Citigroup renonce à Wachovia, qui s'envole en Bourse

Citigroup jette l'éponge et laisse le champ libre à sa concurrente Wells Fargo pour reprendre la quatrième banque du pays préférant aller réclamer en justice une indemnisation qu'elle chiffre en milliards de dollars.
Wachovia est rachetée dans sa globalité pour 15,1 milliards de dollars par Wells Fargo

 Après la clôture de Wall Street, Citigroup a annoncé qu'elle quittait la table des négociations, faute d'être parvenue à un accord avec Wells Fargo sur un partage des actifs de Wachovia. Mais, sous la pression des autorités, Citigroup a accepté de ne pas s'opposer à la fusion de ses rivales, qui va donner naissance à la première banque américaine par les dépôts. Les marchés ont apprécié cette annonce: Wachovia s'est envolée de 43,06% à 5,15 dollars ce vendredi à la Bourse de New York.

Citigroup et Wells Fargo étaient engagées dans un bras de fer depuis que la seconde avait annoncé vendredi dernier un rachat de la totalité de Wachovia, quatre jours après la candidature de Citigroup. Cette dernière a d'ailleurs porté plainte lundi contre Wells Fargo et Wachovia pour rupture de contrat, réclamant 60 milliards de dollars. La Réserve fédérale orchestrait depuis lundi des discussions entre Citigroup et Wells Fargo sur l'avenir de Wachovia, grande banque régionale affaiblie par la crise du crédit mais dont l'important réseau de banque de détail suscite les convoitises. 

"Des divergences importantes portant sur la structure des opérations et l'évaluation des risques ont rendu impossible un accord amiable", a expliqué Citi dans un communiqué. La Banque centrale américaine a rapidement annoncé qu'elle allait "immédiatement" examiner son offre, son feu vert étant nécessaire au bouclage de l'opération.

Dans un communiqué séparé, Wells Fargo souligne qu'elle avait demandé à la Réserve fédérale d'approuver son offre telle qu'elle avait été formulée il y a une semaine. Wells Fargo alors avait proposé de racheter Wachovia dans sa globalité pour 15,1 milliards de dollars en actions, sans aide du gouvernement, alors que Citigroup ne proposait que 2,15 milliards, également en actions, uniquement pour les activités bancaires et avec de solides garanties de l'Etat.


Concernant les poursuites engagées, Citigroup affirme disposer toujours d'"éléments solides" contre Wachovia, Wells Fargo, leurs responsables et leurs conseillers "pour rupture de contrat et interférence délictuelle". "Nous n'avons pas cherché à reprendre Wachovia", rappelle Vikram Pandit, le PDG de Citigroup, cité dans le communiqué. "Wachovia est venu à nous". "Sans notre volonté de nous lancer dans cette opération, des centaines de milliards de dollars auraient été mis en péril", souligne encore Citigroup, indiquant "avoir répondu à l'appel lorsque tous les autres avaient fui". Et de poursuivre: Citigroup va "se concentrer sur ses propres forces". 

En reprenant une banque plus grosse qu'elle, Wells Fargo, de son côté, va entrer dans la cour des grands. Déjà très présente sur la côte ouest et dans le centre des Etats-Unis, Wells Fargo va prendre pied sur la côte est, de New York à la Floride. Avec 280.000 employés et 10.700 agences au total, elle sera présente dans 39 Etats, plus la ville de Washington. Avec Wachovia, ses actifs atteindront 1.421 milliards de dollars et ses dépôts 786 milliards de dollars.
 

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