Société Générale : le rapport secret sur les restructurations dans la banque de financement

Un document interne, dont Reuters a dévoilé l'existence et que La Tribune s'est procuré, fait état des réorganisations à venir dans la BFI et de la baisse des revenus de cette activité en 2012.
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La banque de financement et d'investissement (BFI) de Société Générale a commis un document interne de plus de deux cents pages sur cette activité dans lequel elle anticipe une baisse de ses revenus en 2012 et liste les réorganisations prévues pour chacun de ses métiers. Il pourrait être le préalable à un profit warning sur les résultats annuels.

Il a été adressé lundi aux membres de la commission économique du comité central d'entreprise, qui doit se réunir le 20 janvier. Suite à cet envoi, l'intersyndicale (CFDT, CFTC, CGT, FO et SNB) a rédigé une lettre à la direction de Société Généralecute; Générale, lui demandant de revoir sa copie. « Le document mélange les suppressions de postes, le nombre d'emplois impactés et les réorganisations de services de telle sorte qu'il est matériellement impossible pour les représentants du personnel d'avoir une vision objective du projet », écrit l'intersyndicale. Celle-ci déplore aussi une exagération de la mauvaise santé de ce métier pour justifier les réductions de postes : 880 ont vocation à être supprimés en France, via l'ouverture d'un plan de départs volontaires approuvé le 4 janvier, et 700 à l'étranger. Le rapport précise le nombre de postes visés pour chacune des entités qui composent SG CIB (voir ci-contre).

Métiers restructurés

Il détaille en outre les activités qui seront abandonnées. Les métiers touchés sont notamment très consommateurs de liquidités longues et principalement libellés en dollars. Ainsi, SG CIB stoppera ses activités de financement d'actifs immobiliers, de financement au secteur du transport ferroviaire et de trading physique de gaz et d'électricité en Amérique du Nord.

D'autres métiers seront restructurés, regroupés avec d'autres activités ou revus à la baisse, comme le trading actions, le financement de bateaux et d'avions ou le financement d'infrastructures et export.

La banque justifie les difficultés de son activité de BFI par le fait que : « La conjonction d'un environnement en croissance faible à moyen terme et du tarissement de la liquidité, entraîne une forte baisse des résultats des BFI, au moment même où celles-ci doivent constituer des réserves importantes pour respecter les ratios de fonds propres exigés par la nouvelle réglementation. [...] SG CIB anticipe pour 2012 une baisse significative de ses revenus par rapport à 2011 avec notamment un surcoût lié au funding et à la réduction du bilan ».

Par ailleurs, SG CIB prévoit de diminuer de 5% ses « dépenses discrétionnaires » en 2012, à savoir par exemple les dépenses téléphoniques et informatiques, les dépenses de voyage ou le recours à des sociétés de conseil. Enfin, la poursuite de la vente des actifs gérés en extinction devrait permettre de « libérer » 1.3 milliards d'euros d'ici 2013. A contrario, SG CIB se recentrera sur ses métiers dits « coeurs », comme sa clientèle entreprises et institutions financières en Europe, le financement de matières premières et les dérivés actions.

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