PODCAST La relance du nucléaire, un chantier en béton !

HISTOIRES ECONOMIQUES. Les géants du BTP lorgnent sur le jackpot du nucléaire, qu'ils espèrent tous remporter ! Écoutez chaque mardi 6h48 la chronique "Histoires Economiques" de Philippe Mabille dans le 5/7 de France Inter.
Philippe Mabille
(Crédits : iStock)


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Depuis la relance par Emmanuel Macron il y 18 mois à Belfort, du programme nucléaire français, c'est le branle-bas de combat dans les états-majors de Bouygues, de Vinci et d'Eiffage, qui espèrent bien remporter les juteux contrats de génie civil associés.
Rien que pour les 3 premières paires de réacteurs EPR nouvelle génération déjà prévus, à Penly en Normandie, à Gravelines dans les Hauts-de-France et à Bugey dans l'Ain, on parle de 12 milliards d'euros de béton et d'acier, entre les fondations et les bâtiments.
Le chantier de la décennie, voire des deux prochaines décennies si la France va au bout de l'objectif de 14 EPR2.

Pour les groupes concernés, il s'agit d'un véritable pactole qui va donner du travail pendant des années aux métiers du génie civile dans le nucléaire. Au total, le secteur va recruter 100.000 personnes : ouvriers, ingénieurs, chaudronniers et soudeurs.

La compétition va être féroce pour obtenir ces contrats

On ne va pas tarder à en avoir une première indication puisque EDF doit dévoiler dans les prochains jours les vainqueurs de l'appel d'offres de Penly, un contrat de 4 milliards d'euros.

Nos géants du BTP ont de l'expérience dans le secteur. Bouygues a construit les centrales de Bugey et mené les chantiers des EPR de Flamanville, mais aussi d'Olkiluoto en Finlande, de Daya Bay en Chine ou d'Hinkley Point en Angleterre. Il a aussi construit avec Vinci, le fameux sarcophage de Tchernobyl, en Ukraine. Eiffage quant à lui a réalisé le chantier d'Iter à Cadarache.

Des groupes étrangers pourraient s'inviter dans ces méga-contrats qui ouvrent la voie à un marché mondial. Car la France n'est pas la seule à vouloir relancer son nucléaire. A part l'Allemagne, qui préfère le gaz et le charbon pour son industrie, il y a des projets de centrales dans le monde entier. Même au Japon douze ans après Fukushima...

La guerre en Ukraine a changé la donne énergétique mondiale

Personne n'a envie de revivre la situation de tension de l'an dernier qui a vu les prix du gaz et de l'électricité flamber. En France, l'hiver devrait être plus sage, car EDF a pu remettre en marche une bonne partie de sa production nucléaire. En 2022, celle-ci avait chuté à son plus bas niveau depuis 30 ans.

Mais la sécurisation de nos ressources en énergie va être la grande bataille des prochaines années, et le nucléaire y jouera un rôle clef. Le Parlement doit voter cet automne et au printemps plusieurs textes qui enterreront l'accord politique passé en 2012 par le PS et les Verts. L'objectif de ramener à 50% la part du nucléaire dans notre production d'électricité sera abandonné.


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Philippe Mabille
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