Énergies renouvelables : des records de croissance en 2022, encore insuffisants face au changement climatique

Les énergies renouvelables ont gagné dans le monde 9,6% de capacités supplémentaires en 2022, d'après un rapport de l'Agence internationale des énergies renouvelables. Une croissance certes record, mais qui reste encore loin des niveaux nécessaires pour juguler le réchauffement climatique. Tout comme le Giec dans sa synthèse publiée ce lundi, l'institution prône une accélération des renouvelables pour désamorcer la bombe à retardement climatique.
Solaire (photovoltaïque pour l'essentiel) et éolien se taillent toujours la part du lion, avec 90% des constructions nouvelles, d'après le rapport de l'Irena.
Solaire (photovoltaïque pour l'essentiel) et éolien se taillent toujours la part du lion, avec 90% des constructions nouvelles, d'après le rapport de l'Irena. (Crédits : Reuters)

Jamais les capacités des énergies renouvelables n'avaient autant progressé qu'en 2022. Au niveau mondial, elles ont ainsi augmenté de 9,6%, d'après le rapport « Renewable Capacity Statistics 2023 » de l'Agence internationale des énergies renouvelables (Irena) publié ce mardi 21 mars.

L'an dernier, 83% des nouvelles capacités de production d'énergie ont ainsi relevé de sources renouvelables. Et la grande majorité des constructions nouvelles (90%), relevaient du solaire (+22% de capacité de production) et de l'éolien (+9%). L'institution relève cependant un ralentissement dans l'éolien par rapport aux deux années précédentes.

En volume total, l'hydroélectricité reste la première des énergies renouvelables, note le rapport. Elle représente avec 1.250 gigawatts (GW) et 37% du total. Vient ensuite le solaire (31%) et le vent (27%). La capacité totale de production, toutes sources renouvelables mêlées, s'élevait fin 2022 à 3.372 GW.

« Cette croissance record et continue montre la résilience des énergies renouvelables » dans un contexte de ralentissement économique et de crise énergétique, a commenté le directeur général de l'Irena, Francesco La Camera. Mais « si nous voulons limiter le réchauffement climatique à 1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle, nous devrons tripler, chaque année jusqu'en 2030, les nouvelles capacités renouvelables », souligne-t-il.

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L'Asie championne du monde

L'Asie est la zone géographique qui a connu la plus grande croissance des installations renouvelables l'an dernier. La Chine a été la principale contributrice, avec 141 GW de nouvelles capacités, soit plus de la moitié du total mondial (295 GW d'installations nouvelles).

L'Europe et l'Amérique du Nord ont gagné respectivement 57,3 GW et 29,1 GW. En Afrique, la hausse est limitée à 2,7 GW. Le Moyen-Orient a vu la mise en service de 3,2 GW, une croissance cependant inédite (+12,8%).

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La France, qui affiche un grand retard en la matière, vient de voir la loi d'accélération des énergies renouvelables promulguée au Journal officiel, un mois après l'adoption définitive par le Parlement de ce texte prévoyant notamment un développement de l'éolien en mer et du solaire.

Elle entend répondre à l'objectif fixé par le président Emmanuel Macron pour 2050 de multiplier par dix la capacité de production d'énergie solaire pour dépasser les 100 GW et de déployer 50 parcs éoliens en mer pour atteindre 40 GW.

Fin 2022, la France affichait environ 66 GW de capacités électriques renouvelables totales réparties entre 40% pour l'hydraulique (barrages), 31% pour l'éolien terrestre et 24% pour le photovoltaïque.

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La nécessité d'un changement radical

Ce rapport est publié au lendemain de la synthèse du Groupe d'expert intergouvernemental sur l'évolution du climat des Nations unies (Giec). Les scientifiques prônent, à court terme, « des investissements élevés et des changements potentiellement radicaux » pour désamorcer la bombe à retardement climatique.

Un point de vue partagé par l'Irena. « Sachant que la demande d'énergie devrait augmenter dans de nombreuses régions du monde, la transition énergétique exige un changement stratégique radical, allant au-delà de la décarbonation du côté de l'offre », plaide son directeur général.

Le Giec pointe notamment plusieurs « options d'atténuation » pour lutter contre le réchauffement climatique. Ainsi, le déploiement des panneaux solaires permettrait d'économiser jusqu'à 4,4 milliards de tonnes de CO2 par an d'ici à 2030. Et l'énergie éolienne, elle, conduirait à éviter l'émission de presque 4 milliards de tonnes de CO2 dans l'atmosphère.

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(Avec AFP)

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Commentaires 4
à écrit le 22/03/2023 à 16:55
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On sait que le parc nucléaire français ne retrouvera pas son niveau de production des années 2010 avant de nombreuses années. Flamanville aidera peut-être mais 2022 a démontré qu'on ne décarbonera rien sans une production électrique solide voire excé...

à écrit le 21/03/2023 à 23:18
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Toute accélération des renouvelables intermittentes et aléatoires se traduit au dessus d'un certain seuil par une utilisation des filières pilotables fossiles. En France, dont la production électrique était décarbonée à 95% avec le nucléaire et l'hy...

le 21/03/2023 à 23:33
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vous dites n importe quoi. Le danemark, le costa rica, l uruguay,l irlande, le portugual sont a plus de 90% d ENR. Meme l Allemagne depasse les 40% et veut 90% pour 2030.

le 22/03/2023 à 16:34
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"Intermittentes et aléatoires" : ce slogan est faux. Elles sont prévisibles et largement anticipées depuis plus de 10 ans dans des pays où le renouvelable pèse beaucoup plus qu'en France. En outre, aucune mise en service de centrale à flamme en Franc...

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