BNP Paribas et l'Etat belge devraient signer dans la journée un nouvel accord pour l'acquisition d'une partie des activités du bancasseur Fortis. Alors que la date limite pour les négociations expire ce vendredi,  il existerait en effet de nombreux éléments qui permettraient de conclure un pacte "gagnant-gagnant".

Selon nos informations, une nouvelle clause prévoirait une prise de participation plus importante que prévu de l'Etat belge dans Fortis Bank, à 35% au lieu de 25% prévu auparavant. L'avantage pour BNP Paribas serait de partager les pertes avec l'Etat belge, et donc de limiter les risques. BNP Paribas réclamait d'ailleurs des garanties de la part de l'Etat belge en cas d'aggravation de la crise. Jeudi soir, Fortis Bank a annoncé s'attendre à 6 milliards d'euros de perte nette au quatrième trimestre, soit 1 milliard d'euros de plus que ce qui était prévu.

Pour sa part, dans le cadre du nouvel accord, BNP Paribas prendrait 25% de Fortis Insurance Belgium. Un conseil d'administration de la banque doit se réunir ce vendredi alors que le gouvernement belge réunit de son côté un conseil des ministres restreint.

Si ces nouvelles clauses aboutissent à un accord, rien n'indique pour autant qu'il sera accepté par les actionnaires minoritaires de Fortis. Le mois dernier, ces derniers avaient replongé la banque dans l'incertitude en rejetant un plan de sauvetage mis au point par le gouvernement et passant par le démantèlement du bancassureur par les Etats belge et néerlandais et le français BNP Paribas. Ce projet avait été monté à la fin de l'année dernière alors que l'établissement, un pilier de la finance du Benelux et un symbole national en Belgique, avait été ébranlé par la crise financière venue des Etats-Unis.

Sur les marchés, les rumeurs d'accord ont en tout cas propulsé le cours de l'action Fortis en hausse de près de 23,61% à 1,05 euro à la Bourse de Bruxelles alors que de son côté BNP Paribas accentuait sa chute, perdant 8,5% à 21,10 euros. La perspective de voir la banque française devenir la première banque de dépôts de la zone euro à la faveur de la transaction ne parvient en effet pas à contenir les craintes de nombreux investisseurs pour le groupe dont les ratios de solvabilité sont jugés un peu faibles par certains analystes financiers.