Risque de catastrophe environnementale en mer Rouge : un cargo attaqué par les Houthis a coulé au large du Yémen

Un navire britannique endommagé par une attaque aux missiles des rebelles yéménites houthis le 19 février dans le golfe d'Aden a coulé, a affirmé samedi le gouvernement au Yémen. Le Commandement central des États-Unis a confirmé samedi en fin de journée que cette attaque présentait un risque environnemental en mer Rouge et un risque d'impact pour les autres navires.
Les Houthis sont soutenus par l'Iran
Les Houthis sont soutenus par l'Iran (Crédits : KHALED ABDULLAH)

[Mise à jour dimanche 3 mars à 13h30]

Cela devait bien finir par arriver. Alors que les attaques des rebelles yéménites houthis contre les bateaux commerciaux empruntant le canal du Suez se sont multipliés depuis le début de l'année, le Rubymar, un cargo immatriculé au Royaume-Uni, a coulé deux semaines après avoir été touché par deux missiles alors qu'il reliait les Emirats arabes unis à Varna en Bulgarie. C'est ce qu'a affirmé ce samedi le gouvernement au Yémen.

« Le Rubymar a coulé vendredi soir alors que des vents forts secouaient la zone », a annoncé la cellule de crise relevant du gouvernement yéménite et chargée de ce dossier, en affirmant craindre « une catastrophe environnementale dans les eaux territoriales yéménites et en mer Rouge ».

De son côté, le Commandement central des États-Unis (CENTCOM) a confirmé samedi dans un communiqué en fin de journée que « les quelque 21.000 tonnes d'engrais à base de sulfate de phosphate d'ammonium que transportait le navire présentent un risque environnemental en mer Rouge », ajoutant que :

« En coulant, le navire présente également un risque d'impact sous la surface pour les autres navires qui empruntent les routes de navigation très fréquentées de la voie navigable ».

Fuite de fioul

Battant pavillon du Belize et exploité par des Libanais, le cargo avait été abandonné après avoir été endommagé à la suite d'une attaque revendiquée par les Houthis. Le site de suivi TankerTrackers.com avait signalé une fuite de fioul. Selon l'agence de sécurité maritime UKMTO, dirigée par la marine britannique, le navire attaqué se trouvait à 35 milles nautiques (65 kilomètres) du port yéménite de Mokha (sud-ouest).

Pour rappel, les Houthis mènent depuis novembre des attaques contre des navires en mer Rouge et dans le Golfe d'Aden, disant agir en solidarité avec les Palestiniens de Gaza où Israël mène une guerre contre le Hamas en représailles à l'attaque sans précédent du mouvement palestinien le 7 octobre sur le sol israélien.

Face à ces attaques, les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont mis en place en décembre une force multinationale, afin de « protéger » le trafic maritime dans ces eaux stratégiques. Ils ont lancé depuis janvier, parfois avec l'aide du Royaume-Uni, de nombreuses frappes contre des cibles des Houthis au Yémen, pays confronté à une guerre opposant depuis 2014 le pouvoir aux rebelles soutenus par l'Iran.

Ce vendredi encore, les forces américaines ont détruit un missile sol-air des rebelles houthis qui représentait une « menace imminente » pour les aéronefs américains dans la région, a annoncé samedi le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient. Les Houthis ont lancé le même jour un missile antinavire qui est tombé dans la mer Rouge sans endommager de navires.

Financement des Houthis

Mardi, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont annoncé sanctionner un commandant du Corps des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran, ainsi qu'un responsable houthi. Etant donné que les Houthis « menacent constamment la sécurité d'un commerce maritime international pacifique, les Etats-Unis et le Royaume-Uni continueront à agir contre les voies de financement qui permettent ces actions déstabilisatrices », a justifié le sous-secrétaire américain au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, Brian Nelson, cité dans le communiqué.

Est notamment ciblé par ces sanctions Mohammad Reza Falahzadeh, l'actuel commandant-adjoint de la Force Qods, la branche des opérations extérieures des Gardiens de la Révolution iraniens. Le Trésor américain accuse les Houthis et la Force Qods, une unité d'élite, de vendre des matières premières iraniennes à des acteurs étrangers pour financer les opérations militaires des Houthis. Un responsable houthi, Ibrahim al-Nashiri, est aussi visé par les sanctions.

Lire aussiCoup dur pour l'Egypte : les recettes du canal de Suez s'effondrent à cause des tensions en mer Rouge

(Avec AFP)

Commentaires 5
à écrit le 04/03/2024 à 23:56
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"quelque 21.000 tonnes d'engrais à base de sulfate de phosphate d'ammonium que transportait le navire" "Battant pavillon du Belize et exploité par des Libanais" Si je comprends bien le navire fournissait des explosifs au Hezbollah, c'est donc...

à écrit le 04/03/2024 à 10:36
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Les Américains et les Anglais bombardent comme des malades, mais les Houthis sont toujours là. Ce qui devrait faire se poser des questions à nos grands stratèges. Mais, apparemment, non.

à écrit le 04/03/2024 à 8:29
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Il faut savoir que dans le monde des millions de zones dites mortes se multiplient et s'étendent sur tous les cours d'eau possible et imaginables. Une zone morte c'est un endroit où toute vie périe qui donc s'auto entretient. Et ces zones mortes ont ...

à écrit le 03/03/2024 à 16:18
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C'est bien insupportable la menace de cette engeance de yéménites houtis de l'Iran et qu'ils aillent se faire voir Au diable et la marée noire devrait Les envahir et les infester de gazoil et de goudron et stop au fausses informations sur Israël qui ...

à écrit le 03/03/2024 à 4:28
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Moindre mal la pollution par le fuel fuyard ne concernera que les côtes du Yémen 🤣

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