Vice-président de la Commission européenne, le Néerlandais Frans Timmermans démissionne

Frans Timmermans, nommé à la tête d'une liste sociale-démocrate/verte pour les élections anticipées aux Pays-Bas à l'automne, démissionne de son poste de vice-président de la Commission européenne en charge du Pacte vert. Ce programme reste inachevé.
Dans la Commission dirigée depuis 2019 par la conservatrice Ursula von der Leyen, Frans Timmermans était maître d'oeuvre de l'ambitieux Green Deal.
Dans la Commission dirigée depuis 2019 par la conservatrice Ursula von der Leyen, Frans Timmermans était maître d'oeuvre de l'ambitieux Green Deal. (Crédits : POOL)

La Commission européenne perd son vice-président en charge du Pacte vert. Frans Timmermans a en effet été confirmé à la tête d'une liste commune avec l'espoir de succéder au Premier ministre hollandais sortant, le libéral Mark Rutte.

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L'ex-diplomate à la barbe blanche, polyglotte et architecte emblématique des politiques environnementales de l'UE, est donc contraint de quitter son mandat moins d'un an avant les élections de juin 2024 qui renouvelleront le Parlement européen et entraîneront une recomposition de la Commission.

Plusieurs départs à la Commission

Les politiques environnementales et climatiques de l'UE seront confiées « temporairement » à un autre vice-président de la Commission, le Slovaque Maros Sefcovic, jusqu'à la nomination d'un nouveau commissaire néerlandais. Ursula von der Leyen a demandé à Mark Rutte « de proposer un nouveau candidat », indique le communiqué de la Commission.

Il s'agit du second départ en quelques mois au sein de l'exécutif européen : la commissaire européenne à l'Innovation et à la culture, Mariya Gabriel, a quitté ses fonctions en mai pour former le nouveau gouvernement de son pays, la Bulgarie. Et une autre figure-clef, l'influente commissaire à la Concurrence, la Danoise Margrethe Vestager, s'est déclarée candidate pour prendre l'année prochaine la présidence de la Banque européenne d'investissements (BEI).

Frans Timmermans, lui, avait effectué un premier mandat en 2014 au sein de l'exécutif européen comme vice-président du conservateur Jean-Claude Juncker, en charge de « l'amélioration de la réglementation, des relations inter-institutionnelles, de l'Etat de droit ». Dans la Commission dirigée depuis 2019 par la conservatrice Ursula von der Leyen, il était maître d'œuvre de l'ambitieux Green Deal, un vaste arsenal de législations visant à sabrer les émissions carbone et à enrayer la crise de la biodiversité.

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« J'ai passé un excellent moment à Bruxelles  », a-t-il dit à l'AFP à La Haye. « Je pense que ce que nous avons mis au point sur le Green Deal européen durera au-delà des limites du mandat de la Commission. Cela aidera l'Europe a devenir le premier continent climatiquement neutre en 2050 ».

« Je remercie Frans Timmermans pour son travail passionné et inlassable pour faire du « Green Deal » une réalité. Grâce à son fort engagement personnel, nous avons grandement progressé » vers l'objectif européen de neutralité carbone d'ici 2050, a salué Ursula von der Leyen mardi.

Le Pacte vert européen reste inachevé

Son départ intervient à quelques mois de la COP28, rendez-vous international majeur pour le climat, et alors que le Pacte vert européen reste inachevé. Si l'essentiel du plan climat a été adopté (la réforme du marché carbone, la fin de la vente des voitures à moteur thermique en 2035...), des textes clés demeurent en discussion face aux farouches résistances d'eurodéputés de droite et de certains Etats-membres.

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Le Parlement européen a ainsi refusé début juillet d'élargir le nombre d'élevages soumis aux seuils maximaux d'émissions polluantes fixés par l'UE, s'opposant ainsi à la Commission européenne. Cette dernière voulait notamment inclure les bovins et les exploitations moyennes. En parallèle, le parlement a donné un premier feu vert au projet de loi de restauration des écosystèmes, un texte-phare du Pacte vert de l'UE proposé par Bruxelles qui était combattu par les élus de droite et d'extrême-droite.

Cette législation vise à imposer aux Etats des objectifs contraignants de restauration des terres et espaces marins abîmés par la pollution ou l'exploitation intensive, pour préserver la biodiversité. Un échec pour les conservateurs du PPE qui avaient dénoncé un texte nuisible à la production agricole et à l'activité économique.

(Avec AFP)

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