières. Comme précédemment, l'objectif affiché est d'encourager les banques à accroître le crédit de façon ciblée, en favorisant "une meilleure allocation des capitaux".

Commentant le nouveau reflux des taux d'intérêt, la PBOC a par ailleurs mis en avant son souci de "continuer à abaisser les coûts de financement" pour les entreprises, "et de soutenir le développement durable et équilibré de l'économie réelle". En des termes quasi-similaires que lors de ses précédents ajustements de politique monétaire... le mois dernier.

Indicateurs toujours moroses

Confrontée au vif ralentissement de l'activité de la deuxième économie mondiale, la banque centrale a multiplié depuis novembres les assouplissements et les injections de liquidités. Avec un succès mitigé: les indicateurs restent moroses et la conjoncture continue de s'assombrir, sur fond de demande intérieure terne, de net repli des échanges extérieurs et de contraction continue du secteur manufacturier.

Industrie à l'arrêt

Selon l'économiste Patrick Artus, directeur des études économiques de Natixis, la production industrielle est aujourd'hui à l'arrêt, en Chine. En témoigne la baisse de la consommation de pétrole et de charbon. Le bâtiment était attendu comme soutien de la croissance, mais lui aussi ralentit fortement: en témoigne la baisse de la consommation de ciment, qui, selon Patrick Artus, dépasse les 10%.

La banque centrale prête à aller plus loin

Comme à son habitude, la PBOC semblait suggérer  qu'elle était préparée à agir davantage, en ayant "recours à divers outils de politique monétaire". La banque centrale affirme qu'elle continuera à "s'adapter activement à la nouvelle normalité" d'une croissance économique ralentie, selon la formule consacrée par Pékin.

Les autorités chinoises vantent en effet volontiers leurs efforts pour rééquilibrer le modèle économique chinois --en dopant la consommation, en promouvant une montée en gamme de l'industrie et en développant les services--, mais restent désireuses d'éviter toute décélération brutale de la croissance. Cette annonce de la banque centrale intervient au lendemain d'un plongeon spectaculaire des Bourses chinoises, Shanghai ayant chuté de 7,40% tandis que Shenzhen s'effondrait de 7,87%.

Il est vrai que les places chinoises avaient grimpé de plus de 55% sur les cinq premiers mois de l'année, une envolée nourrie principalement par l'endettement --un facteur d'inquiétude pour les autorités chinoises.


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