Attentats de Barcelone et Cambrils : ce que l'on sait

La cellule responsable du double attentat jihadiste de Barcelone et Cambrils en Catalogne (nord-est de l'Espagne), qui a fait au moins 14 morts et 120 blessés, préparait "un ou plusieurs attentats" à la bombe à Barcelone, selon les autorités.
Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué dès jeudi soir l'attentat de Barcelone, affirmant qu'il s'agissait d'une "réponse aux appels à cibler les Etats de la coalition" internationale antijihadistes opérant en Syrie et en Irak. Samedi, l'EI a également revendiqué l'attentat de Cambrils.

Les faits

A Barcelone jeudi à 16H50 locales (14H50 GMT), une camionnette blanche fauche sur plus de 500 mètres les passants sur l'allée centrale des Ramblas, au coeur touristique de la capitale catalane, faisant au moins 13 morts et 120 blessés. Le conducteur s'enfuit à pied.

Environ huit heures plus tard, juste après minuit vendredi (vers 22H00 GMT jeudi), une Audi A3 fonce sur la promenade du bord de mer de Cambrils, à 120 km au sud de Barcelone.

L'Audi est arrêtée par un barrage de la police catalane, les Mossos d'Esquadra, qui abattent ses cinq occupants, des "terroristes présumés" portant de fausses ceintures d'explosifs, une hache et des couteaux avec lesquels ils ont blessé une personne au visage. Bilan: une femme tuée et six personnes, dont un policier, blessées.

Les victimes des attentats appartiennent à plus d'une trentaine de nationalités. Trente Français ont été blessés, dont cinq étaient samedi soir dans un état grave.

Daesh revendique l'attentat

Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué dès jeudi soir l'attentat de Barcelone, affirmant qu'il s'agissait d'une "réponse aux appels à cibler les Etats de la coalition" internationale antijihadistes opérant en Syrie et en Irak.

Samedi, l'EI a revendiqué l'attentat de Cambrils, précisant que les deux attaques avaient été commises par "deux escadrons de jihadistes" contre des "rassemblements de croisés".

Ce double attentat est le premier revendiqué par l'EI en Espagne, touchée en mars 2004 à Madrid par le pire attentat islamiste en Europe revendiqué par un groupe de la mouvance d'Al-Qaïda (191 morts).

Enquête et arrestations

Une cellule d'une douzaine de personnes, dont l'une est en fuite, est soupçonnée et a été "démantelée", selon le ministre de l'Intérieur Juan Ignacio Zoido.

Elle préparait selon la police "un ou plusieurs attentats" à la bombe à Barcelone, et disposait de 120 bonbonnes de butane, retrouvées dans une maison à Alcanar (200 km au sud-ouest de Barcelone) éventrée mercredi soir par une explosion.

Les enquêteurs estiment que cette explosion a poussé la cellule à agir précipitamment avec des véhicules pour tuer à Barcelone puis Cambrils.

Des traces de TATP (type d'explosif utilisé par l'EI) ont été retrouvées dans la maison, où les fouilles se poursuivent.

Parmi la douzaine de suspects, Younès Abouyaaquoub, un Marocain de 22 ans qui pourrait avoir conduit la camionnette de Barcelone, est en fuite et activement recherché. La police ignore s'il se trouve toujours en Espagne. Les contrôles routiers ont été intensifiés, notamment dans la province de Gérone, frontalière avec la France.

Quatre autres suspects étaient en garde à vue, cinq --dont trois de nationalité marocaine, ont été identifiés-- ont été tués à Cambrils, trois autres, ont été identifiés dont Younès Abouyaaqoub et deux hommes qui pourraient avoir péri dans l'explosion d'Alcanar.

Plusieurs membres de la cellule, dont un imam, Abdelbaki As Satty, vivaient à Ripoll, petite ville au pied des Pyrénées dans cette même province de Gérone.

La police a perquisitionné samedi matin le domicile de l'imam qui a disparu depuis mardi. Selon les médias espagnols, la police recherche des traces d'ADN pour les comparer aux restes retrouvés dans la maison d'Alcanar qui pourraient être en fait ceux de trois hommes et non deux comme indiqué initialement.

Parmi les quatre suspects en garde à vue, dont trois appréhendés à Ripoll et un à Alcanar, figurent un Marocain et un Espagnol né dans l'enclave espagnole de Melilla au Maroc.

(Avec AFP)

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