Présidentielle américaine : la Maison-Blanche redoute une cyberattaque

Les peurs d'une attaque informatique contre le système électoral américain resurgissent à quelques jours du scrutin. Pendant que les regards se tournent vers la Russie, la Maison Blanche a renforcé les moyens du renseignement américain afin de prévenir les menaces qui pèsent sur le vote électronique et les failles du système informatique.
Grégoire Normand
La Russie est au centre des préoccupations de la Maison Blanche.

A quelques jours de l'élection présidentielle, les autorités américaines redoublent de vigilance contre de possibles attaques informatiques russes. Selon des propos d'officiels américains recueillis par NBC, les efforts seraient coordonnés par la Maison Blanche et le département de sécurité intérieure. L'agence de sécurité nationale (NSA), la CIA et le département de la Défense sont également impliqués dans l'opération. Les services de renseignement ont indiqué que la Russie avait été avertie que "le moindre effort pour manipuler l'actuel vote ou le comptage des bulletins serait vu comme une sérieuse infraction."

Une surveillance accrue sur des attaques ciblées

Les agences de renseignement américaines sont plutôt confiantes. Selon le Washington Post, le renseignement ne pense pas que la Russie soit armée pour mener une opération de cyberespionnage capable de modifier les résultats du vote mardi prochain. La plupart des machines de vote électronique ne seraient pas connectées à Internet. Ce qui pourrait diminuer la menace d'une attaque informatique générale mais n'exclut pas la possibilité de frauder.

Par ailleurs, le système de vote américain n'est pas le même dans tous les états fédérés. Des comtés privilégient le vote papier tandis que d'autres utilisent le vote électronique ou par mail. Cette diversité des procédures de vote compliquerait ainsi la tâche d'une tentative de déstabilisation du système, comme le souligne Libération.

En revanche, l'administration pense que les Russes pourraient continuer à semer le doute sur la légitimité des résultats. Selon Reuters, ces doutes pourraient prendre la forme de désinformation répandue sur les réseaux sociaux. A l'heure qu'il est, des tentatives d'intrusion ont été recensées sur des bases de données mais les machines de vote ont été préservées.

Si la sécurité globale du système de vote électronique ne semble pas inquiéter l'administration américaine, des officiels craignent une opération isolée qui rende une partie du système hors-ligne et érode la confiance des électeurs.

Des précédents inquiétants

Cette décision fait suite à plusieurs événements relatifs à des craintes de cyberattaques réelles ou supposées. En septembre dernier, le directeur du FBI James Comey, avait annoncé que "plusieurs activités d'inspections de sites internet, qui sont des actions préalables à une attaque, ainsi que des tentatives d'intrusions ont été observées sur des registres électoraux en ligne". Pendant l'été dernier, des bases de données dans l'Arizona et l'Illinois avaient été piratées comme le souligne NBC. Des données de 200.000 citoyens ont été volées dans l'Illinois. Selon le site d'information américain, des Russes seraient derrière cette attaque et l'administration américaine a même affirmé que les renseignements russes étaient derrière cette opération. De son côté, Vladimir Poutine a totalement nié l'implication de Russes dans les précédents piratages comme le rapporte le Washington Post.

En juillet dernier, des opérations de piratage ont touché le camp démocrate. Selon un communiqué du département de la sécurité intérieure et le bureau du directeur du renseignement national, l'administration russe serait impliquée :

"Nous croyons, au regard de la sensibilité de ces tentatives, que seuls des hauts dignitaires russes pourraient autoriser ce type d'activités."

Le site Wikileaks a diffusé les données récoltées dans les serveurs du camp démocrate comme le souligne Numérama. De son côté, Hillary Clinton ne faisait plus de doutes sur la responsabilité des Russes dans cette attaque informatique. Pour le renseignement américain, les Russes sont capables de ce genre d'attaques. "Les Russes ont utilisé des techniques similaires en Europe et en Eurasie, pour influencer l'opinion publique par exemple." Si les preuves manquent encore pour établir l'origine exacte des attaques, les relations entre les deux pays sont très tendues dans la dernière ligne droite pour la course à la Maison Blanche.

Grégoire Normand
Commentaires 15
à écrit le 06/11/2016 à 19:53
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Clinton ou Trump, quelle importance. Ils ne "gouvernent"pas, ils sont en représentation tout juste bon à amuser la galerie, moyennant quelques prébendes. Regardez, écoutez le Président des US, pendant ce temps les "vrais" dirigeants agissent. Comme d...

à écrit le 06/11/2016 à 11:35
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Mais pourquoi attribuer un piratage éventuel à la seule Russie alors que d’autres hackers doivent rêver de perturber cette élection planétaire ? Parce que certains grands États-clés ont une importantes populations d'origine issues des pays de l’Est E...

à écrit le 06/11/2016 à 11:33
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Et on ne dit pas encore que les Russes ont des armes de destruction massive ? Que le rejet du traité avec le Canada par le gouvernement Wallon relève aussi de leurs manigances ? Que pour le vase de Soissons, déjà, on avait des doutes... Franchement, ...

à écrit le 06/11/2016 à 11:24
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pour,Hellary Clinton en route vers la maison blanch

à écrit le 06/11/2016 à 11:07
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Le storytelling US a besoin du grand méchant loup pour ramener les brebis égarées du vote contre sainte Hillary. La Russie joue ce rôle, renforcé depuis les jeux de Sotchi en 2014. Ceux qui crient au loup sont pourtant maitres en la matière. Un néo-m...

à écrit le 06/11/2016 à 11:04
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Entre chiens et loups quand tombe la nuit.

à écrit le 06/11/2016 à 9:44
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Il est de notoriété publique que Trump est le candidat de Poutine dans cette élection. En cas de perte de Trump, il serait bien pour lui de pouvoir crier à la fraude et de pouvoir pendant des années passer pour un martyr auprès de son public. Et p...

à écrit le 06/11/2016 à 9:24
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Poutine n'a pas caché que Trump était son candidat, on se demanderait bien pourquoi si Trump n'était pas ce qu'il est. En cas de défaite annoncée il n'est pas impossible que Vlad donne un coup de main à Donald afin de lui permettre de crier à la f...

le 06/11/2016 à 10:57
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@ce serait possible: 1) jusqu'à maintenant, les preuves manquent sur l'implication des Ruuses, même si le camp Clinton les met à toutes les sauces. 2) cela m'étonnerait fort que les Russes aident les Américains, quel que soit le sujet. 3) Marine Lepe...

le 06/11/2016 à 11:46
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@Patrickb "Marine Lepen a expliqué que si elle s'était adressé à une banque russe pour son financement, c'est parce que les banques françaises refusaient." Ca c'est que dit Mme LePen. La vérité est toute autre, le FN ne veut pas que ses comptes soi...

le 06/11/2016 à 14:26
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@valbel89: 1) l'explication de Lepen me parait valide, même si je n'ai, pas plus que toi, les moyens de vérifier. 2) Quant à s'adresser aux Russes, cela ne me parait pas non plus illogique quand on a besoin de fric et que les autres ne paient pas. Et...

le 06/11/2016 à 19:43
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@Patrickb La Russie est quand même dans un triste état, sous embargo et quasiment au ban des Nations. Politiquement pour le FN je pense que c'est une erreur qui sera exploitée. L'amalgame sera vite fait sur le thème du nationalisme, de la dictature....

le 07/11/2016 à 8:35
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Si le FN ne trouve pasde financement en France ou en Europe c'est tout simplement parce que 1°) L'historique financier du parti est désastreux, avec une quasi faillite en 2009. 2°) Le parti fait l'objet d'un certain nombre de contentieux judici...

le 07/11/2016 à 10:47
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@Valbel89: Faux, 1) la Russie est au ban des pays occidentaux, pas des autres, dont la Chine et l'Inde (pour ne citer que les plus importants) et 2) le ratio dette/pib de la Russie est bien moins élevé que dans beaucoup de pays (http://www.tradingeco...

le 07/11/2016 à 12:53
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Pour info, la banque russe (FCRB) qui avait accordé le prêt de 9 millions d'€ au FN a été déclarée en faillite il y a environ 1 mois par le régulateur russe, laissant un passif de quelques centaines de millions. Je reviendrai sur la nature de ce prê...

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