L'inflation dans la zone euro poursuit son ascension. Au mois d'août, les prix à la consommation dans les 19 pays membres qui utilisent la monnaie unique se sont affichés à 3% sur un an glissant, après avoir progressé de 2,2% en juillet, selon la première estimation établie ce mardi par Eurostat. C'est davantage que le consensus de Reuters qui anticipait 2,7%.
"C'est comme un disque rayé. Une hausse surprise de plus pour l'inflation de la zone euro. Les prévisions des analystes semblent simplement incapables de suivre le rythme de hausse rapide de l'inflation dans la zone euro", souligne Fabio Balboni, économiste chez HSBC.
Dans le détail, la hausse des prix de l'énergie est estimée à 15,4% en rythme annuel après une hausse de 14,3% le mois précédent, précise Eurostat. Ceux des biens industriels hors énergie ont augmenté de 2,7% sur un an, ceux de l'alimentation, de l'alcool et du tabac de 2 %.
Dans les économies les plus importantes de la zone, la hausse des prix atteint 3,4% en Allemagne, 2,4% en France, 2,6% en Italie, 3,3% en Espagne.
"Nous considérons toujours la flambée actuelle de l'inflation dans la zone euro comme largement transitoire, les corrections de prix résultant de l'impact des confinements généralisés de l'année dernière qui continuent de peser sur l'inflation globale. Toutefois, cette hausse de l'inflation pourrait se maintenir plus longtemps que prévu. Les perturbations dans les chaînes d'approvisionnement vont persister d'autant que le rythme de la demande mondiale est supérieur à celui des capacités de production. Les entreprises de la zone euro font état de délais de livraison plus longs et de coûts plus élevés des intrants qui pourraient être répercutés sur les consommateurs", analysent les experts d'Oxford Economics.
L'inflation sous-jacente à 1,6%
L'inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation), surveillée de près par la Banque centrale européenne (BCE), affiche une hausse en août de 1,6% contre 0,9% en juillet. Et une mesure encore plus étroite qui exclut aussi l'alcool et le tabac a également augmenté de 1,6%, après +0,7%.
La BCE, qui vise désormais un objectif d'inflation durable de 2%, considère la poussée inflationniste comme un phénomène temporaire et s'est engagée à ne pas resserrer pour l'instant sa politique monétaire afin de ne pas freiner la reprise.