BBVA et Santander sont en décalage avec la notation de l'Espagne

Moody's et Standard & Poor's accordent de meilleures notes aux deux premières banques espagnoles qu'à la dette souveraine.
Copyright Reuters

Le destin du système bancaire espagnol et celui de la dette souveraine du pays semblent imbriqués de façon indissoluble. Alors que la note de la dette souveraine espagnole se dégrade à mesure que s'aggrave la crise économique et financière (de AAA en 2008 à A en 2012, pour Standard & Poor's), le système financier espagnol suit lui aussi une pente descendante.

En octobre 2011, S&P révisait à la baisse la note de la dette souveraine espagnole, en raison, entre autres, de la dégradation du système financier dans le classement Bicra (Banking Industry Country Risk Assessment) annoncée trois jours auparavant. La relation inverse est vraie également : fin octobre, Moody's dégradait la note de l'Espagne de Aa2 à A1, et abaissait, comme suite logique, celles de plusieurs banques du pays. Pourtant, les principaux établissements, Santander et BBVA, sont actuellement mieux notés par S&P (respectivement AA- et A+) et par Moody's (AA3 dans les deux cas) que l'Espagne (respectivement A et A1). Toutefois, S&P pourrait, comme elle l'a fait en France, opérer une nouvelle révision des notes des banques espagnoles après la dégradation de la note souveraine le 13 janvier. Ce n'est cependant pas certain. Ainsi, Moody's, en mars 2011, avait épargné les deux leaders du marché, après avoir dégradé 30 établissements bancaires du pays.

La principale explication de ce décalage, outre la capacité récurrente à générer d'importants bénéfices malgré la crise, réside dans la diversification géographique des deux groupes bancaires. Ainsi, seul 10 % du bénéfice de Santander est issu du marché espagnol réduisant d'autant l'impact de l'atonie du marché sur ses comptes de résultats.

BBVA et Santander n'échappent cependant pas totalement aux conséquences de la crise sur l'Espagne. La note de Santander est ainsi descendue de deux échelons depuis 2008. « La marque Espagne a porté préjudice en termes de crédibilité à Santander en particulier », estime Soledad Pellón, analyste chez IG Markets. De plus, l'internationalisation n'est pas la panacée : S&P s'inquiétait en octobre de la « fragilité » de certains marchés, comme le Royaume-Uni ou les États-Unis, où opère la banque présidée par Emilio Botín.

Les agences de notation ne se montreront donc pas forcément clémentes estimant que les perspectives des deux groupes bancaires sont affectées par le risque immobilier, l'augmentation des coûts de financement liés à la hausse de la prime de risque, ainsi que l'impact négatif de l'apathie du marché espagnol et les provisions imposées par la législation.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.