Optimisation fiscale : le secrétaire au Trésor nommé par Trump bousculé au Sénat

Le futur secrétaire d'Etat américain au Trésor Steven Mnuchin a été mis en difficulté lors de son audition au Sénat pour ses activités financières dans des paradis fiscaux. Pendant plus de cinq heures, les sénateurs démocrates l'ont également interrogé sur ses activités immobilières et sur ses projets pour l'administration fiscale. Ce qui n'a pas manqué de le déstabiliser.
Grégoire Normand
Steven Mnuchin lors de son audition au Sénat le 19 janvier à quelques heures de l'entrée officielle de l'administration Trump à la Maison Blanche.

Les membres de l'administration Trump sont déjà bousculés. Lors d'une audition de confirmation au Sénat, les élus démocrates ont reproché à Steven Mnuchin de ne pas avoir révélé plus tôt qu'il était administrateur d'une société financière dans les îles Caïmans et Anguilla dans les Caraïbes.

Les démocrates lui ont également reproché de ne pas avoir révélé plus tôt la liste des biens immobiliers qu'il possédait, pour un montant de 100 millions de dollars. Ce qui a suscité de nombreux débats dans l'opinion publique en raison du poste qu'il va occuper au sein de l'administration Trump.

>> Lire aussi son portrait : Trump nomme un ancien dirigeant de Goldman Sachs au Trésor

Des justifications difficiles à admettre chez les démocrates

L'ancien directeur financier de la campagne de Donald Trump et ancien cadre-dirigeant de Goldman Sachs a déclaré qu'il avait déplacé le siège de sa société Dune Capital Partners sur ces îles pour permettre à certains clients d'investir, "pas pour échapper au fisc" rapporte Reuters. Il a ajouté que ces comptes n'avaient été ouverts "que pour accueillir des organisations à but non-lucratif ou des fonds de pensions".

Face à ses justifications, les élus démocrates n'ont pas tardé à réagir. Pour le sénateur démocrate du New Jersey :

"On ne crée pas du jour au lendemain des entités offshore pour d'autres raisons que celle d'échapper au fisc américain d'une façon ou d'une autre. C'est assez simple [...] Nous allons devoir décider s'il s'agit du leadership que nous souhaitons", a-t-il ajouté."

Steven Mnuchin a toutefois concédé que la fiscalité américaine encourageait le recours à de telles entreprises. "J'aimerais coopérer avec l'IRS pour régler ces problèmes fiscaux qui n'ont pas de sens", a-t-il poursuivi, évoquant l'Internal Revenue Service, agence chargée notamment de collecter l'impôt sur le revenu.

Mnuchin accusé d'avoir profité de la crise

A un autre moment de l'audition, les sénateurs démocrates l'ont également interrogé sur ses activité immobilières pendant la crise de 2008. Ces derniers ont ainsi évoqué les 36.000 saisies immobilières opérées par sa société OneWest Bank juste après la crise des subprimes en 2009. Mnuchin aurait conclu un accord lucratif avec la Federal Deposit Insurance Corporation, l'agence chargée de garantir les dépôts bancaires.

En réponse, l'ancien banquier s'est défendu en affirmant que sa banque avait proposé des remboursements réduits à 101.000 emprunteurs pour leur permettre de conserver leurs logements. Il a par la suite ajouté que le redressement de la banque en faillite  IndyMac, devenue OneWest, avait permis de sauver des milliers d'emplois et de familles.

Un ancien de Goldman très controversé

Steven Mnuchin est l'un des membres les plus controversé de l'administration Trump. D'abord en raison de son passé à Goldman Sachs où il a effectué une très grande partie de sa carrière et accumulait une immense fortune. Il va d'ailleurs acquérir un appartement de plus de 600 mètres carrés en plein coeur de Manhattan dans un bâtiment surnommé "l'immeuble des milliardaires". Il alimente également les critiques en raison de ses activités au sein de plusieurs fonds spéculatifs à partir de 2002.

Une réforme des impôts au programme

Le futur secrétaire d'Etat au Trésor a profité de cette audition pour promettre une réforme des impôts, qui doit toucher les sociétés notamment. Il souhaite même en faire "une priorité", déclarant qu'il fallait "faire revenir l'argent" des groupes et multinationales sur le sol américain.

Concernant la fiscalité des contribuables, il souhaite une simplification de l'impôt sur le revenu et a promis une baisse de cet impôt sur les classes moyennes. Mr Mnuchin a également abordé la question de la modernisation du service en charge de la collecte d'impôts (IRS). Cette administration manquerait "de moyens et d'effectifs". Il a enfin ajouté que "le président élu comprend que nous avons besoin de bras pour faire de l'argent. Il l'entend parfaitement. Ce sera une conversation rapide". Avec l'arrivée officielle de l'administration Trump à la Maison Blanche, les prochaines annonces du secrétaire d'Etat au Trésor et pratiquant de l'optimisation fiscale devraient être écoutées avec attention.

(Avec agences)

Grégoire Normand
Commentaires 4
à écrit le 20/01/2017 à 23:03
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Pas mal pour un anti-systeme. Les USA n'auront jamais subit une telle ploutocratie depuis un siècle. GoldmanSachs est très bien représenté dans le gouvernement.

à écrit le 20/01/2017 à 13:18
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C'est pour cela qu'il y a de fortes chances que Trump réussi son mandat, il est hyper surveillé et ne pourra pas faire n'importe quoi du coup. Espérons par contre que s'il a envie de secouer la ploutocratie, démocrates et républicains ne forment ...

le 20/01/2017 à 14:49
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Tous les présidents américains ont été très surveillés, ça n'a jamais été une garantie de réussite. Par ailleurs, Trump est le premier représentant de la ploutocratie : Un riche héritier sans scrupules juste un peu plus vulgaire et mufle que ses pré...

le 20/01/2017 à 15:43
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Je parle d'une surveillance citoyenne, vu les propos qu'à tenu trump il a outré La plupart des humanistes américains qui le surveilleront et mettront la pression pour qu'on le surveille. Vos présidents américains étaient surveillés par qui je vou...

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