Houthis en mer Rouge : plus de la moitié des exportateurs britanniques pâtissent des attaques

Les exportateurs britanniques pâtissent de plus en plus de la crise en mer Rouge et de la multiplication des attaques houthies depuis novembre. Ces assauts répétés à l'encontre des navires commerciaux pénalisent le commerce maritime mondial, si bien que l'Occident réplique par des frappes sur les positions des rebelles au Yémen.
Plus de la moitié des exportateurs britanniques disent pâtir des perturbations du trafic maritime entraînées par les attaques houthies en mer Rouge.
Plus de la moitié des exportateurs britanniques disent pâtir des perturbations du trafic maritime entraînées par les attaques houthies en mer Rouge. (Crédits : KHALED ABDULLAH)

Les conséquences des attaques en mer Rouge se font de plus en plus ressentir dans l'économie. Plus de la moitié des exportateurs britanniques disent pâtir des perturbations du trafic maritime entraînées par les attaques houthies en mer Rouge. Des attaques qui causent des retards et des coûts supplémentaires, d'après un sondage des Chambres de commerce britanniques (BCC).

Dans le détail, les BCC, qui ont mené leur étude auprès de 1.000 entreprises, citent dans un communiqué publié ce lundi des augmentations de coûts qui peuvent atteindre 300% pour louer des containers, et des retards logistiques pouvant aller jusqu'à quatre semaines. Les entreprises sondées par les BCC évoquent, qui plus est, des conséquences indirectes sur leur trésorerie, et des pénuries de composants.

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Menace pour le commerce maritime

Pour rappel, les rebelles houthis, qui contrôlent une bonne partie de l'Ouest du Yémen, mènent des attaques contre des navires commerciaux en mer Rouge depuis mi-novembre. Ils affirment notamment agir en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza, où Israël mène une guerre contre le Hamas en représailles à l'attaque sans précédent du 7 octobre sur le sol israélien.

Sauf que ces attaques ont lieu dans une zone géographique stratégique, située juste avant le canal de Suez. Une route maritime essentielle notamment pour le commerce entre l'Asie et l'Europe. Ainsi, cette zone représente entre 12 et 15% du commerce maritime mondial. Pour contourner les attaques, de plus en plus de compagnies maritimes et pétrolières font désormais passer les navires par le Cap de Bonne-Espérance en Afrique du Sud. Le volume commercial transitant par le Canal de Suez a même diminué de 42% ces deux derniers mois, selon l'ONU. Un détour qui allonge le temps de navigation, et coûte donc plus cher. D'autant que les attaques ont fait flamber les coûts d'assurance maritime, avec des primes de risque de guerre, qui s'ajoutent à la remontée brutale des taux de fret et la désorganisation des chaînes d'approvisionnement.

Néanmoins, ce crochet a pu être contenu outre-Manche par un excédent de capacité de transport de fret, note les BBC. Le communiqué indique aussi que les coûts supplémentaires ne se sont pas encore ressentis sur le taux global d'inflation au Royaume-Uni, mais « plus la situation persiste, plus les pressions sur les coûts vont commencer à s'accentuer », avertissent les BCC. Le communiqué précise également que le total des exportations britanniques a reculé l'an dernier, et, vu « une demande mondiale faible », les Chambres de commerce britanniques appellent le gouvernement à intervenir via des aides lors de son budget de mars.

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Réplique occidentale

Pour ramener la paix dans la région et protéger le commerce maritime mondial, les Etats-Unis ont alors monté une opération navale avec plusieurs pays dont la France baptisée « Prosperity Guardian ». Mais face à la multiplication des attaques, Washington et Londres ont commencé à mener des frappes en janvier sur des sites Houthis au Yémen. Des raids aériens conjoints au Yémen qui ont également été réalisés avec d'autres pays ayant apporté leur soutien à l'opération : le Canada, l'Australie, Bahreïn, le Danemark, les Pays-Bas et la Nouvelle-Zélande, selon un communiqué commun des huit pays.

Mais ces frappes ont divisé la communauté internationale, certains pays comme l'Arabie Saoudite ou encore la Chine pointant le risque d'escalade. Encore samedi, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont mené de nouvelles opérations visant 18 cibles houthies dans huit sites distincts au Yémen. Dimanche, l'Iran, accusé par les Etats-Unis de soutenir les rebelles, a condamné ces frappes, accusant Washington et Londres de « faire monter la tension et les crises » dans la région.

L'UE n'est pas en reste car elle a lancé lundi dernier une mission pour défendre ses intérêts en mer Rouge. Une mission de surveillance et patrouille maritime, mais qui reste toutefois purement défensive.  La mission baptisée « Aspides » (« bouclier » en grec ancien), pourra donc faire feu pour défendre les navires marchands ou se défendre elle-même, mais ne pourra pas viser des objectifs à terre contre des positions des rebelles houthis au Yémen, selon des diplomates. Il est « important de ne pas contribuer à l'escalade dans la région », avait insisté l'un d'eux.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 27/02/2024 à 13:09
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Les Américains et les Anglais bombardent comme des malades, mais les Houthis sont toujours là. Ce qui devrait faire se poser des questions à nos grands stratèges.

à écrit le 27/02/2024 à 8:44
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Une lutte directe contre le réchauffement climatique. Il serait temps quand même d'aller les aider ! Les houthis. ^^

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