Les chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne, réunis en sommet informel à Porto, ont adopté samedi une déclaration proclamant leur détermination à mettre en œuvre un socle européen des droits sociaux, dont l'importance a été à leurs yeux renforcée par la crise provoquée par l'épidémie.
Cette déclaration contient des engagements généraux, et non chiffrés, en matière d'emploi, d'éducation, de formation, de réduction de la pauvreté et des écarts de salaires hommes-femmes ou encore de droits des travailleurs, notamment dans le nouveau domaine des plateformes numériques, tout en tenant compte des « différentes situations nationales ».
« Plus que jamais, l'Europe doit être le continent de la cohésion sociale et de la prospérité. Nous réaffirmons notre engagement à œuvrer en faveur d'une Europe sociale » , déclarent les dirigeants européens, dont certains n'étaient pas présents physiquement à Porto.
Emmanuel Macron a affirmé, lors d'une conférence de presse, que cette déclaration n'était pas qu'un chapelet de bonnes intentions en soulignant que ces différents thèmes seraient désormais à l'ordre du jour des « rendez-vous européens chaque semestre ». Derrière cette déclaration, « nous entrons vraiment dans les procédures européennes ».
« L'avancée sur les salaires minimaux, l'égalité femmes-hommes, le droit individuel de formation, le droit des travailleurs de plateformes sont autant de sujets que nous inclus dans le processus de travail économique et social de l'Union européenne », a jouté le président français.
Calendrier de convergence
Si les traités européens ne permettent pas, par exemple, de fixer un salaire minimum européen, les discussions ont porté sur la définition de critères communs pour établir dans chaque pays un niveau minimal de rémunération, afin d'éviter de trop grandes disparités.
Sur cette question, « il y a beaucoup de réticences, des modèles qui sont divers mais la dynamique avance et nous avons un texte qui reconnaît cette nécessité de converger », a précisé Emmanuel Macron. La France souhaite d'ailleurs porter ces sujets lors de sa présidence de l'Union européenne, au premier semestre 2022.
Après l'adoption, en juillet 2020, d'un plan de relance européen de 750 milliards d'euros, dont aucune somme n'a jusqu'à présent été débloquée, les 27 considèrent cette déclaration de Porto comme un autre volet indispensable, sur le plan social cette fois, à leur réponse à la crise sanitaire.
Le président Français a comparé la situation actuelle, plus coordonnées, aux politiques d'austérité et du chacun pour soi après la crise de 2008 qui ont conduit à la crise de 2010.