La Commission européenne a insisté samedi sur les éléments "essentiels" à la continuité du bon fonctionnement des agences de l'Union européenne basées à Londres qui devront quitter le Royaume-Uni après le Brexit, lors de la publication de son évaluation des candidatures à leur accueil. Pas moins de 23 villes ont postulé pour être le nouveau siège de l'Agence européenne du médicament (AEM) et de l'Autorité bancaire européenne (ABE), contraintes de déménager en prévision du Brexit, prévu fin mars 2019.
L'évaluation de la Commission publiée samedi n'est "ni un classement ni une liste restreinte", souligne l'institution, qui passe les candidatures aux cribles de six critères définis par les 27 Etats membres eux-mêmes.
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La pérennité avant tout
Dans ses quelques "commentaires" toutefois, la Commission "estime pertinent de mettre l'accent sur les éléments essentiels pour assurer la pérennité des activités pendant la phase de relocalisation et à échéance immédiate". Outre la disponibilité et l'accessibilité du nouveau siège, la Commission note notamment l'importance de "la possibilité pour les agences de conserver leur personnel actuel".
Ainsi, les établissements scolaires, les opportunités sur le marchés du travail pour les conjoints, la capacité d'attirer des nouveaux employés "devraient jouer un rôle important".
"La Commission note également que le soutien personnalisé que les Etats membres pourraient offrir au personnel des agences pour la relocalisation devrait être considéré comme une mesure d'encouragement importante", est-il écrit dans la note.
Le rapport de la Commission, qui n'est pas contraignant, servira de "base" à une décision prise au niveau politique, lors d'un conseil des ministres à 27 le 20 novembre par un vote à bulletin secret.
L'avenir de la santé publique en jeu
Un rapport de l'AEM, la plus sollicitée des deux agences avec ses presque 900 employés et les prometteuses retombées économiques qui l'accompagne, avait fait grand bruit à quelques jours de la publication de l'évaluation de la Commission.
L'agence a ainsi prévenu que "l'avenir de la santé publique en Europe" était en jeu dans le choix à venir, après les résultats d'une enquête réalisée auprès de son équipe montrant que ses employés étaient prêts à démissionner en masse si leur nouvelle destination ne leur convenait pas.
"Pour certains endroits, les taux de rétention du personnel pourrait être très en dessous de 30%. Ce qui signifierait que l'Agence ne serait plus capable de fonctionner", selon l'AEM.
L'AEM est chargée de l'évaluation scientifique, de la supervision et des contrôles de sécurité pour les médicaments à usages humains et vétérinaires commercialisés dans l'UE.
Installée depuis 1995 dans le quartier d'affaires de Canary Wharf à Londres, elle a par exemple généré la réservation de 30.000 nuitées d'hôtels pour ses nombreux visiteurs en 2015.
(Avec AFP)