Guerre en Ukraine : Bruxelles révise à la baisse ses prévisions de croissance

Les nuages s’accumulent sur la croissance mondiale et européenne. La Commission européenne vient de réviser à la baisse ses perspectives de croissance de la zone euro, à 2,6% en 2022 et 1,4% en 2023, et n’exclut pas une nouvelle dégradation en cas de rupture totale des approvisionnements russes. Avant la réunion des ministres des finances du G20, Janet Yellen, secrétaire d’État au Trésor, a reconnu que la guerre en Ukraine était le plus grand défi pour l’économie mondiale.
La Commission européenne vient de réviser sévèrement ses prévisions de croissance pour 2023.

La guerre en Ukraine a un coût humain ahurissant. Elle aura également un impact considérable sur les économies et les populations du monde entier. Comme en écho au cri d'alarme de la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, en marge de la réunion ministérielle du G20 en Indonésie, pour qui cette guerre représente « le plus grand défi » pour l'économie mondiale, Bruxelles vient de réviser à la baisse ses perspectives de croissance en zone euro.

L'exécutif table désormais sur 2,6% de croissance du PIB des 19 pays européens de la zone euro, contre 2,7% anticipé jusqu'ici, et sur seulement 1,4% en 2023, contre 2,3%. Parallèlement, les prévisions d'inflation ont été relevées à 7,6% en 2022 et à 4% en 2023. L'inflation touche bien sûr l'énergie mais aussi les produits alimentaires de base.

Cette dégradation de la conjoncture s'accompagne d'une chute de l'euro avec une parité eurodollar au plus bas depuis vingt ans. Et la Banque centrale européenne pourrait poursuivre son resserrement monétaire plus rapidement que prévu.

Rupture totale

La situation pourrait même empirer en cas d'interruption totale des approvisionnements de gaz par Moscou, une hypothèse qui apparaît de plus en plus crédible alors que le fournisseur russe Gazprom multiplie les menaces. Cette rupture d'approvisionnement serait particulièrement catastrophique pour l'industrie allemande, qui a fondé ses vingt dernières années sa compétitivité sur des prix bas de l'énergie russe.

Selon Les Echos, la Commission européenne devrait publier le 20 juillet les grandes lignes de son plan d'action pour parer une éventuelle rupture totale des approvisionnements russes. Rien de dit en effet que Gazprom compte rouvrir le 21 juillet prochain les vannes du gazoduc Nordstream 1, après sa période de maintenance. Tous les leviers devraient être actionnés pour limiter la consommation d'énergie, comme la limitation des climatiseurs ou la réduction du chauffage dans les bâtiments publics et les bureaux.

A cette crise s'ajoutent le ralentissement de la croissance aux Etats-Unis et la poursuite de la politique sanitaire chinoise qui entraîne confinements, fermetures d'usines et ruptures dans les chaînes d'approvisionnement. Sans parler de la septième vague en cours en Europe de la pandémie.

Plafonnement des prix du pétrole russe

Dans ce chaos annoncé, la France apparaît mieux lotie que l'Allemagne, avec une croissance de 2,4% en 2022 et de 1,4 % l'an prochain contre respectivement 1,4% et 1,3% pour la première économie européenne. Mais, une nouvelle fois, de nouvelles augmentations du prix de l'énergie pourraient étouffer la croissance, sans faire réellement baisser les prix. Chacun redoute en effet de nouvelles hausses de taux d'intérêt, avec des risques accrus sur les marchés financiers.

A Bali, avant la réunion des ministres des finances du G20 des 15 et 16 juillet, Janet Yellen a continué de militer pour un plafonnement du prix du pétrole russe pour couper les sources de financement de l'État Russe - l'énergie représente désormais près de 60% des recettes du budget contre 30% auparavant - et limiter l'inflation. « Un plafonnement des prix est l'un de nos instruments les plus puissants », a-t-elle souligné en s'adressant notamment à la Chine et à l'Inde, deux soutiens à la Russie, mais aussi très dépendants de la bonne santé de l'économie mondiale.

Les propos de Janet Yellen interviennent au lendemain d'un avertissement du Fonds monétaire international sur des perspectives économiques mondiales qui « s'assombrissent ». L'institution financière devrait à nouveau baisser ses prévisions de croissance pour 2022 et 2023, après les avoir déjà révisés en avril dernier. Petite lueur d'espoir dans cet océan de nuages noirs, l'Ukraine et la Russie auraient réalisé quelques progrès sur la question du blocage des céréales dans les ports ukrainiens.

Commentaires 3
à écrit le 15/07/2022 à 18:07
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Bonjour, avec cette Guerre en Ukraine, nous sommes en confrontation avec la Russie... Mais comme nous sommes incapable de créé une alliance militaire entre européenne voir restons faible et dépendant du bon vouloir américains... l'Union européenne ...

à écrit le 14/07/2022 à 20:14
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Tous les touristes de Gironde fuient les feux dans leurs SUV polluante et la cause du réchauffement climatique et donc de la sècheresse et de la canicule et donc des Feux. Pas un mot de Macron sur le sujet. Ce sont les sanctions contre la Russie qu...

à écrit le 14/07/2022 à 18:40
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Ce n'est pas la guerre en Ukraine, mais les décisions de nos dirigeants qui ont ces conséquences.

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