La mutation de la Caisse des Dépôts

Mobilisée sur tous les fronts, la CDC a su faire coïncider ses nouvelles obligations avec son approche et ses missions traditionnelles.

« La Caisse des dépôts peut tout faire, sauf ce qui déplaît à l'État. » Les mots de François Bloch-Lainé, directeur général de la Caisse des dépôts (CDC) de 1952 à 1967, prennent une résonance particulière lorsque l'on songe aux nombreuses sollicitations auxquelles, bon gré mal gré, la « vieille dame » de la rue de Lille a dû répondre depuis le début de la crise : sauvetage de Dexia, création du Fonds stratégique d'investissement, soutien aux fonds propres des entreprises, augmentation de la part de ses bénéfices reversés à un État désargenté et maintenant participation à l'augmentation du capital de La Poste...

Mobilisée sur tous les fronts, la CDC a néanmoins su faire coïncider ces nouvelles obligations avec son approche et ses missions traditionnelles. L'osmose ne s'est pas traduite par une perte d'autonomie. En se rendant indispensable, la Caisse a étendu son influence. Quant à la façon dont le FSI a été intégré - pour ne pas dire digéré - par l'établissement, elle en dit long sur la manière dont la CDC, à l'image de la Chine au cours de l'histoire, a l'art d'assimiler ceux qui n'étaient pas loin d'être considérés comme des envahisseurs barbares.

Enfin, pour entrer au capital de La Poste - un mouvement d'une exceptionnelle envergure -, la CDC a pris un maximum de garanties. Elle a en particulier obtenu la possibilité d'entrer au capital des filiales du groupe, dont la très convoitée Banque Postale, si celles-ci viennent à manquer de fonds propres.

Bon soldat quand il le faut, le directeur général de la Caisse des dépôts, Augustin de Romanet, s'est révélé un habile négociateur. Sa position n'avait rien d'évident : ancien secrétaire général adjoint de l'Élysée, il avait été nommé par Jacques Chirac en mars 2007... juste avant l'élection de Nicolas Sarkozy. Et bien qu'Augustin de Romanet ait su faire siennes les priorités de l'État (il a même nommé un proche de François Fillon, Antoine Gosset-Grainville, directeur général adjoint de l'institution récemment), son prochain grand rendez-vous, sa reconduction à la tête de l'établissement en mars 2012, relèvera quand même d'une équation compliquée : la nomination du directeur général de la Caisse des dépôts sera l'une des dernières du quinquennat de Nicolas Sarkozy.

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