BCE : les principales annonces de Draghi

La prévision de croissance 2017 pour la zone euro, établie en mars à 2,1%, a été abaissée à 2%, a annoncé mercredi le président de la BCE lors d'une conférence de presse. La prévision d'inflation 2015 a en revanche été rehaussée à 0,3%.
"Il y une certaine perte de dynamisme, je dirais modeste, principalement due aux développements dans les économies émergentes. (...) D'un autre côté toutes les enquêtes et tous les indicateurs montrent que la demande intérieure au sein de la zone euro demeure soutenue", a expliqué Draghi.

Du côté du principal taux directeur, aucune surprise. Comme attendu, la Banque centrale européenne (BCE) l'a laissé inchangé mercredi 3 juin, à 0,05%, le plus bas niveau historique auquel il avait été amené en septembre, a annoncé un porte-parole de l'institution avant la conférence de presse de son président, Mario Draghi.

L'institution monétaire de Francfort n'a pas non plus modifié son taux de prêt marginal, abaissé à 0,3% en septembre, ni son taux de dépôt, porté en territoire négatif pour la première fois de son histoire en juin et qui stationne désormais à -0,2%.

Toutefois, l'intervention de Mario Draghi a été l'occasion de quelques nouvelles annonces.

  • La prévision de croissance 2017 est abaissée

La BCE a légèrement abaissé sa prévision de croissance du Produit intérieur brut de la zone euro en 2017, à 2%, et laissé inchangées celles pour 2015 et 2016, a annoncé son président jeudi. La précédente prévision pour 2017 était de 2,1%.

"La reprise est sur les rails. Toutefois, nous avions espéré des chiffres meilleurs que nos projections initiales et à un moment les indicateurs allaient dans ce sens", a-t-il commenté.

Et Draghi d'analyser: "Il y une certaine perte de dynamisme, je dirais modeste, principalement due aux développements dans les économies émergentes. (...) D'un autre côté toutes les enquêtes et tous les indicateurs montrent que la demande intérieure au sein de la zone euro demeure soutenue."

L'institution monétaire continue en revanche d'anticiper une croissance de 1,5% cette année et 1,9% l'année prochaine dans le bloc monétaire, comme prévu en mars. La croissance de 2015 constitue la meilleure performance réalisée par la région depuis 2011, lorsque son produit intérieur brut (PIB) avait progressé de 1,6%.

  • Les projections d'inflation sont relevées

La prévision d'inflation 2015 de la BCE a en revanche été revue à la hausse, a annoncé Mario Draghi, en expliquant que son programme d'achats d'actifs de 60 milliards d'euros par mois commençait à porter ses fruits.

La BCE s'attend désormais à une hausse de 0,3% des prix dans la zone euro cette année, alors que ses précédentes prévisions, présentées début mars, incluaient une inflation 2015 nulle. Cette nouvelle prévision tient compte du rebond des cours du pétrole, de la reprise économique et de l'impact du plan d'assouplissement quantitatif ("quantitative easing", QE) de plus de 1.000 milliards d'euros au total mis en oeuvre en mars.

Les projections d'inflation restent inchangées pour 2016 et 2017. Pour 2016, la BCE prévoit une inflation de 1,5%. Pour 2017, elle table sur une hausse de 1,8% des prix.

" Le Conseil des gouverneurs continuera de surveiller attentivement les risques sur les perspectives d'évolution des prix", a ajouté Draghi.

  • Les achats d'obligations se poursuivent

Concernant les montagnes d'argent frais qu'afin de relancer la dynamique des prix la BCE déverse depuis mars sur les marchés, en rachetant à grande échelle de la dette privée et publique (programme baptisé "QE"), Draghi a réaffirmé:

"Le programme d'achat d'actifs se déroule bien. Comme nous l'avons expliqué précédemment, nos achats d'actifs de 60 milliards d'euros par mois ont vocation à se poursuivre jusqu'à la fin septembre 2016 et dans tous les cas jusqu'à un ajustement durable du rythme d'inflation conforme à notre objectif".

  • Soutien à un accord "fort" avec la Grèce

Mario Draghi a également plaidé en faveur d'un "accord fort" avec la Grèce, permettant à celle-ci de rester au sein de la zone euro et de renforcer son économie.

"Le Conseil des gouverneurs de la BCE veut que la Grèce reste dans l'euro. Mais il faut qu'il y ait un accord fort, et un accord fort est un accord qui produit de la croissance, qui prend en compte la justice sociale mais aussi qui est viable du point de vue budgétaire et qui s'attaque aux facteurs persistants d'instabilité dans le secteur financier", a souligné le président.

(Avec AFP et Reuters)

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