Les banques tiennent pour l'instant leurs engagements. L'Autorité de la concurrence a indiqué lundi avoir constaté, comme prévu, une baisse des commissions interbancaires, à la suite d'un accord conclu en ce sens le 7 juillet dernier avec les banques françaises.

L'Autorité de la concurrence s'est appuyée sur un rapport d'exécution effectué par le GIE Cartes bancaires (GIE CB) durant les mois qui ont suivi l'entrée en vigueur de la décision de l'Autorité, le 1er octobre dernier. Selon cette dernière, le GIE CB, qui regroupe 130 établissements financiers en France, « a effectivement respecté ses engagements ».
La décision de l'Autorité porte en premier lieu sur les commissions interbancaires de paiement (CIP), versées par la banque du commerçant à celle du consommateur, qui ont baissé de 0,47 % à 0,30 % du montant de la transaction en moyenne, soit une baisse d'environ 550 millions d'euros du produit annuel de la CIP, qui s'élève aujourd'hui à près de 1,5 milliard d'euros pour les banques.

Les commissions interbancaires de retraits sont rabotées de 0,72 à 0,57 euros par transaction
Les commissions interbancaires de retraits (CIR) sont également concernées par la décision. Versées à chaque retrait par la banque du porteur de carte à la banque gestionnaire du distributeur de billets, elles sont rabotées de 0,72 euro à 0,57 euro par transaction en moyenne, ce qui entraînerait une réduction annuelle de 100 millions d'euros sur un montant total de 450 millions.
Pour l'autorité de la concurrence, l'idée de ce coup de rabot est bien de faire baisser les commissions payées par les clients et les commerçants. Elle se « montrera attentive à ce que les banques répercutent ces baisses concrètement, dans le courant de l'année, sur leurs clients respectifs, commerçants et particuliers ».
Pour l'instant, la mayonnaise semble prendre. Les associations de commerçants ont indiqués à l'Autorité de la concurrence que les baisses ont été globalement répercutées par les banques aux commerçants depuis leur entrée en vigueur même si certaines banques rechignent encore à le faire.

La diminution de la CIP doit permettre aux commerçants de disposer d'un nouveau pouvoir de négociation avec leur banque. L'objectif in fine est de les inciter à répercuter ce gain sur les prix à la consommation. La baisse des commissions interbancaires de retraits pourrait quant à elle permettre aux banques de baisser les frais payés par le porteur de carte, même si chaque banque est libre de fixer le tarif qu'elle souhaite.

Une rénégociation tous les 4 ans
Un grand changement intervient néanmoins dans la pratique bancaire : Les commissions interbancaires de paiement seront renégociées avec l'Autorité de la concurrence tous les 4 ans, ce qui constitue en soi une avancée car cela faisait... 23 ans qu'elles n'avaient pas bougé, alors que le nombre de transactions annuelles a été multiplié par près de neuf sur la même période.
Le comité qui pilotera ces renégociations s'est réuni pour la première fois ce lundi. Il est composé des banques, du GIE CB, des associations de consommateurs (la CLCV et l'UFC Que Choisir), de représentants de la Commission européenne, de l'Autorité de contrôle prudentiel et l'Autorité de la concurrence.