Draghi : "Nous réaliserons entièrement notre plan de rachats"

Le président de la Banque centrale européenne a réaffirmé jeudi à Washington, dans les murs du Fonds monétaire international, son intention de mettre intégralement en oeuvre le programme d'assouplissement quantitatif, du moins jusqu'à ce que soit constaté "un ajustement durable de la trajectoire d'inflation".
Sortir d'une politique de liquidité abondante doit se faire avec beaucoup, beaucoup de précaution, a par ailleurs souligné Mario Draghi.
"Sortir d'une politique de liquidité abondante doit se faire avec beaucoup, beaucoup de précaution", a par ailleurs souligné Mario Draghi. (Crédits : © Ints Kalnins / Reuters)

La Banque centrale européenne (BCE) ira jusqu'au bout de son programme d'assouplissement quantitatif (QE). C'est ce qu'a affirmé son président, Mario Draghi, jeudi 14 mai, minimisant les craintes que ce programme de rachat d'actifs ne soit la source de bulles spéculatives.

Les propos de Draghi, tenus à Washington dans les murs du Fonds monétaire international (FMI), ne laissent guère de doutes sur la mise en oeuvre intégrale de ce programme, qui doit durer jusqu'en septembre 2016, en dépit des réserves émises par un pays tel que l'Allemagne à sa création.

L'objectif principal: stimuler l'investissement, la consommation et l'inflation

Lors d'une audience où l'on comptait la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, Mario Draghi a expliqué:

"Près de sept années de crises à répétition n'ont pas encouragé les ménages et les entreprises à prendre des risques. Pour ce motif, il faut attendre avant de pouvoir dire que nous avons réussi".

Même si ces 60 milliards d'euros d'achats d'actifs mensuels, essentiellement des emprunts d'Etat, ont déjà abouti à une revalorisation des actifs et de la confiance, il faut surtout qu'ils stimulent l'investissement, la consommation et l'inflation, a poursuivi Draghi.

"Dans ce but, nous réaliserons entièrement notre plan de rachats, comme nous l'avons annoncé et, dans tous les cas, jusqu'à ce que nous constations un ajustement durable de la trajectoire d'inflation", a insisté le président de la BCE.

Peu de signes de bulles spéculatives

En réponse à des critiques selon lesquelles une telle politique de création monétaire pourrait alimenter des bulles sur le marché immobilier par exemple, il a répondu:

"Pour le moment, il y a peu d'indications selon lesquelles des déséquilibres financiers généralisés soient en train d'émerger."

Mario Draghi a ajouté que les autorités monétaires devaient faire preuve de beaucoup de prudence lorsque le moment était venu de couper le robinet de la liquidité. "Sortir d'une politique de liquidité abondante doit se faire avec beaucoup, beaucoup de précaution", a-t-il souligné, puisque lorsque ce type de politique reste en place longtemps, les esprits des investisseurs s'en imprègnent toujours plus.

(Avec Reuters)

Commentaires 18
à écrit le 16/05/2015 à 15:55
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Là est le pouvoir, quels que soient les effets secondaires corrosifs. Depuis plus de 30 ans a été institutionnalisé l'appât de liquidités pour attirer le chaland consommateur vers les produits fabriqués. A été décrété que la valeur des choses serait ...

à écrit le 16/05/2015 à 3:02
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Il n' y aura sans doute aucun effet ni d'investissement, ni de relance de la consommation. Car il y a une majoritè des PME en France, qui n'ont pas acc'es au credit bancaires. Que vont faire les banques de cet argent, spèculer comme toujours. cete m...

à écrit le 15/05/2015 à 17:34
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Encore une fois on favorise et on déresponsabilise ceux qui vivent à crédit.

à écrit le 15/05/2015 à 17:06
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"Pour le moment, il y a peu d'indications selon lesquelles des déséquilibres financiers généralisés soient en train d'émerger." - Que d'incompétence ... vouloir attendre que la mal et la spéculation soient là pour enfin pour enfin réagir.

à écrit le 15/05/2015 à 11:23
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C'est confirmer...! que le danger des dettes souveraines reste entier ...,mais maintenant , fiduciairement logé à la BCE ...remarque naïve .. Est-ce toujours de la dette toxique due ..? et combien coute au final cette manip fiduciaire ...en cas ...

à écrit le 15/05/2015 à 7:29
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Même pour un particulier avec un dossier en béton, les taux à 1, 5, 7 ans proposés par les grands organismes de crédit sont, à mon humble avis, prohibitifs (effet Bâle 3 ?). Il y a donc un problème. Cordialement

à écrit le 15/05/2015 à 6:48
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Ce qui est clair, c'est l'objectif est de soutenir la consommation intérieur enl'Europe ce qui signifie que la consommation intérieure est le seul moteur capable de maintenir notre système. Pour que cela fonctionne, il,faudrait que l'argent afflue da...

le 15/05/2015 à 12:21
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"cette liquidité n'a pas encore irriguée les PME et les ménages" Vous n'avez pas compris que ce n'est pas le but. Officiellement, c'est en effet pour que les banques puisent prêter moins cher, donc, plus facilement. Dans la réalité, elles profitent d...

le 15/05/2015 à 21:51
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On a bigrement l'impression que dans tous les pays ou presque les BC poussent à la destruction du tissus des PME et à la disparition des réserves de capital des particuliers. Cela est par ailleurs conforté par une politique également coercitive par l...

à écrit le 15/05/2015 à 0:49
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La question c'est de savoir ce que fera la BCE de tous ces titres, et si par hasard elle (comme ses consoeurs) n'avait pas déjà une bonne idée (ou un mandat caché, allez savoir) pour les utiliser... Quand on voit ce que la BoJ a en portefeuille et ce...

à écrit le 15/05/2015 à 0:38
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La solution pour sortir de la crise, faire comme l'Allemagne ou la Chine, exporter le plus possible et importer le moins possible. Si tous les pays avaient un excédent de la balance commerciale de 220 Milliards d'euros par an, comme l'Allemagne, ils...

le 16/05/2015 à 3:11
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Pour exporter il faudrait avoir qq chose à vendre. Depuis des annèes en France que l'on mene une politique de destruction de l'industrie, et celle des PME (Celles qui exportaient) ce n'est pas avec la vente de qq avions de guerre que l'on va retabli...

à écrit le 14/05/2015 à 22:43
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Il esrt entrain de nous "encroummer comme pas possible" et il le claironne, pas un banquier pour rien. On va se retrouver au rang de la Grèce.......

à écrit le 14/05/2015 à 21:18
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Croissance =inflation Une inflation a 2%=2%de croissance En réalité aucune croissance que du numéraire 2% +chére Et sur 3ans =6%et on vous raconteras la croissance repart +6%en 3 ans Une chose est sur le consommateur seras perdant de 6% 2% est ...

le 15/05/2015 à 8:20
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Tout à fait juste ! C'est ce besoin de croissance permanente (aujourd'hui inutile) qui nous a poussé à cet endettement colossal et permanent. Apprenons à utiliser ce que nous avons avant de demander ça que nous n'avons pas...

à écrit le 14/05/2015 à 20:52
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Derrière cette annonce se dissimule un début de négociation avec l'Allemagne, qui a toujours été hostile au QE. La Grèce demande à la BCE d'assouplir ses facilités de financement des banques grecques (ELA) pour permettre à l'Etat grec de faire fa...

à écrit le 14/05/2015 à 20:01
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Il semblerait qu'une légère erreur de frappe s'insunuate dans votre article : "les esprits des investisseurs s'en imprègnent toujours plus". Peut-être faut-il remplacer "esprits" par "portefeuille". Néanmoins, Lordon l'avait aussi calculé : les banqu...

à écrit le 14/05/2015 à 19:40
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Une fois que le QE sera épuisé, s'en suivra un arrêt total de la croissance, une hausse du chômage, une bourse qui plongera ...........et une situation calamiteuse en France et en Europe.

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