UE : Ursula von der Leyen soutient Wopke Hoekstra au poste de commissaire au Climat

La présidente de la Commission européenne a proposé de confier le portefeuille du Climat à l'actuel ministre néerlandais des Affaires étrangères, Wopke Hoekstra. Un nom qui suscite toutefois des inquiétudes quant aux ambitions environnementales de l'UE, de par son passé chez le géant pétrolier Shell et son manque d'antécédent en matière de défense du climat. Bruxelles se veut toutefois rassurante, indiquant que les politiques environnementales et climatiques de l'UE restent « inchangées ».
Si Ursula von der Leyen a donné son approbation à la candidature de Wopke Hoekstra, celle-ci doit encore être approuvée par le Parlement européen et les États membres.
Si Ursula von der Leyen a donné son approbation à la candidature de Wopke Hoekstra, celle-ci doit encore être approuvée par le Parlement européen et les États membres. (Crédits : JOHANNA GERON)

Comme prévu, la présidente de la Commission européenne a auditionné ce mardi Wopke Hoekstra, candidat au poste de Commissaire européen à l'Action pour le climat. Un portefeuille laissé vacant suite à la démission la semaine dernière de Frans Timmermans, architecte de l'ambitieux Pacte vert de l'UE, parti pour mener la liste sociale-démocrate/verte pour les élections anticipées aux Pays-Bas à l'automne.

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« M. Hoekstra a fait preuve d'une grande motivation pour le poste et d'un grand engagement envers l'Union européenne. Il possède également une expérience professionnelle pertinente pour ce poste », a déclaré Ursula von der Leyen après s'être entretenue avec le Néerlandais au Berlaymont, siège de l'exécutif européen.

« Son expérience gouvernementale sera un atout majeur, en particulier pour la diplomatie climatique de l'Europe dans la perspective de la COP28 » qui se tiendra en novembre-décembre à Dubaï, a commenté Ursula von der Leyen.

Une candidature qui suscite des réserves

Si Ursula von der Leyen a donné son approbation à cette candidature, elle doit encore être approuvée par le Parlement européen et les États membres. Et ce n'est pas gagné d'avance. Le chrétien-démocrate, âgé 47 ans, ancien ministre des Finances des Pays-Bas, a dans son curriculum vitae un passage de plusieurs années chez le géant du pétrole Shell et le cabinet de conseil McKinsey. Mais aussi une longue carrière politique à La Haye marquée par une série de querelles avec des pays du sud de l'Europe et la France.

Ainsi, pour l'eurodéputé français Pascal Canfin (Renew Europe, centristes et libéraux), la nomination de Wopke Hoekstra « n'est pas chose faite, puisqu'elle doit être confirmée par une majorité des deux tiers des coordinateurs de la commission de l'environnement », dont il est le président. « La lutte contre le changement climatique a été au cœur de l'action de l'Union européenne ces dernières années et doit le rester. Wopke Hoekstra devra prouver qu'il est l'homme de la situation pour maintenir ce haut niveau d'ambition », a-t-il averti.

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Le groupe des Socialistes et démocrates (S&D), famille politique de Frans Timmermans, a promis une « audition difficile » à Wopke Hoekstra au Parlement européen.

De son côté, la directrice de l'ONG Friends of the Earth Europe a estimé que « Wopke Hoekstra n'a aucun antécédent en matière de défense du climat », et « n'est pas fait pour ce poste ». « Nommer un ancien employé de Shell pour diriger la politique climatique de l'Europe alors que nous traversons une crise climatique déclenchée par l'industrie des combustibles fossiles est un message affligeant », a jugé Jagoda Munic dans une déclaration transmise à l'AFP.

Ambitions climatiques « inchangées »

S'il est nommé, Wopke Hoekstra travaillera sous la supervision du Slovaque Maros Sefcovic, vice-président exécutif de la Commission désormais chargé de la mise en œuvre du Pacte vert, en plus des relations interinstitutionnelles et de la prospective. Ce dernier a assuré que les ambitions de la Commission étaient « inchangées » et ne seraient « pas diluées ».

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Dans le cadre de cette loi, qui a fait face à des résistances croissantes, l'UE s'est fixé pour objectif de réduire de 55% d'ici 2030 ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990, et d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. Des dossiers sont encore en discussion - comme la « loi de restauration de la nature » ou le texte sur les pesticides - et Maro Sefcovic espère les voir être adoptés avant la fin du mandat de la Commission en 2024, a-t-il indiqué lors d'une rencontre avec des journalistes.

Il a aussi promis d' « intensifier la communication avec les citoyens et avec l'industrie » dans la mise en œuvre concrète de ce plan, pour leur permettre notamment d'accéder à des financements et s'assurer que « personne ne soit laissé de côté ». « Il s'agit de créer des emplois, de produire de la croissance, d'envoyer le signal que nous nous battons pour notre industrie et que nous voulons qu'elle soit leader sur le plan mondial en matière de technologies vertes, de technologies propres », a-t-il déclaré.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 31/08/2023 à 9:40
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La digne héritière de Junker à savoir la corruption installée au plus haut sommet de l'UE, bravo ! Mais c'est bien ce que je dis, l'UERSS empire prévu pour durer mille ans ce qui serait franchement étonnant. En attendant on est pas prêt d'inquiéter é...

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