Sarkozy et Villiers, déjeuner en paix

Les deux hommes ont déjeuné ensemble le 15 septembre. A leur sortie de table, ils ont avoué à leurs proches avoir beaucoup rigolé.
(Crédits : Reuters)

Durant le précédent quinquennat, Philippe de Villiers partageait la table d'Emmanuel Macron. Lors de celui-ci, c'est à celle de Nicolas Sarkozy qu'il se retrouve. L'ex-chef de l'État et l'ancien président du conseil général de Vendée ont déjeuné ensemble le 15 septembre rue de Miromesnil, dans les bureaux du premier.

S'ils se connaissent depuis presque quarante ans, les deux hommes se sont peu fréquentés.

« Ils se sont toujours respectés et reconnu du talent, mais ils ne se sont jamais fait totalement confiance », résume Guillaume Peltier, qui a quitté LR pour Reconquête et les connaît bien.

Dans Le temps des tempêtes, la première partie du récit de son quinquennat, paru en 2020, Nicolas Sarkozy ne faisait pas mystère de sa réserve.

Philippe de Villiers « pouvait être charmant et amical un jour, et devenir l'opposé le lendemain sans raison apparente, autre que ses humeurs qui le dominent constamment et font de lui un homme, peut-être pas instable, mais finalement assez imprévisible », écrivait-il, pointant également chez lui « une forme de méchanceté [...] parfois cruelle et en tout cas toujours inutile [qui] faisait se retrousser sa lèvre supérieure vers le haut comme un geste inconscient qui pouvait signifier son mépris intime ».

Seize mois plus tard, ce déjeuner tombe à point nommé

Cette fois, entre eux, cela s'est très bien passé. À leurs proches respectifs, à leur sortie de table, les deux hommes ont fait un débriefing similaire : ils ont beaucoup rigolé. Emmanuel Macron a occupé une bonne part de leur conversation.

Tous les deux ont un lien particulier avec lui. Philippe de Villiers a raconté à son hôte les coulisses de sa relation avec un président dont il a fait l'éloge les premières années de son mandat, avant de ne plus le voir et le mitrailler. Nicolas Sarkozy demeure, lui, un interlocuteur privilégié du chef de l'État. Le 24 septembre, ils ont encore dîné ensemble, à la Lanterne, Carla et Brigitte à leurs côtés.

Le héraut souverainiste se montre également très remonté contre les multiples tracas judiciaires qui cernent l'ex-locataire de l'Élysée (ce vendredi, il a été doublement mis en examen dans l'enquête sur la rétractation de Ziad Takieddine).

« Ce qui t'arrive à toi, cela peut nous arrive à tous », dénonce-t-il.

À l'occasion de la dernière présidentielle, les deux hommes ont fait des choix opposés. Nicolas Sarkozy a soutenu Emmanuel Macron. Philippe de Villiers a été le premier lieutenant d'Éric Zemmour. Seize mois plus tard, ce déjeuner tombe à point nommé. Dans Le Temps des combats, sorti à la fin août, phosphorant déjà sur 2027, Nicolas Sarkozy a repoussé les frontières de la droite.

Il a estimé que si elle voulait de nouveau exercer le pouvoir, il faudrait que « ceux qui sont partis chez Macron, chez Zemmour, chez Édouard Philippe ou qui sont restés au sein des Républicains puissent se retrouver, travailler, réfléchir, proposer, militer ensemble ».

Avec Philippe de Villiers, ils passent ainsi en revue un paysage en manque de leaders. Si l'un comme l'autre trouvent du talent à Laurent Wauquiez, ils ne comprennent pas son choix de se faire très discret. Le Vendéen ne cache pas une certaine déception à l'égard d'Éric Zemmour. Il est en revanche très élogieux à propos de Marion Maréchal, la tête de liste de Reconquête aux européennes de juin.

Une semaine plus tôt, le magazine de France 2 Complément d'enquête a di usé un numéro critique sur le Puy du Fou. C'est l'occasion pour son créateur et Nicolas Sarkozy de balayer le paysage médiatique. L'un comme l'autre sont très proches de Vincent Bolloré. Depuis la rentrée, Philippe de Villiers dispose d'une heure d'émission chaque vendredi sur la chaîne de l'industriel breton CNews afin de délivrer son regard sur l'actualité. Le soir de ses agapes rue de Miromesnil, il ne peut d'ailleurs s'empêcher de faire deux clins d'œil à celles-ci, sans dévoiler avoir déjeuné avec l'ancien chef de l'État.

« Le Maroc est un grand pays, un pays frère, comme dit très bien Nicolas Sarkozy », déclare-t-il dans Face à Philippe de Villiers. Un peu plus tard, c'est sur l'Ukraine qu'il s'y réfère. « Je voudrais dire que je suis en plein accord avec Nicolas Sarkozy... »

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Commentaire 1
à écrit le 08/10/2023 à 12:20
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Sarkozy va chercher les réseaux pour sauver sa peau, "avec les dents" ! Il a bien trop saigné notre pays.

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