HSBC peine à convaincre malgré des résultats en légère hausse

HSBC a publié ce lundi 6 août ses résultats pour le premier semestre. Le bénéfice net est ressorti en légère hausse, pénalisé par d’importants investissements et une amende de 765 millions de dollars pour régler un litige aux États-Unis.
Estelle Nguyen
HSBC a dégagé un chiffre d'affaires de 27,3 milliards de dollars au premier semestre 2018, en hausse de 4%.
HSBC a dégagé un chiffre d'affaires de 27,3 milliards de dollars au premier semestre 2018, en hausse de 4%. (Crédits : Mohamed Abd El Ghany)

Les efforts pourraient commencer à porter leurs fruits pour HSBC. Le groupe basé à Londres, mais actif à travers le monde, a publié un profit net part du groupe de plus de 7,2 milliards de dollars au premier semestre, en progression d'environ 2,5% par rapport aux six premiers mois de l'année 2017, pour un produit net bancaire de 27,3 milliards de dollars (+4%). Ces résultats sont conformes aux attentes.

Sur le seul deuxième trimestre, les résultats sont de nouveau soutenus par les activités de la banque en Asie. HSBC a ainsi enregistré un bénéfice imposable en hausse de 11,8% à 6 milliards de dollars environ. En données ajustées, il a reculé de 1% à 6,1 milliards de dollars alors qu'il a chuté de 82% en Europe à 241 millions de dollars. Les activités de banque de dépôt, de gestion de fortune et de banque commerciale ont signé les meilleures performances, le groupe profitant d'un environnement de taux d'intérêt favorable.

Investissements coûteux

Après avoir achevé la mise en œuvre d'un plan de restructuration annoncé en 2015, impliquant la suppression de 50.000 postes, HSBC a indiqué qu'il embauchait de nouveau et mise sur de nouveaux investissements pour retrouver le chemin de la croissance.

« Nous prenons des mesures pour délivrer la stratégie que nous avons présentée en juin. Nous investissons pour gagner de nouveaux clients, accroître nos parts de marché et poser les fondations d'une croissance durable de nos profits et retours » a déclaré le directeur général John Flint, arrivé aux commandes fin février, dans le communiqué de résultats.

Il y a un peu plus d'un mois, la direction avait en effet présenté un plan à horizon 2020. Il prévoit un investissement de 15 à 17 milliards de dollars, notamment dans la technologie et les principaux marchés de la banque en Asie, Chine en tête. HSBC renoue ainsi avec une stratégie d'expansion, alors que la banque avait dû subir des années de compression des coûts. Au premier semestre, cette décision a d'ailleurs augmenté les coûts de la banque de 7% à 17,5 milliards de dollars. Le groupe se dit "optimiste" pour la suite, malgré les craintes autour des tensions commerciales sino-américaines.

Toutefois, les résultats de cette stratégie se font encore attendre pour les investisseurs. A la Bourse de Londres, le titre de la première banque européenne cède environ 0,5% à 712,2 pence à la mi-séance après avoir ouvert en baisse de 1%.

« HSBC a du mal à convaincre que sa stratégie de basculement vers l'Asie produit le regain de croissance espéré » fait remarquer Steve Clayton, gérant du fonds Hargeaves Lansdown UK Income Shares, à Reuters.

HSBC peine ainsi à rassurer les investisseurs, d'autant plus que le banque britannique a dû comptabiliser une provision de 765 millions de dollars pour régler un litige avec le département américain de la Justice. Cette amende, qui est sa quatrième en un an, est liée à la vente de produits hypothécaires toxiques avant la crise financière de 2007-2008. Elle a quasiment annulé le bénéfice réalisé en Amérique du Nord au cours du premier semestre, alors que la banque tente de redresser ses opérations dans cette zone depuis des années.

Changements de périmètre en vue du Brexit

Alors que le secteur financier accélère les préparatifs à l'approche du Brexit, qui aura lieu fin mars 2019, la banque britannique a également annoncé dans un communiqué le rattachement d'activités européennes à sa filiale française.

« Dans un contexte d'évolution politique et réglementaire en Europe, HSBC ajuste ses activités de manière à conforter sa proposition paneuropéenne pour les clients », a indiqué HSBC France dans un communiqué publié quelques heures après avoir dévoilé ses résultats.

Dans le détail, la maison mère HSBC Bank, basée actuellement à Londres, va perdre sept succursales européennes (en Belgique, en République tchèque, en Irlande, en Italie, au Luxembourg, aux Pays-Bas et en Espagne) qui seront rattachées à HSBC France, à Paris. En 2017, l'ensemble de ces entités et activités a dégagé un résultat combiné avant impôts de 203 millions de dollars. Le total du bilan était de 15,1 milliards de dollars à la fin de la même année. L'acquisition des actifs et passifs de ces activités devrait être effective d'ici le premier semestre 2019, mais cette restructuration interne n'aura pas d'impact sur les ratios de fonds propres de HSBC France, celle-ci étant une filiale à 99,99% de HSBC Bank.

Estelle Nguyen

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